Bonjour Hervé Morin
Bonjour Jean-Michel Aphatie
L'UMP organise, aujourd'hui, une convention consacrée à l'avenir de la démocratie sociale. Il s'agit pour le Parti présidentiel de mettre fin aux 35 heures, de préférer la négociation par branche ou par entreprise, plutôt que de fixer par la loi une durée légale du travail. C'est une bonne idée, Hervé Morin ?
Moi, je suis pour un changement de modèle. Je pense qu'on est dans une société dans laquelle tout ne peut pas procéder d'en-haut. L'idée qu'il y ait un homme qui puisse tout régler, qui puisse vous dire : je m'occupe de tout, j'ai une solution à tout et ... Soyez tranquille ...
Vous parlez de qui ? de Nicolas Sarkozy ... ou vous parlez des 35 heures ?
Je vous dis comment je conçois le fonctionnement d'une démocratie moderne. Et donc ce que je crois profondément c'est qu'aujourd'hui, nous devons être dans une société dans laquelle nous faisons confiance aux forces d'innovation et de transformation de la société française. Je crois profondément aux Corps intermédiaires, à ces organisations entre l'Etat et les individus pour participer à la modernisation du pays. Donc, l'idée que tout procèderait d'en-haut, c'est fini, que le pouvoir politique va tout régler ...
..?..
Attendez !
Et donc, sur les 35 heures, j'ai défendu cette idée puisque j'étais contre Martine Aubry, dans l'hémicycle, en 98 au moment où il y avait peu de Parlementaires de l'Opposition qui étaient dans l'hémicycle parce qu'on pensait tous que les 35 Heures seraient populaires. J'ai expliqué que c'était une erreur économique et culturelle surtout : l'idée que moins on travaillait, mieux on se portait en quelque sorte ... Eh bien moi je dis : il faut faire comme les Allemands, comme les Pays Scandinaves. La Loi fixe les grandes règles de protection, ce qu'on appelle l'ordre public social, la durée maximale du travail, le repos hebdomadaire, le repos quotidien ; et ensuite, branche par branche,
D'accord.
On dit aux Français, vous mettez en oeuvre ces règles de protection. Cela veut dire, en clair, que nous allons avoir pour la Pétrochimie, le Tourisme, l'Informatique ou l'Agriculture des règles de conditions de mise en oeuvre de la Loi qui seront différentes.
D'accord. Donc, vous dites comme l'UMP...
Non, non, sauf que nous, on le dit depuis des années et que l'UMP ...
Alors, c'est ça ! Mais vous dites comme eux, ils sont d'accord avec vous.
Non, mais Jean-Michel Aphatie ! Jean-Michel Aphatie !
Mais ce n'est pas un problème !
Nicolas Sarkozy est au Pouvoir depuis quatre ans ; et l'UMP est au Pouvoir depuis 9 ans ; donc, on pouvait le faire bien avant !
Ah d'accord ! Mais bon maintenant, si c'est fait, c'est fait !
Je ne sais pas si vous avez écouté "les carnets d'Alba Ventura", ce matin ?
Je ne sais pas si vous avez écouté "les carnets d'Alba Ventura", ce matin ?
Non, je suis désolé.
Ah ! Non, non, c'est à 6h50 et alors, elle raconte -on va juste écouter un petit passage- que vous étiez dans un restaurant, fin mai, avec Jean Louis Borloo et ça s'est très, très mal passé avec lui...
Allons, bon !
Et c'est vous qui le racontez. Ecoutez Alba, ce matin ...
La scène, c'est Hervé Morin qui se plaît à la raconter.
- Hervé, faut que tu débranches là maintenant !
Alors, Morin lui répond :
- Mais pas question ! Et Borloo qui ne lâche rien, revient à la charge.
- Alors, Hervé, tu as déjà négocié avec qui ? Avec Bayrou ? Avec Sarko ?
Et là, Morin raconte qu'il s'est levé. Il a quitté le dîner sans dire au-revoir ...
Eh bien, dis-donc ! Ca ne va pas bien avec Borloo ?
Ca va très bien, au contraire.
Est-ce que vous confirmez la scène ? Vous avez quitté un dîner, fâché avec Borloo ?
Non, je n'ai pas quitté un dîner. Nous avons eu une explication, il n'y avait pas que Jean Louis Borloo et moi-même, il y avait aussi Jean Marie Bockel et Hervé de Charette. Et donc, nous étions en train de parler de l'organisation de l'Alliance ; et comme nous nous disons les choses franchement,
Oui, vous vous êtes engueulés, quoi !
On s'est un peu engueulé ; mais ça n'est pas grave.
Ah c'est pas grave mais !
Non, ce n'est pas grave.
Non, ce n'est pas grave.
Mais ça n'est pas bon signe, non plus !
Si, c'est très bon signe parce que c'est enfin des hommes politiques qui se parlent, qui ont envie de construire quelque chose en commun et qui se disent les choses franchement.
C'est quoi votre différend ?
