Face à la sécheresse, les agriculteurs auvergnats bénéficient d'un système d'irrigation unique en France : les eaux d'une station d'épuration.
Source : Le Point
1 500 hectares de terres agricoles de la Limagne sont irrigués par l'eau d'une station d'épuration.
Peu de Clermontois le savent, mais lorsqu'ils tirent leur chasse d'eau, ils contribuent à l'arrosage de la Limagne noire ! Le principe consiste à utiliser les eaux résiduaires de la station d'épuration de Clermont Communauté pour irriguer 1 500 hectares de terres agricoles avoisinantes. Moyennant 330 euros par an et par hectare, une cinquantaine d'agriculteurs profitent à plein de ce système, notamment en cette période de sécheresse aiguë. Nulle part ailleurs en France, l'expérience n'a été tentée ; et pourtant, depuis plus de dix ans, elle fonctionne très bien au pied des volcans.
"Le procédé est simple", assure Christophe Cautier, président de l'association de Limagne noire chargée de gérer ce système d'irrigation original. "Plutôt que de rejeter les eaux usées traitées par la station dans la rivière voisine, celles-ci sont récupérées dans des bassins de lagunage de la sucrerie de Bourdon, située juste à côté. Après avoir décanté dans ces bassins pendant plusieurs jours, l'eau est renvoyée dans une soixantaine de kilomètres de canalisation. Grâce à des bouches d'irrigation installées directement sur les parcelles agricoles concernées, les adhérents n'ont plus qu'à se brancher sur ce réseau pour irriguer leurs champs. C'est à la fois écologique et économique !"
Aucun problème sanitaire signalé
En dix ans, jamais aucun problème sanitaire n'a été signalé. La qualité de l'eau est extrêmement contrôlée, de la sortie de la station d'épuration jusqu'à son arrivée dans le champ, et même après au niveau des cultures. "Des analyses sont réalisées tous les quinze jours, poursuit Christophe Cautier. C'est l'équivalent d'une qualité d'eau de baignade."
En tout, huit communes de la Limagne sont ainsi irriguées. Ce système permet à Patrick Prion - producteur de maïs, de betteraves, de pommes de terre et d'oignons - d'irriguer une trentaine d'hectares. "Dans ce secteur d'Auvergne, la pluviométrie est toujours faible avec moins de 450 millimètres d'eau par an. Cette année avec la sécheresse, c'est pire qu'en 2003. L'irrigation nous sauve les récoltes. Elle sécurise aussi l'exploitation et l'économie locale. Si nous n'atteignons pas nos objectifs de rendement, nos clients, comme Limagrain ou la sucrerie de Bourdon, sont en difficulté. Derrière, il y a des emplois en jeu", argumente ainsi l'agriculteur.
http://www.lepoint.fr/economie/clermont-ferrand-peut-compter-sur-de-droles-de-reserves-d-eau-03-06-2011-1338026_28.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20110603
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