Depuis six jours, une cinquantaine de travailleurs volontaires luttent contre les incendies et tentent de refroidir les combustibles nucléaires en fusion. Il faut saluer le courage et le dévouement de ces hommes face à la dangerosité de leur mission !
Source : La Croix
Les autorités japonaises luttaient, jeudi 17 mars, par tous les moyens pour tenter de refroidir des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima.
Pour la première fois depuis le début de la crise, quatre hélicoptères de l'armée japonaise ont déversé dans la matinée environ 30.000 litres d'eau sur les réacteurs 3 et 4. Les résultats de cette opération n'étaient pas connus à la mi-journée. L'objectif était notamment de remplir la piscine de combustible usagé du réacteur 4 endommagée par deux incendies.
Cette piscine est désormais quasiment asséchée, ce qui provoque des niveaux "extrêmement élevés" de radiations, a déclaré mercredi le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire (NRC), Gregory Jaczko.
La fusion de ce combustible pourrait entraîner des rejets de radioactivité de même ampleur que la catastrophe de Tchernobyl, selon des experts. Les ouvriers de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), aidés de pompiers et de policiers, devaient également essayer d'atteindre le réservoir en recourant à un camion citerne équipé d'un canon à eau.
Difficile d’imaginer dans quel état d’esprit se trouve la cinquantaine de travailleurs volontaires pour lutter contre l’impossible. « Ils risquent leur vie », reconnaît Ted Lazo, expert en radioprotection de l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE. Et ils le savent. Seules les personnes volontaires, dûment informées et conscientes des dangers encourus, peuvent être mobilisées en cas d’urgence radiologique, selon les consignes des standards de sécurité internationaux élaborés sous l’égide de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), d’après les recommandations du comité international de protection radiologique.
Les autorités japonaises luttaient, jeudi 17 mars, par tous les moyens pour tenter de refroidir des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima.
Pour la première fois depuis le début de la crise, quatre hélicoptères de l'armée japonaise ont déversé dans la matinée environ 30.000 litres d'eau sur les réacteurs 3 et 4. Les résultats de cette opération n'étaient pas connus à la mi-journée. L'objectif était notamment de remplir la piscine de combustible usagé du réacteur 4 endommagée par deux incendies.
Cette piscine est désormais quasiment asséchée, ce qui provoque des niveaux "extrêmement élevés" de radiations, a déclaré mercredi le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire (NRC), Gregory Jaczko.
La fusion de ce combustible pourrait entraîner des rejets de radioactivité de même ampleur que la catastrophe de Tchernobyl, selon des experts. Les ouvriers de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), aidés de pompiers et de policiers, devaient également essayer d'atteindre le réservoir en recourant à un camion citerne équipé d'un canon à eau.
Difficile d’imaginer dans quel état d’esprit se trouve la cinquantaine de travailleurs volontaires pour lutter contre l’impossible. « Ils risquent leur vie », reconnaît Ted Lazo, expert en radioprotection de l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE. Et ils le savent. Seules les personnes volontaires, dûment informées et conscientes des dangers encourus, peuvent être mobilisées en cas d’urgence radiologique, selon les consignes des standards de sécurité internationaux élaborés sous l’égide de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), d’après les recommandations du comité international de protection radiologique.
Chaque année, ces listes de volontaires sont remises à jour
Chaque année, ces listes de volontaires sont remises à jour. Mais de la théorie à la pratique… « Il y a toujours des travailleurs prêts à intervenir », insiste Ted Lazo. Ils interviennent équipés de combinaisons intégrales, branchées sur un compresseur ou dotées de bouteilles d’oxygène portables, voire d’un casque en surpression, pour se protéger de tout risque d’exposition cutanée, d’inhalation ou d’ingestion de particules radioactives. Ils tentent de se mouvoir dans la chaleur étouffante des bâtiments, due au dégagement de chaleur des combustibles.
Reste que rien, si ce n’est d’épaisses couches de plomb, n’arrête les rayonnements gamma (émis lors de la désintégration des atomes instables) au très fort pouvoir de pénétration. D’où l’indispensable dosimètre individuel qui mesure en temps réel les doses reçues par chaque personne. La dose maximale admissible de 20 millisievert (mSv) par an, pour les travailleurs du nucléaire, a été augmentée mardi par les autorités japonaises de 250 mSv, une mesure autorisée en situation d’urgence pour sauver des vies. Ce niveau pourrait encore être porté à 500 mSv (1).
Si, comme cela a été mentionné, il y a eu par moments des débits de dose radioactive de 400 à 500 mSv/heure, le temps d’intervention en zone critique est alors limité à un total d’une trentaine de minutes. Bien peu de temps pour tenter de réparer des vannes ou réaliser un branchement d’eau. Un temps suffisant, en revanche, pour que se produise une soudaine bouffée radioactive, la situation ne cessant de se dégrader, mettant en péril la vie des volontaires, tels les « liquidateurs » de Tchernobyl.
Chaque année, ces listes de volontaires sont remises à jour. Mais de la théorie à la pratique… « Il y a toujours des travailleurs prêts à intervenir », insiste Ted Lazo. Ils interviennent équipés de combinaisons intégrales, branchées sur un compresseur ou dotées de bouteilles d’oxygène portables, voire d’un casque en surpression, pour se protéger de tout risque d’exposition cutanée, d’inhalation ou d’ingestion de particules radioactives. Ils tentent de se mouvoir dans la chaleur étouffante des bâtiments, due au dégagement de chaleur des combustibles.