Le différend c'est simplement que je dis à Jean Louis : Le Nouveau Centre dont je suis le président décidera de son candidat à l'automne. Et qu'entre aujourd'hui et l'automne, iappartient tant à Jean Louis Borloo qu'à moi-même de porter notre projet politique devant les Français et de participer au débat comme je viens de le faire sur les 35 Heures.
Tous les deux, parce que Jean Louis Borloo, lui, il n'a plus envie que vous soyez candidat. Il veut être candidat, seul, pour l'Alliance, c'est ça ?
Je lui ai dit que comme lui, j'étais candidat à l'investiture pour porter ce projet politique et qu'il nous appartiendra de déterminer les conditions intelligentes pour que nous mettions un peu nos égos de côté et que nous formions une équipe, le moment venu.
Est-ce qu'il faut des Primaires pour vous départager au sein de l'Alliance Centriste ?
Alors, c'est vrai qu'un certain nombre de Parlementaires du Nouveau Centre me disent : mais il faudrait des Primaires organisées. Moi, pour ma part, je vois quels sont les dégâts des PRIMAIRES dans les autres formations politiques. Au moment où nous sommes en train de construire une équipe, c'est compliqué. Mais c'est vrai qu'en même temps comme me le font remarquer mes camarades, la victoire surprise d'Eva Joly qui n'était pas la championne des sondages démontre qu'entre les sondages et la popularité d'une part ; et d'autre part, des Primaires il y a souvent une marge.
Et donc ?
Et donc verra en septembre !
Vous êtes plutôt partisan des Primaires ? Vous ne voulez pas le dire ce matin ?
Non, je dis qu'on va y réfléchir tranquillement !
Bon, vous êtes plutôt partisan mais vous ne voulez pas le dire ce matin ! Allez ! Allez ! Allez ! C'est ça !
Passez à la question suivante !
Je n'ai pas tort. Allez, je passe à la question suivante.
L'Armée Française est engagée sur plusieurs fronts : Afghanistan, Libye et les Cadres de l'Armée Française redoutent de manquer de moyens financiers. Vous qui êtes ancien ministre de la Défense, vous pensez qu'il y a un problème aujourd'hui avec les moyens financiers de l'Armée Française ?
Les militaires doivent avoir en tête qu'ils ont un Chef des Armées qui a procédé à d'excellents arbitrages dans une situation budgétaire difficile. J'étais à l'origine d'une réforme considérable. On va faire 1 milliard 600 millions d'euros d'économie de fonctionnement pour l'Equipement de nos Armées et que, aujourd'hui, nos compatriotes doivent avoir en tête qu'ils auront rendez-vous avec l'Histoire. C'est vraiment de cela dont il s'agit en 2013.
Pourquoi en 2013 ?
Parce qu'à la fin de l'année 2012, le budget de la Défense qui est construit sur un certain nombre de recette exceptionnelles : la vente d'Immobilier, la vente de fréquences qui appartient aux Armées, ces recettes exceptionnelles vont se terminer ; et qu'à ce moment-là, soit la France décidera de faire l'effort pour que nous restions une puissance militaire, soit la France déclinera et connaîtra le même sort que la plupart des armées européennes. Et ce que nos compatriotes doivent savoir, c'est qu'une opération comme celle de la Libye qui n'est pourtant qu'une opération aérienne, certes importante ...
qui coûte très chère....
nous ne pourrions pas la mener sans les Américains parce que nous n'avons pas les avions ravitailleurs suffisants, nous n'avons pas les moyens d'observation suffisants. Et donc, nous aurions un effet falaise considérable, c'est-à-dire que notre système s'effondrerait si nous n'y mettons pas les moyens à partir de 2013 ; et c'est une question d'indépendance et de souveraineté ...
Un des débats de la Présidentielle....
et c'est un débat majeur de la Présidentielle. Et j'ajoute ...
Rapide !...
qu'il y a quelque chose que nos compatriotes doivent avoir profondément inscrit en eux-mêmes, c'est que les Européens doivent être en situation d'assurer leur sécurité par eux-mêmes et que le déclin, le renoncement européen nous amène à être progressivement dans les mains des Américains.
Vous étiez ministre de la Défense, quand Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été pris en otage fin décembre 2009 ... Hervé Ghesquière, libéré la semaine dernière, a dit : - "Personne en Afghanistan, aucun Militaire ne nous a mis en garde contre les risques que nous courions. Personne !" Il a dit : - "Personne ne nous a rien dit ; que cela soit clair !"
Ecoutez, moi j'avais eu, voilà, une relation de leur discussion qui était différente. Après, je ne suis pas sur place ...
Les militaires ont mis en garde Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ?
Les militaires ont mis en garde comme tous ceux, comme tous les journalistes qui sont présents sur le théâtre afghan des risques encourus quand on est en free lance.
Hervé Morin qui se parle avec Jean Louis Borloo et puis, visiblement, c'est un peu musclé !
Vincent Parizot : Ils disent : s'engueuler, c'est pas grave. S'engueuler, c'est pas grave !Il vaut mieux ne pas s'engueuler que s'engueuler quand même.
Au contraire, il faut pouvoir se dire les choses.
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