La Confédération centriste, c’est pour bientôt. Le 26 Juin aura lieu le premier évenement commun de « L’Alliance » à Epinay-sur-Seine. Un an après son élection à la présidence des Jeunes centristes, Jérémy Coste fait le bilan de son expérience. Et a choisi J-P en exclusivité pour évoquer le futur de son mouvement…
Avant d’aborder l’avenir, quel bilan faites-vous de votre première année en tant que président des Jeunes centristes ?
Un bilan plutôt positif. Quand j’ai pris les Jeunes centristes il y a un an, le mouvement en était encore à sa genèse. Nous étions partis de zéro après la scission de l’UDF et sommes parvenus à faire élire notre président Damien Abad au Parlement européen. Malgré ce succès, le mouvement n’était pas encore bien organisé. Il manquait un vrai cadre. Aujourd’hui, c’est le cas.
C’était votre objectif ?
Oui. Il fallait construire un mouvement avec des règles pour permettre à chaque jeune de trouver sa place et d’être potentiellement élu.
Comment s’est déroulé cette structuration ?
Déjà tous les présidents de fédération ont été élus en même temps pour pouvoir porter notre projet tous ensemble. Ensuite, nous avons créé le conseil militant qui est notre marqueur. Je suis fier qu’il réalise le projet « jeunes » du Nouveau Centre. Enfin, nous avons affirmé notre identité avec une nouvelle charte graphique et un nouveau logo, tant au niveau interne qu’au niveau externe avec nos communiqués de presse.
Pendant cette année… Quel a été votre rapport avec le Nouveau centre ?
Nous marchons main dans la main avec nos aînés. Les Jeunes centristes sont autonomes, ils ont leur propre identité juridique. Mais le mouvement est rattaché moralement au parti. L’accord est clair : chaque militant de moins de 35 ans adhère de fait aux Jeunes centristes. Nous sommes complètement loyaux envers le parti.
Vous avez pourtant marqué votre différence à plusieurs reprises pendant cette année…
La loyauté ce n’est pas être le perroquet d’un parti. La loyauté c’est d’être capable de dire à quelqu’un qu’il se trompe. Même ministre, Hervé Morin assume complètement cette liberté de ton chez les jeunes. C’est pour nous fondamental. Nous nous sommes affranchis de l’UMP en nous insurgeant contre les mesures d’expulsion des Roms ou encore sur la suppression de la Couverture maladie universelle pour les étrangers. C’était scandaleux. Nous sommes un peu le moteur, les précurseurs.
Parlons maintenant du futur et du rassemblement des centres. Que va t-il se passer pour les Jeunes centristes ?
C’est le deuxième objectif de mon mandat. Depuis septembre 2010, nous sommes dans une logique d’alliance des jeunes du centre. Depuis le début, on a dit aux Jeunes radicaux et à leur président Daniel Leca que la condition pour réussir le rassemblement était qu’ils sortent de l’UMP. C’est désormais chose faite. Aujourd’hui, nous pouvons travailler ensemble.
Concrètement, comment va fonctionner cette confédération des jeunes ?
Chaque mouvement gardera son identité et continuera d’exister indépendamment. Il ne s’agit pas, pour l’instant, d’une fusion de nos quatre mouvements (Centristes, Radicaux, Gauche Moderne, Alliance Centriste). Il y aura une coordination, des liens qui vont se créer à l’échelle nationale et locale. Tout le monde travaillera ensemble.
Quid de la direction ? Vous restez président des Jeunes centristes ?
Oui. Et les autres présidents restent à la tête de leur mouvement. Mais pour une meilleure coordination, nous serons également co-présidents des Jeunes de la confédération. Il y en aura donc 3 ou 4. Ils feront le lien entre leurs militants et la direction de l’Alliance pour faire la campagne du candidat le mieux placé. Le bureau national sera élargi.
Comment se déroule les adhésions ? Il y a une double appartenance ?
Si un jeune adhère à un de ces partis, il devient membre de fait de la confédération. En revanche, il n’y aura pas de double appartenance à deux partis. Par exemple : un jeune qui adhère au Parti radical pourra travailler avec nous mais pas dans nos instances. Il faut que chacun garde sa culture.
Toutes ces cultures peuvent cohabiter ?
