samedi 10 mars 2012

Les Radicaux mesurés quant au soutien à Nicolas Sarkozy

Le Parti radical a tenu aujourd'hui un congrès devant trancher quant à la position du parti pour l'élection présidentielle.
76% des votants ont décidé d'apporter leur soutien à Nicolas Sarkozy, les autres préférant ne pas donner de consignes de vote. Il est important de signaler qu'il n'avait pas été proposé de soutenir une autre personne que le Président de la République sortant.
Je tiens à saluer le courage de Daniel Leca, président des jeunes radicaux, qui est intervenu et qui a rappelé l'idée d'indépendance du parti radical votée en Mai 2011 avec l'objectif de créer l'ARES.
Dans un climat plutôt hostile, il a aussi rappelé l'oubli au cours du quinquennat passé de la sensibilité centriste dans la politique menée par le gouvernement.


Discours de Daniel Leca ci dessous



112ème Congrès du Parti radical : les jeunes radicaux ovationnés !

Indépendance, fierté, courage et ambition. Voilà les maitres mots de la Nouvelle Génération - Jeunes Radicaux lors de ce 112ème Congrès du Parti radical ! Daniel Leca vient de monter à la tribune pour expliquer la contribution des jeunes à ce Congrès : pas de ralliement à un candidat au premier tour. Dans la pure tradition d'indépendance qui doit nous animer, le Président du mouvement jeune a été ovationné pour cette prise de position.

Depuis le 14 mai 2011, le Parti Radical a fait le choix de son indépendance. 93% des Radicaux ont choisi d'impulser une recomposition majeure du paysage politique français en tentant de rassembler tous les radicaux, gaullistes-sociaux, sociaux-démocrates, chrétiens-démocrates, centristes et progressistes de ce pays dans une formation politique nouvelle.

Nous avions alors souhaité que notre Président, Jean-Louis Borloo, puisse porter les valeurs Républicaines, Écologistes, et Sociales en étant candidat à l'élection présidentielle. Considérant que les conditions politiques optimales d'une candidature à même de l'emporter n'étaient pas réunies, il a choisi de se retirer tout en réaffirmant l'indépendance politique du Parti Radical. L'ensemble des
radicaux respecte ce choix responsable et entend poursuivre le projet initié en renouvelant l'offre politique centrale de notre pays.

Aussi, dans un esprit de cohérence, nous avons choisi de présenter de nombreux candidats autonomes aux élections législatives afin de donner corps à nos choix et faire vivre notre spécificité à l'Assemblée Nationale. Nous devons donc donner la priorité à ce projet, gage de visibilité, de crédibilité et de lisibilité. Le but ultime étant de créer les conditions d'une coalition équilibrée à
même de porter un projet.

L'effort que le Parti Radical a fourni en élaborant un nouveau manifeste radical, en affirmant 110 exigences et en réactualisant notre corpus de valeurs doit naturellement nous conduire à être intransigeants.

Au fond, avec notre projet, nos candidats, nos valeurs et notre histoire, nous ne pouvons plus laisser penser que nous ne serions que le supplément d'âmes de structures qui n'en ont pas, plus jamais nous ne pourrons tolérer d'être les supplétifs voire la caution de qui que ce soit, plus jamais nous ne devrons accepter de n'être qu'une plus value.

Bien que regrettant la place prépondérante de l'élection présidentielle dans le débat politique et public, nous nous devons de faire un choix clair à cette occasion. Nous devons faire le choix de la fierté et du courage.

Il réside dans la réaffirmation de notre indépendance au service de nos ambitions. Puisque nous voulons une coalition équilibrée fondée sur un accord programmatique, puisque nous voulons des élus capables de peser dans les débats parlementaires, nous devons être clairs sur les conditions de notre association avec nos éventuels partenaires.

Dans cet esprit, les Radicaux tiennent à rappeler qu'ils refusent toute alliance avec une gauche française enfermée dans un archaïsme idéologique latent. Elle se condamne elle même à devoir passer des compromis électoraux avec une extrême gauche désuète et dangereuse.

Ils constatent également que François Bayrou, qui prétend vouloir représenter le centre, laisse planer un doute quant à la majorité qu'il entend constituer pour gouverner. Or, les Radicaux n'entendent pas apporter leur soutien à un candidat qui demeure ambigüe quant à ses intentions en matière d'alliance et qui refuse d'entendre leurs exigences. A aucun moment ce dernier ne s'est
exprimé publiquement pour réagir aux propositions radicales ou pour s'associer à leur démarche de rassemblement. En outre, ils veulent obtenir du candidat qu'ils soutiendront la garantie de pouvoir entreprendre la construction d'une grande force centrale à même de peser dans le paysage politique français, ce que le candidat Bayrou n'est pas en mesure de faire en l'état actuel.

Enfin, nous pourrions faire le choix de soutenir Nicolas Sarkozy. Mais il serait prématuré et précipité de faire part de notre soutien à un candidat qui ne nous a pas apporter les garanties d'un respect de notre sensibilité et semble toujours adopter un positionnement insuffisamment équilibré.

C'est pourquoi,
- considérant la diversité fondamentale de la famille radicale,
- considérant le manque d'écoute dont font preuve tous les candidats de notre sensibilité politique,
- considérant la volonté d'indépendance du Parti Radical,
- considérant la détermination du Parti Radical à construire une grande formation politique progressiste, républicaine, écologiste et sociale,
- considérant enfin le souhait de tous les Radicaux de maintenir la cohésion du Parti Radical et de respecter la position de chacun,

Le Parti Radical, réuni en Congrès, décide donc de réaffirmer sa volonté de maintenir le plus grand nombre de candidats autonomes aux élections législatives dans le but de constituer un groupe politique rassemblant tous les radicaux, centristes et progressistes de l'Assemblee Nationale.

Le Parti Radical appelle par ailleurs tous les radicaux, gaullistes-sociaux, sociaux-démocrates, chrétiens-démocrates, centristes et progressistes de ce pays, peu importe le mouvement politique auquel ils appartiennent, à se préparer pour accompagner une véritable mutation de l'espace politique dans un esprit constructif et de défense des valeurs qui les réunissent. De la même manière, Il veut que le travail de rassemblement entrepris avec ses partenaires puisse se poursuivre, sans ignorer les membres du Modem qui le souhaitent, en vue de la construction d'une force politique nouvelle, suffisamment représentative, seule susceptible d'engager un dialogue constructif avec l'UMP qui demeure un partenaire parlementaire naturel.

En conséquence, le Parti Radical décide de n'apporter le soutien du mouvement à aucun candidat au premier tour de l'élection présidentielle et laisse le choix à chacun de ses membres de voter en conscience. Il entend ainsi faire respecter la diversité des positions existantes en son sein dans un souci d'apaisement, de consensus et de cohésion.

Au second tour en revanche, il appellera l'ensemble des Radicaux à se mobiliser pour faire gagner le candidat Républicain en mesure de constituer une majorité équilibrée et respectueuse des diversités ainsi que de faire échec à une coalition de gauche irresponsable.

Daniel Leca
Le Bureau National de la Nouvelle Génération-Jeunes Radicaux

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