Reste que rien, si ce n’est d’épaisses couches de plomb, n’arrête les rayonnements gamma (émis lors de la désintégration des atomes instables) au très fort pouvoir de pénétration. D’où l’indispensable dosimètre individuel qui mesure en temps réel les doses reçues par chaque personne. La dose maximale admissible de 20 millisievert (mSv) par an, pour les travailleurs du nucléaire, a été augmentée mardi par les autorités japonaises de 250 mSv, une mesure autorisée en situation d’urgence pour sauver des vies. Ce niveau pourrait encore être porté à 500 mSv (1).
Si, comme cela a été mentionné, il y a eu par moments des débits de dose radioactive de 400 à 500 mSv/heure, le temps d’intervention en zone critique est alors limité à un total d’une trentaine de minutes. Bien peu de temps pour tenter de réparer des vannes ou réaliser un branchement d’eau. Un temps suffisant, en revanche, pour que se produise une soudaine bouffée radioactive, la situation ne cessant de se dégrader, mettant en péril la vie des volontaires, tels les « liquidateurs » de Tchernobyl.
« Ils risquent leur vie et ils mériteraient d’être traités en héros »
Dans l’opinion publique japonaise, le combat de ces travailleurs du nucléaire impressionne, mais ils ne sont pas présentés dans les médias comme des héros nationaux. Pour le moment. « En réalité, on ne parle pas beaucoup d’eux dans les médias », explique Junko, 24 ans, assistante de direction à Tokyo : « On ne sait pas très bien ce qu’ils font, nous ne sommes pas informés », se désole-t-elle un peu, exprimant à mots couverts une défiance à l’égard de la communication gouvernementale sur les risques nucléaires.
« Ils ont des combinaisons, mais ils peuvent tomber malades comme à l’époque soviétique de Tchernobyl. Je ne sais pas s’ils vont mourir mais j’ai entendu dire qu’une quinzaine étaient déjà tombés malades. On ne sait pas », poursuit-elle.
Une Européenne de 56 ans, restée à Sendai dans le Nord, menacée de très près par l’accident nucléaire car habitant à seulement 90 kilomètres de la centrale, « apprécie l’héroïsme de ces hommes courageux qui affrontent le danger de l’irradiation » : « Ils risquent leur vie et ils mériteraient d’être traités en héros, mais ce n’est pas le cas pour le moment. Les Japonais retiennent leur souffle. »
Pour ce professeur de physique japonais de l’Université de Kyoto, au sud du Japon, « les ingénieurs qui luttent pour refroidir le cœur des réacteurs sont à nos yeux des anonymes, des employés de la compagnie Tepco ou de Toshiba qui a envoyé 70 ingénieurs sur place pour aider. Ils peuvent mourir, oui, bien sûr, mais c’est ainsi? ; ils ont décidé de travailler dans la centrale, c’est leur travail. Ce sont peut-être des héros, oui, mais si j’étais un employé de la centrale, je le ferais aussi, il n’y a pas d’autres solutions. Ils doivent sauver la situation et je suis sûr qu’ils font tout pour ça. »
Dorian MALOVIC et Marie VERDIER (avec AFP)
(1) Seuil mentionné dans les documents internationaux, le code français de la santé publique prévoit même, dans les cas les plus extrêmes, de le porter à 1 000 ms.
Dans l’opinion publique japonaise, le combat de ces travailleurs du nucléaire impressionne, mais ils ne sont pas présentés dans les médias comme des héros nationaux. Pour le moment. « En réalité, on ne parle pas beaucoup d’eux dans les médias », explique Junko, 24 ans, assistante de direction à Tokyo : « On ne sait pas très bien ce qu’ils font, nous ne sommes pas informés », se désole-t-elle un peu, exprimant à mots couverts une défiance à l’égard de la communication gouvernementale sur les risques nucléaires.
« Ils ont des combinaisons, mais ils peuvent tomber malades comme à l’époque soviétique de Tchernobyl. Je ne sais pas s’ils vont mourir mais j’ai entendu dire qu’une quinzaine étaient déjà tombés malades. On ne sait pas », poursuit-elle.
Une Européenne de 56 ans, restée à Sendai dans le Nord, menacée de très près par l’accident nucléaire car habitant à seulement 90 kilomètres de la centrale, « apprécie l’héroïsme de ces hommes courageux qui affrontent le danger de l’irradiation » : « Ils risquent leur vie et ils mériteraient d’être traités en héros, mais ce n’est pas le cas pour le moment. Les Japonais retiennent leur souffle. »
Pour ce professeur de physique japonais de l’Université de Kyoto, au sud du Japon, « les ingénieurs qui luttent pour refroidir le cœur des réacteurs sont à nos yeux des anonymes, des employés de la compagnie Tepco ou de Toshiba qui a envoyé 70 ingénieurs sur place pour aider. Ils peuvent mourir, oui, bien sûr, mais c’est ainsi? ; ils ont décidé de travailler dans la centrale, c’est leur travail. Ce sont peut-être des héros, oui, mais si j’étais un employé de la centrale, je le ferais aussi, il n’y a pas d’autres solutions. Ils doivent sauver la situation et je suis sûr qu’ils font tout pour ça. »
Dorian MALOVIC et Marie VERDIER (avec AFP)
(1) Seuil mentionné dans les documents internationaux, le code français de la santé publique prévoit même, dans les cas les plus extrêmes, de le porter à 1 000 ms.
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