Je n’ai aucun doute la dessus… Il y aura forcément des moments de désaccords. Heureusement ! Sinon, cela veut dire que c’est hypocrite. Une confédération, c’est avant tout une union dans la diversité. Si jamais il devait y avoir un guerre d’égo, je n’y prendrai pas part. Je suis convaincu que l’interêt général l’emportera.
Et sur le terrain ?
Dès la rentrée, nous allons faire la promotion de notre projet. Il y aura des rencontres, des débats et puis des dates clés où tous les cadres de la Confédération se réuniront. Il va falloir expliquer aux jeunes Français qu’on peut créer une alternative au PS et a l’UMP. Si beaucoup de jeunes ne croient plus à la politique, c’est parce que ces deux partis ont dirigé la france alternativement et successivement depuis 30 ans…
Avec votre aide parfois…
Oui. Mais on ne nous écoutait pas assez.
Que se passera t-il après 2012 ?
Je m’inscris sur du long terme ! Si nous créons cette alliance, c’est pour avoir un grand mouvement du centre qui associe tous les centristes de centre-droit comme de centre-gauche. En clair : de nous au MoDem ! Après 2012 , je souhaite que ce grand mouvement fusionne et que les identités se dissolvent… On aura fait une élection présidentielle, coordonné nos actions et donc les différences se réduiront.
Mais les Jeunes démocrates sont d’accord pour une union… Autour de François Bayrou !
Je ne suis pas attaché à l’homme mais aux idées ! L’objectif est de faire le meilleur score possible au premier tour. Nous faisons partie de la même maison avec les Jeunes démocrates. Celle que Giscard a créé ! Je me sens plus proche du MoDem que de l’UMP. J’appelle donc les Jeunes démocrates à poursuivre ce projet commun avec nous. Je rêve de ce rassemblement.
Vous pourriez soutenir François Bayrou ?
Si il nous rejoint et qu’il est le mieux placé oui. Si François Bayrou souhaite travailler avec la confédération centriste et se soumettre à une discussion avec les leaders, je lui dis « bienvenue » direct ! Mais qu’on ne mente pas aux Français. Sa stratégie, louable, de créer un centre démocrate social à l’européenne a échoué.
Pas question donc de faire alliance avec le PS ?
Mais les Jeunes socialistes ne veulent pas travailler avec nous ! Je dis « niet » à la gauche actuelle. Quand elle propose 300 000 emplois jeunes, elle n’a rien compris. Les jeunes veulent des emplois durables et entrer dans le monde du travail. Ils ne veulent plus être des jeunes, mais des actifs !
Vous dites vouloir être indépendant…Le Nouveau centre est l’allié de l’UMP à l’Assemblée nationale… N’est-ce pas paradoxal ?
Chaque élection rebats les cartes. Ce n’est pas parce qu’on a été allié à Nicolas Sarkozy qu’on devra l’être après 2012. Cette année, notre stratégie reste la même que celle de 2007. Nous approuvons ce qui est bon et dénonçons ce qui est mauvais. L’accord tient sur la non-remise en cause de la confiance du gouvernement et sur le vote de la loi de finances. Il sera tenu jusqu’en 2012…
Qu’est-ce qui vous différencie fondamentalement de l’UMP ?
L’Europe ! 80 % des membres de l’UMP sont eurosceptiques… Et puis leur politique sécuritaire qui considère qu’il faille réprimander tout le monde… Ce n’est pas ma conception : il faut mettre les gens autour d’une table pour discuter et trouver le consensus. L’UMP est un parti caporaliste : ils arrivent en disant : « ça c’est bon pour la France ».
Je ne suis pas d’accord. Je suis pour que chacun puisse trouver sa place. Il y a plein de jeunes Francais qui ont des idées et qui n’ont pas fait de longues études… Nous devons être le parti qui se réconcilie avec la société civile !
Je ne suis pas d’accord. Je suis pour que chacun puisse trouver sa place. Il y a plein de jeunes Francais qui ont des idées et qui n’ont pas fait de longues études… Nous devons être le parti qui se réconcilie avec la société civile !
Pour finir, qu’avez-vous envie de dire à vos militants ?
Que le calendrier est chargé. Qu’il va falloir être ambitieux et dépasser les lignes… Il faut redonner de l’espoir… Remettre l’Homme au coeur des choses. Que notre campagne doit être positive et que l’on ne doit pas attaquer les uns et les autres de manière stérile. Nos jeunes militants centristes se doivent d’être intelligents en voyant le bon là ou il est.
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