Hier matin, les écologistes ont encore agacé leurs partenaires socialistes, en refusant de siéger dans l’hémicycle, par solidarité avec les personnels grévistes
Vendredi 25 février 1 h 55 du matin : la séance publique du conseil régional Rhône-Alpes, commencée la veille à 11 heures, s’achève dans une réelle confusion. La journée avait été quelque peu épique, la soirée et le début de la nuit auront atteint des sommets. Il y avait fort longtemps que l’on n’avait connu semblable atmosphère dans cette enceinte. La crise est interne à la majorité, avant de devenir un bras de fer entre la majorité et l’opposition.
Vendredi 25 février 1 h 55 du matin : la séance publique du conseil régional Rhône-Alpes, commencée la veille à 11 heures, s’achève dans une réelle confusion. La journée avait été quelque peu épique, la soirée et le début de la nuit auront atteint des sommets. Il y avait fort longtemps que l’on n’avait connu semblable atmosphère dans cette enceinte. La crise est interne à la majorité, avant de devenir un bras de fer entre la majorité et l’opposition.
Dans un premier temps, les élus écologistes réalisent que leur vote commun du matin avec la droite, risque d’avoir des conséquences graves pour les Contrats territoriaux emploi formation (–). Leur leader de 2010, Philippe Meirieu, pas le plus farouche partisan de la ligne retenue le matin, va à Canossa, admettant une erreur d’appréciation, et propose une sortie de l’impasse un peu acrobatique. Le président du conseil régional, Jean-Jack Queyranne, agrée cette solution. Mais pas les oppositions de droite, le FN parlant de « voie de fait ». C’est alors ubuesque, la majorité est à nouveau réunie contre la droite, textes contre textes. Finalement, la solution proposée est votée par la gauche, écartant le risque d’asphyxie des CTEF.
Après une courte nuit, tout le monde se retrouve sept heures et quelque temps plus tard. Les écologistes ont déserté l’hémicycle pour protester contre la présence de gendarmes, qui sont dans le hall pour prévenir toute invasion dans la salle des délibérations par les grévistes (voir ci contre). Cette absence est alors porteuse d’orages très forts entre partenaires de gauche.
Les écologistes, dans une conférence de presse, s’affirment de gauche et fidèles à l’engagement de mandature. Pour eux, ce n’est pas tant avec leurs alliés socialistes qu’il existe des problèmes qu’avec le président Queyranne : « Nous l’appelons à prendre en charge son rôle d’animateur de la majorité », déclare Eric Piolle, vice-président du groupe.
Les socialistes, eux, récusent, ce qu’ils considèrent comme une échappatoire en, et cognent : leur président de groupe, Jérôme Safar, évoquant la position des Verts : « Les tartuffes sont démasqués ». Les radicaux de gauche de leur côté demandent aux écologistes « solennellement de choisir » d’être ou ne pas être dans la majorité. Hier, vers 12 h 30, la droite et l’extrême droite, exaspérées par la non-présence des verts, ont quitté à leur tour l’assemblée, pour faire constater l’absence de quorum, et arrêter ainsi la session : « Chacun sera juge des comportements et postures des uns et des autres », a commenté, tendu, Jean-Jack Queyreanne. Ce à quoi lui a répondu Fabrice Marchiol, l’UDC : « C’est à votre majorité d’assumer le quorum et les conditions de travail (...) Il faut avoir le courage, et la lucidité de reconnaître que nous sommes en crise politique ». Durant ces deux jours, un pas définitif a certainement été franchi dans les rapports intramajoritaires. On conçoit mal les rapports continuer à se dégrader, sauf à voir imploser la majorité. Le groupe Front de gauche se dit déterminé à jouer les « go beetwenn » pour sauver l’essentiel. Il risque, d’avoir du travail, à moins que les résultats des cantonales ne calment certaines ardeurs belliqueuses.
Michel Rivet-Paturel
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