POLITIQUE - Charles de Courson, député membre de l'UDI, demande que l'IRFM soit modulé en fonction des besoins des élus et de fiscaliser la part de l'enveloppe qui ne serait pas utilisée
Faut-il plus de transparence sur
les revenus des députés? C'est ce que souhaite le député centriste
Charles de Courson. Dans son viseur,
l'indemnité de représentation de frais de mandat (IRFM) , exonérée d'impôt, que touchent les élus. Un montant qui s'ajoute à leur salaire (7 100 euros) et à l'enveloppe dédiée à la rémunération des collaborateurs (9 138 euros). Discuté hier à l'Assemblée nationale, l'amendement du député de l'Union des Démocrates et Idépendants (UDI) a sans surprise été rejeté par 108 voix contre 24.
L'IRFM, donc, s'élève à 6 412 euros mensuels et coûte tous les ans 45 millions d'euros aux contribuables. L'indemnité est sensée "couvrir l'ensemble des frais référant à l'exercice d'un mandat parlementaire, non directement pris en charge par l'Assemblée nationale." Problème: aucun contrôle de la part de l'administration n'est autorisé sur cette enveloppe non soumise à l'impôt.
Levée de boucliers
Mais Charles de Courson fait cavalier seul. Au final, ce sont six PS, six UMP, dix UDI et deux FN qui ont voté en faveur de son texte. 86 PS et 22 UMP ont voté contre.
Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à la chambre basse, juge plus adapté que l'indemnité non-utilisée soit restituée à l'Assemblée. A l'UMP,
Christian Jacob, président du groupe, ne s'est pas engagé: il estime que la question relève du bureau de l'Assemblée. Quant à l'ex-plume de
Nicolas Sarkozy,
Henri Guaino, il s'était emporté en affirmant: "Si les députés sont obligés de justifier chaque dépense, alors ils ne vont plus être des députés libres".
Pour
Jean-Louis Borloo, président du groupe UDI, ce désaveu est une "énorme erreur". Il s'agit "d'un combat d'arrière-garde, qui va se retourner contre les parlementaires et la démocratie", alerte-t-il. La république "exemplaire" voulue par
François Hollandes'annonce complexe.
Le reste de la gauche soit s'est abstenu - écologistes et
Front de gauche -, soit n'a pas pris part au vote dans le cas des radicaux de gauche.
Les centristes, à l'inverse, se sont tous prononcés pour l'amendement "transparence", soutenu par le président du groupe UDI,
Jean-Louis Borloo.
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