«L'Alliance est fondée ici, à Épinay, pour les décennies qui viennent, a-t-il assuré. C'est une force politique alternative entre un PS dépassé par les enjeux du XXIe siècle et une UMP qui s'est rétrécie sur la peur de l'autre, incapable d'entrer dans l'action mais très capable de rentrer dans la dénonciation.»
Jean Louis BORLOO, 26 Juin 2011.
Source : Les Echos
Pour le lancement, festif, de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale, hier à Epinay-sur-Seine, le patron des radicaux, Jean-Louis Borloo, a réfuté les accusations de division de la majorité.
Un dimanche à la campagne - ou presque -pour 3.000 militants du centre droit, canotiers sur la tête, réunis sous un soleil brûlant autour d'un « banquet républicain ». Les amis d'Hervé Morin, président du Nouveau Centre, et ceux de Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, assistaient hier au lancement de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Une manière de sceller en fanfare cette confédération des centres en construction depuis septembre dernier sur des terres symboliques.
Renvoi gauche-droite dos à dos
Le congrès d'Epinay, comme « point de départ d'une conquête du pouvoir couronnée de succès dix ans plus tard », a lancé le maire, Hervé Chevreau. L'Alliance n'a toutefois pas encore acté son entrée en lice pour 2012. « Mon cher Jean-Louis, il y a de l'impatience. Fixe ton calendrier. Prends les commandes, maintenant, sans trop t'embarrasser », lui a lancé l'un des quatre coprésidents de l'Alliance, Hervé de Charette, patron de la Convention démocrate. Le sénateur Nouveau Centre Jean-Léonce Dupont souhaiterait, a contrario, « s'embarrasser » d'une primaire, « le seul moyen d'être dans l'obligation pour nous d'avoir un candidat, de lever les doutes », confie ce soutien proche d'Hervé Morin, qui n'a, de fait, toujours pas renoncé à 2012. « Se préparer, ce n'est pas hésiter, c'est respecter les Français », a redit Jean-Louis Borloo. Un peu plus tôt, une militante interpellait son alliée de longue date à Valenciennes, la sénatrice du Nord Valérie Létard : « C'est l'envie qui compte dans une campagne. Est-ce qu'il a cette envie ? Ira-t-il jusqu'au bout ? » Dans les airs, résonnait bien hier « L'Envie », de Johnny Hallyday... et l'alliée de l'ex-ministre de l'Ecologie de lui répondre : « C'est un passionné, Jean-Louis, il ne fait pas tout ça pour rien. » Sur scène, il a, en effet, non sans ardeur, tancé « la politique spectacle, la politique de la dénonciation de l'autre », insisté une fois encore sur l'éducation et le logement. Affirmant que l'Alliance « est la véritable force anti-FN », à ceux qui l'accusent de morceler la majorité, au risque d'un 21 avril à l'envers. Prédisant même qu'un duel entre « le vainqueur d'une primaire entre énarques du PS et l'UMP actuelle » permettrait la présence du Front national au second tour. « Je vous le garantis », a-t-il martelé. « En 2002, des gens respectables ont empêché leur famille politique d'être présente au second tour », avertissait samedi le leader de l'UMP, Jean-François Copé, rappelant à qui veut l'entendre les risques de la division. Pas de quoi démobiliser, pour l'heure, Jean-Louis Borloo, qui, s'il n'a pas vraiment cillé devant la tentation de Nicolas Sarkozy de faire entrer l'un des siens au gouvernement, convié à l'Elysée cette semaine, a renvoyé dos à dos une gauche et une droite, « épuisées », « qui n'ont plus le sens de l'action et ne comprennent pas le XXIe siècle ». Comme pour mieux préempter l'espace d'un centre dont François Bayrou, le président du Modem, s'estime être, encore et toujours, le seul porte-voix.
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