Borloo ou le discours de la méthode
Après un déplacement consacré à l'Education lundi dernier, Jean-Louis Borloo était en Ile-de-France, vendredi, pour parler de la dépendance. LeJDD.fr a pu longuement parler avec lui. Et s'il refuse de déclarer officiellement sa candidature à la présidentielle, le doute n'est plus permis. "J'avance, j'accélère. Je m'occupe de la campagne…"
Il est déjà en campagne, mais sourit quand on lui fait remarquer. Non, Jean-Louis Borloo n'est pas encore candidat à l'élection présidentielle. Voilà pour la version officielle. En déplacement en Ile-de-France, vendredi, l'ancien ministre de l'Ecologie en dit pourtant beaucoup sur ses intentions. "Je m'occupe de la campagne. Ma décision personnelle sera prise dans quelques semaines et ma déclaration sera pour plus tard”. Avant l'été, comme le lui a demandé Hervé de Charette, dernier venu au sein de la confédération des centres? "Oui, ce sera dans quelques jours", glisse Jean-Louis Borloo au JDD.fr, avant de se reprendre: "enfin dans quelques semaines… Et, bien sûr, ce sera à Valenciennes." Le doute n'est plus permis.
A Saint-Maur des Fossés, dans le Val-de-Marne, Jean-Louis Borloo est là pour parler dépendance, le grand sujet de la dernière année de la mandature Sarkozy. Dans la maison de retraite publique, il se promène entre les tables des résidents, serre des mains, pose pour la photo. Et annonce qu'il sera au Québec la semaine prochaine car "c'est ce qui se fait de mieux dans le domaine." Pour le moment, l'heure est au diagnostic. Et le sien est fait. "La France est trop complexe, assure-t-il. Région, département, Etat… c'est le bordel. Pour une personne âgée, il est plus facile d'entrer à l'hôpital que d'en sortir." L'Hôpital Saint Camille de Bry-sur-Marne, deuxième étape du jour, confirme son pressentiment. "Vous voyez? Mon diagnostic est le bon", rit- il au sortir d'une discussion avec des médecins.
"On s'appellera l'Alliance pour une République Ecologique et Sociale"
S'il pense avoir identifié les problèmes, Jean-Louis Borloo a aussi des solutions. "Il faut tout grenelliser! Moi, le seul truc qui me fascine c'est la méthode, ce ne sont pas les objectifs. Les objectifs, tout le monde a les mêmes : endiguer le chômage, relancer le pouvoir d'achat, etc." La méthode, son leitmotiv. La méthode Borloo, son espoir. Il énumère ses succès: Valenciennes, plan de rénovation urbaine, Grenelle de l'environnement. Il veut faire la même chose à l'Elysée: "mettre tous les acteurs de tous les secteurs autour d'une table, c'est le meilleur moyen de trouver les bonnes solutions."
Des idées, l'ancien maire de Valenciennes en a la pelle, et il les débite à la seconde. "Ce sont justement ces idées qui me feraient y aller, assure-t-il. Mais il y a aussi d'autres raisons pour ne pas y aller…" Il joue à celui qui hésite encore. "Je crains de ne pas être compris. Et c'est tellement dur une campagne…" Il connaît pourtant son éventuel Premier ministre" et il est d'accord. Il occupe actuellement de hautes responsabilités. Non, il n'est pas au gouvernement", se marre-t-il. On lance le nom de Martin Hirsch devant son entourage. Des sourires, mais pas de démenti.
Dans un bistrot de quartier, autour d'un soda, Jean-Louis Borloo n'en finit plus de parler. "Samedi, avec l'entrée de la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel, l'alliance sera enfin entérinée." Alliance ou confédération? "On s'appellera l'Alliance pour une République Ecologique et Sociale et la petite phrase juste en dessous, ce sera la France Juste", annonce-t-il. Un grand raout avec les quatre têtes de pont du mouvement -Borloo, Morin, Bockel et de Charette- est prévu pour le 25-26 juin prochain. L'occasion idéale de déclarer sa candidature? "L'été, c'est le 21 juin non?", glisse son entourage dans un sourire. Ce sera donc certainement avant. Le coca est terminé. Jean-Louis Borloo se lève, direction maison Alfort, pour inaugurer une permanence radicale. Une dernière question, pour la route. "Monsieur Borloo, êtes-vous un homme politique?" "Non, je ne pense pas."
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