Jeremy Coste, président des jeunes centristes, explique la fin de l'action politique communune de son parti avec l’UMP. En désaccord avec la politique européenne et sociale du gouvernement, il apporte ses solutions. Interview.
-En 2007, vous avez soutenu Nicolas Sarkozy, pourquoi, aujourd’hui, vous êtes vous tourné vers la formation centriste ?
En 2007, lors de la campagne présidentielle, je me suis, en effet, senti proche de Nicolas Sarkozy. Il était dynamique, il bousculait les lignes, il voulait réformer. Illusion. Je l'ai soutenu jusqu'à son élection et, très rapidement, je suis retourné vers la formation dont je me suis toujours senti le plus proche : le centre. Nous avons alors créé, avec Hervé Morin, le Nouveau Centre qui inscrivait son action au sein de l'UMP, tout en étant juridiquement indépendant. Depuis le 7 avril, nous avons décidé en union avec Jean-Louis Borloo, président du parti radical, de quitter le parti majoritaire car nous ne nous retrouvions pas dans la politique du gouvernement. Pourquoi ? L’UMP ne défend pas les idées européennes comme je les conçois. Moi, j’ai une haute idée de l’Union Européenne. Je crois en une Europe forte et puissante, qui puisse parler d’une voix. En bref, en une Europe fédérée mais qui promeut la diversité. Nous voulons mettre l’homme au cœur de ce projet européen et installer un modèle de modération. Il est important d’agir dans ce sens car l’Union des 27 est une chance. Sans elle, les épargnes dans les banques auraient été perdues, l’espace de paix et de sécurité n’existerait pas et nous ne serions pas en Afrique pour défendre les droits de l’homme.
-Quelle est la principale mesure que les centristes veulent pour la jeunesse ?
Nous voulons mettre la jeunesse au cœur de notre projet. Je pense que si notre société est en crise, c’est parce que la jeunesse a perdu confiance, elle n’a plus de repère et se replie sur elle-même. Nous voulons recréer un contrat social entre les jeunes et la société. La solution ? L’éducation. Il faut repenser notre modèle éducatif dès le primaire. Mais pas seulement. Il faut repenser les formations post-bac. Aujourd’hui, il y a près de 80 universités en France contre 200 écoles privées. Fusionner ces deux systèmes permettrait d’améliorer considérablement les taux de réussite, beaucoup trop bas à l’université. Cela créerait, enfin, un vrai système égalitaire.
-Alors que le taux de chômage des jeunes de moins de 26 ans atteint les 25 %, le Parti socialiste a proposé la création de 300.000 emplois pour les jeunes. Que pensez-vous de cette mesure ?
Pour moi, les emplois jeunes, c’est le programme des bisounours. C’est vrai, l’idée est géniale, mais complètement irresponsable. Les caisses de l’état sont vides. Pour financer ces emplois jeunes, l’état devra faire un emprunt qui sera payé, par la suite, par la génération à venir. C’est le serpent qui se mord la queue.
- Selon un sondage Ipsos paru le 4 avril, Marine Le Pen recueille entre 20 et 23 % des intentions de vote chez les 18-24 ans. Que comptez-vous mettre en place pour contrer ce bloc FN ?
Si Marine Le Pen recueille tant d’intentions de vote, c’est avant tout parce que les Français ne croient plus en la politique. La droite, comme la gauche, ont toutes les deux gouverné avec au final, les mêmes bilans. Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, a lui aussi été dans la machine PS et perd donc en crédibilité. Le Front National propose une alternative, l’espoir de la nouveauté. Mais il faut être vigilant. Les idées d’extrême droite sont démagogues. Elles sont faciles mais pas crédibles.
-Les centristes il y en a beaucoup : dans votre parti, au parti radical, à l’UMP et au Modem. Allez-vous essayer de former un socle pour créer une véritable voix du centre ?
La machine est déjà en marche ! Depuis septembre, je travaille avec les jeunes radicaux et les jeunes démocrates (ndlr : Modem) pour un rassemblement de nos partis. J'aimerais que, dès la présidentielle, nous puissions collaborer. Mais, ce que nous voulons le plus, c'est créer une unique voix du centre pour l'après 2012.
http://generation-non-non.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/04/17/interview-jeremy-coste-nous-voulons-recreer-un-contrat-soci1.html
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