Républicains et démocrates n'arrivent pas à s'entendre pour relever le plafond de la dette. Barack Obama appelle au consensus. De la catastrophe absolue, au sauvetage de dernière minute en passant par le meilleur des accords, trois pistes s'offrent à eux.
Le suspens se prolonge aux États-Unis. Dans une courte allocution, le président américain Barack Obama a appelé ce vendredi à un accord bi-partisan pour relever le plafond de la dette américaine. «Nous travaillerons tout le week-end avec les démocrates et le républicains afin de trouver un accord», a-t-il déclaré. Le temps presse: le département du Budget a indiqué que les caisses seront vides à partir dès le 2 août.
Le suspens se prolonge aux États-Unis. Dans une courte allocution, le président américain Barack Obama a appelé ce vendredi à un accord bi-partisan pour relever le plafond de la dette américaine. «Nous travaillerons tout le week-end avec les démocrates et le républicains afin de trouver un accord», a-t-il déclaré. Le temps presse: le département du Budget a indiqué que les caisses seront vides à partir dès le 2 août.
Jeudi soir, à la dernière minute, les élus républicains de la Chambre des représentants ont fait capoter le compromis visant à relever le plafond de la dette. Ce vote n'avait aucune chance de passer au Sénat, note toutefois le New York Times. De tels désaccords politiques entre les démocrates (qui veulent des hausses d'impôt), les républicains (qui veulent des baisses des dépenses) et les extrémistes du Tea Party (qui haïssent l'État fédéral) placent les États-Unis au bord du gouffre.
Peu avant l'intervention de Barack Obama vendredi après-midi, l'un des républicains frondeurs qui se sont opposés au texte, avait confié sur CNN que «des avancées ont été réalisées pendant la nuit» et que le nouveau texte issu de ces débats tardifs a de bonnes chances de faire consensus. Selon lui, il pourrait même être voté dès aujourd'hui.
Mais cet enthousiasme individuel ne trouve guère d'échos pour le moment outre-Atlantique. L'incertitude reste donc entière quant à la possibilité ou non de trouver un accord acceptable par tous.
En l'état actuel des débats, il existe donc trois scénarios pour l'avenir économique des Etats-Unis dès le 3 août.
1. Le scénario noir : absence d'accord
Si les élus de Washington n'arrivent pas à s'entendre avant le 2 août, date butoir fixée par le ministère du Budget, les États-Unis ne pourront plus emprunter sur les marchés pour financer leur dette. Or, ils doivent rembourser 30 milliards de dollars à leurs investisseurs dès le 4 août, puis 27 milliards dollars le 11, et enfin 25 milliards de dollars le 15 août. Sans avoir un sou en caisse, ou presque: seules les recettes fiscales pourront être ponctionnées, ou encore le produit des économies qui pourraient être réalisées en fermant les administrations fédérales. Cela suffira-t-il?
Si le Trésor ne respecte pas ses engagements, il faut s'attendre à ce que les agences de notation placent les États-Unis en situation de «défaut technique», autrement dit en faillite temporaire. «Le choc d'un défaut de paiement provoquerait, selon le Bureau du budget du Congrès, une forte baisse des Bourses, une hausse des taux d'intérêt pour les entreprises et les particuliers, et le dollar chuterait par rapport aux autres monnaies. Cela pourrait également provoquer de graves dysfonctionnements dans les systèmes de paiement et le marché du crédit.»
La banque Credit Suisse prévoit, dans le cas extrême d'une faillite temporaire des États-Unis, une chute des cours des actions américaines de plus de 30% et une récession profonde pour l'économie du pays, équivalente à une chute de 5% du produit intérieur brut. Du fait de l'importance de l'économie américaine dans le commerce mondial et l'interaction des marchés financiers à travers la planète, la crise aurait des conséquences dans de nombreux pays.
2. Le scénario gris : un accord a minima
Imaginons que démocrates et républicains trouvent un compromis avant le 2 août, juste de quoi relever a minima le plafond de la dette. Cela ne suffirait pas aux agences de notation. «Si vous n'obtenez qu'un mini-accord, les États-Unis seront dégradés» et perdront dans les prochains mois leur prestigieuse note AAA, a menacé John Chambers, responsable de la notation pays chez l'agence Standard & Poor's.
Pour une raison simple, explique Paul Mortimer-Lee, chef économiste chez BNP Paribas CIB: «Si les politiciens de Washington n'arrivent pas à s'entendre sur une chose aussi simple que le plafond de la dette, comment pourront-ils trouver un accord complexe pour redresser à long terme les finances publiques américaines?»
Si la note des États-Unis est effectivement dégradée, la charge de la dette s'alourdirait de 130 milliards de dollars sur dix ans, selon le Bureau du budget du Congrès. Certains analystes estiment qu'il n'y aura pas pour autant de panique sur les marchés. «La plupart des détenteurs de titres de dette américains, appelés «Bons du Trésor», les détiennent non pas parce qu'ils ont telle note, mais parce que ce sont simplement... des bons du Trésor», émis par la première économie mondiale, avance Ciaran O'Hagan, de Société Générale CIB. Cela induit une certaine confiance dans ce placement. Et ce, d'autant que, selon Jean-Baptiste Pethe, d'Exane BNP Paribas, «il n'y a pas vraiment d'alternative au marché américain de la dette».
3. Le scénario rose : un accord géant
Si tout se passait comme dans le meilleur des mondes, un compromis serait trouvé à la fois pour remonter le plafond de la dette et sur la réduction à long terme des déficits américains, via un plan de rigueur de 4000 milliards de dollars. Dans ce cas, les agences de notation confirmeraient la parfaite solvabilité des États-Unis, dont la dette resterait labellisée AAA. Les investisseurs, échaudés par la crise en zone euro, se rueraient pour acheter des bons du Trésor, prévoient les analystes d'UBS.
Un tel plan de réduction de la dette coûterait toutefois très cher à l'économie américaine. Selon une récente étude du Fonds monétaire international, les États-Unis devraient s'infliger une rigueur budgétaire encore plus grande que celle imposée à la Grèce, à l'Irlande ou au Portugal, pour ramener leur dette sous la barre raisonnable des 60% du produit intérieur brut à l'horizon 2030.
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