mercredi 1 février 2012

Mal logement : la fondation Abbé Pierre appelle les candidats à agir

Alors que la France va vivre une vague de froid avec des températures extrêmes, la fondation Abbé Pierre lance un appel aux candidats à la Présidentielle concernant le Mal logement.


C'est un véritable fléau. Aujourd'hui la dépense dédiée à l'habitat représente une partie de plus en plus importante pour les foyers.


Je pense que les questions d'habitat feront parties des sujets surlesquels les Français seront attentifs pour faire leur choix lors du 1er tour de l'élection présidentielle.




Source : Le Parisien




Mal logement : la fondation Abbé Pierre appelle les candidats à agir

Le constat est sans appel. Le 17e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, publié ce mercredi matin, évalue à plus de 3,6 millions le nombre de personnes mal logées ou sans abri en France, et à 8 millions celles concernées par la crise du logement. L'Insee, de son côté, estime à 3 millions les mal logés ou sans abri.


Mais selon la Fondation, l'Institut inclut dans ces chiffres les personnes de 17 à 59 ans résidant chez des tiers avec lesquels elles n'ont pas de lien de parenté «direct».La fondation appelle les candidats à la présidentielle à s'engager pour un véritable contrat social et à faire du logement une priorité nationale.


Sur son site, une pétition dans ce sens a recueilli a ce jour plus de 128 000 signatures.


Dix millions de Français touchés.


La Fondation Abbé Pierre ajoute aux 3,6 millions de mal logés plus de 5,1 millions de personnes «en situation de réelle fragilité de logement» (copropriété en difficulté, logement surpeuplé, loyers impayés... ), évaluant ainsi à près de 9 millions les personnes concernées par la crise du logement. Elle estime aussi que plus d'1,2 million de ménages sont en attente d'un logement social (chiffre 2006), que 3,8 millions sont en situation de précarité énergétique, que 1,3 million de locataires sont en difficulté de paiement tout comme 565.000 propriétaires, et que plus de 92.000 ménages sont menacés d'expulsion (chiffres 2010). Au final, en France, 10 millions de personnes sont touchées par la crise du logement.


Le mal logement «enraciné».


La Fondation estime que le mal logement s'est «profondément enraciné» en France. «Le logement est devenu une vraie machine à exclure et à produire des inégalités», résume Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation. Début janvier, un coup d'éclat d'Eric Cantona qui s'est lancé dans la course aux 500 signatures pour la présidentielle, avait pour but de placer le sujet au coeur du débat électoral. Le pari semble bien engagé, puisque quatre candidats ont annoncé leur présence à la présentation du rapport : François Bayrou, François Hollande, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon.


La précarité des plus modestes accentuée.


Trouver un logement, en changer ou le garder devient «source de préoccupation majeure» pour les plus démunis, mais également pour les revenus modestes (salariés pauvres, familles monoparentales, etc). Pour Christophe Robert, «les frontières de l'inacceptable sont dépassées», certains trouvant refuge dans des cabanes, des bidonvilles, des caves, des campings, les autres acceptant des logements plus petits, plus loin, plus détériorés.


Le logement accentue ainsi la précarité : selon une étude menée à partir d'une enquête Insee (2006), plus de 4,2 millions de ménages vivraient avec moins de 500 euros mensuels, une fois le logement payé. Les ménages s'adaptent au prix de «renoncements importants» et en recourant à des mécanismes de solidarité qui «ne tiendront qu'un temps», souligne Christophe Robert.


Un contrat social réclamé aux candidats.


La Fondation jette un regard critique sur les politiques du logement depuis 20 ans: «La ligne générale des politiques a été de soutenir de façon inconsidérée les marchés immobiliers», explique Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation, selon qui «il manque entre 700.000 et 800.000 logements en France». Le «contrat social» en quatre axes proposé aux candidats imposerait de produire environ 500.000 logements par an, dont au moins 150.000 logements sociaux.


Autre impératif: «Réguler les prix et maîtriser le coût du logement», en revalorisant les aides, en empêchant les hausses à la relocation et en offrant des recours au locataire si son loyer est plus élevé que ceux du marché.La Fondation demande en outre une «politique de prévention des expulsions» et souhaute que soient imposés aux communes 25% de logements sociaux (20% actuellement).


Le détail des chiffresLa Fondation Abbé Pierre recense :- 685.116 personnes «privées de domicile personnel» (133.000 sans domicile, 18.116 en résidence sociale, 38.000 en chambre d'hôtel, 85.000 dans des «habitations de fortune» et 411.000 chez des tiers);- plus de 2,7 millions vivant dans des conditions de logement «très difficiles», sans confort ou très surpeuplés;- 172.847 personnes locataires de meublés;- 86.612 gens du voyage ne pouvant accéder à une aide d'accueil.Soit un total de plus de 3,6 millions de personnes «non ou très mal logées».L'Insee recense :- 2,9 millions de mal logés, dont 2,77 millions de personnes dans des logements privés de confort ou surpeuplés et 85.000 dans des habitations de fortune.S'y ajoutent 250.000 personnes privées de logement (33.000 à la rue, 100.000 en hébergement social, 38.000 à l'hôtel, 79.000 hébergées chez des tiers).

http://www.leparisien.fr/societe/mal-logement-la-fondation-abbe-pierre-appelle-les-candidats-a-agir-01-02-2012-1840171.php?xtor=EREC-109----847569@1

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