Dans le cadre de la politique de réduction des déficits, la France doit revoir la manière de soutenir sa politique volontariste de développement de l'énergie solaire. La Commission de Régulation de l'Energie tire la sonnette d'alarme quant aux financements actuels qui coûteront d'ici 2020 plus de 2 milliards par an au budget de l'Etat.
Le nouveau dispositif présenté au cours de l'été va à l'encontre de ce qu'il faudrait mettre en place pour développer l'énergie solaire à travers l'hexagone ; il faut réfléchir à une nouvelle manière de développement de cette énergie chez les particuliers et les industriels afin que la France se place en tête des Etats installant des puissances solaires comme l'Allemagne.
Edito du Monde du 16 Juillet 2011
En décembre 2010, le gouvernement français donnait un coup de frein brutal au développement du solaire sur notre territoire. Hélas ! il poursuit dans cette direction.
Il s'apprête à publier cet été un nouveau dispositif destiné en principe à relancer la filière. L'enjeu est important. La hausse du prix du pétrole, sa raréfaction, les émissions de CO2 liées aux sources fossiles ont conduit Paris à soutenir avec conviction la place des renouvelables.
D'ici à 2020, le solaire, l'éolien et la biomasse devront représenter 23 % de la production d'énergie sur notre territoire.
L'avenir de l'électricité solaire dépend des pouvoirs publics. Non rentable - pour le moment -, elle doit être soutenue avec des crédits d'impôt qui pèsent sur les comptes publics et des tarifs de rachat attractifs qui renchérissent son prix à la consommation. Sa distribution, elle, reste entre les mains d'ERDF, filiale à 100 % d'EDF.
Comment interpréter le schéma retenu par les experts du ministère de l'industrie pour faire - en principe - la part belle au soleil ?
A bien y regarder, tout semble fait pour compliquer, retarder et surtout encadrer. Les professionnels ne s'y trompent pas, qui parlent de "politique de gribouille". Depuis cinq ans, les entreprises, les plus petites notamment, sont soumises à des réglementations contradictoires qui les empêchent de se développer. Résultat : certaines ont mis la clé sous la porte.
La France va réussir cet exploit d'être un des rares pays à perdre des emplois dans une filière pourtant porteuse d'avenir.
Alors que la grande distribution était partante, pourquoi interdire aux parkings d'hypermarché de profiter du soleil ? On aurait pu imaginer que des véhicules électriques viendraient un jour recharger leurs batteries dans ces grands "garages" pendant que leurs propriétaires font leurs courses.
Bref, quel contraste avec l'Allemagne, dont les PME solaires grandissent chaque jour et gagnent des parts de marché. Que cache donc le mal français ? Trois pistes peuvent être avancées.
En fixant la limite de la puissance du solaire à 500 mégawatts par an jusqu'en 2020, le ministère de l'industrie obtient, certes, de ne pas alourdir le déficit budgétaire. Mais ce choix s'explique aussi par la volonté de préserver la part du nucléaire (80 %) dans la production énergétique de notre pays. Les investissements dans le nucléaire, les projets en cours, notamment l'EPR, peuvent-ils supporter un essor réel des renouvelables ?
Le solaire ne déroge pas non plus au schéma du tissu économique français, dont on sait qu'il manque cruellement d'entreprises moyennes. L'Etat régulateur favorise, pour le photovoltaïque et l'éolien, les grands groupes, aux dépens des petites unités.
Ne faut-il pas voir, enfin, dans le schéma que nous propose un ministère dominé par les ingénieurs des Mines, l'obsession de tout centraliser, le vieux réflexe jacobin d'une élite formée pour tout contrôler ? Y compris les rayons du soleil !
Il s'apprête à publier cet été un nouveau dispositif destiné en principe à relancer la filière. L'enjeu est important. La hausse du prix du pétrole, sa raréfaction, les émissions de CO2 liées aux sources fossiles ont conduit Paris à soutenir avec conviction la place des renouvelables.
D'ici à 2020, le solaire, l'éolien et la biomasse devront représenter 23 % de la production d'énergie sur notre territoire.
L'avenir de l'électricité solaire dépend des pouvoirs publics. Non rentable - pour le moment -, elle doit être soutenue avec des crédits d'impôt qui pèsent sur les comptes publics et des tarifs de rachat attractifs qui renchérissent son prix à la consommation. Sa distribution, elle, reste entre les mains d'ERDF, filiale à 100 % d'EDF.
Comment interpréter le schéma retenu par les experts du ministère de l'industrie pour faire - en principe - la part belle au soleil ?
A bien y regarder, tout semble fait pour compliquer, retarder et surtout encadrer. Les professionnels ne s'y trompent pas, qui parlent de "politique de gribouille". Depuis cinq ans, les entreprises, les plus petites notamment, sont soumises à des réglementations contradictoires qui les empêchent de se développer. Résultat : certaines ont mis la clé sous la porte.
La France va réussir cet exploit d'être un des rares pays à perdre des emplois dans une filière pourtant porteuse d'avenir.
Alors que la grande distribution était partante, pourquoi interdire aux parkings d'hypermarché de profiter du soleil ? On aurait pu imaginer que des véhicules électriques viendraient un jour recharger leurs batteries dans ces grands "garages" pendant que leurs propriétaires font leurs courses.
Bref, quel contraste avec l'Allemagne, dont les PME solaires grandissent chaque jour et gagnent des parts de marché. Que cache donc le mal français ? Trois pistes peuvent être avancées.
En fixant la limite de la puissance du solaire à 500 mégawatts par an jusqu'en 2020, le ministère de l'industrie obtient, certes, de ne pas alourdir le déficit budgétaire. Mais ce choix s'explique aussi par la volonté de préserver la part du nucléaire (80 %) dans la production énergétique de notre pays. Les investissements dans le nucléaire, les projets en cours, notamment l'EPR, peuvent-ils supporter un essor réel des renouvelables ?
Le solaire ne déroge pas non plus au schéma du tissu économique français, dont on sait qu'il manque cruellement d'entreprises moyennes. L'Etat régulateur favorise, pour le photovoltaïque et l'éolien, les grands groupes, aux dépens des petites unités.
Ne faut-il pas voir, enfin, dans le schéma que nous propose un ministère dominé par les ingénieurs des Mines, l'obsession de tout centraliser, le vieux réflexe jacobin d'une élite formée pour tout contrôler ? Y compris les rayons du soleil !
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