dimanche 12 février 2012

Interview de Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine

Nicolas Sarkozy sera candidat à l’élection présidentielle. Ceci ne fait aucun doute. L’interview accordée au Figaro Magazine de ce week end marque d’ailleurs le début de la campagne puisqu’il annonce plusieurs mesures qu’il mettrait en place s’il venait à recueillir une nouvelle fois la confiance des Français.

J’ai lu attentivement l’entretien accordé aux journalistes du Figaro.

Je dois tout d’abord reconnaître que j’ai été particulièrement surpris de trouver des mesures annoncées depuis déjà quelques semaines par d’autres candidats. Ces mesures ont pourtant été critiquées par Le Président de la République lors de déplacements ou entretiens avec des journalistes. C’est le cas notamment pour la réorganisation des conseils d’administration des entreprises afin que les salariés puissent être représentés. C’est également le cas pour le recours massif à l’enseignement professionnel.

Dans cette interview, je remarque une droitisation sensible du discours de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas nouveau mais c’est en tout cas un message très clair qui est adressé à un certain électorat. En prenant cette posture, ce n’est pas le soutien de l’électorat centriste qui est sollicité.

Un Président de la République doit être un rassembleur. Or, comme plusieurs fois au cours du quinquennat qui se termine, Nicolas Sarkozy stigmatise une certaine catégorie de Français. Je trouve profondément exagéré la proposition faite au niveau de l’emploi. Si j’ai bien compris ses propos, sans volonté de polémiquer, ce serait presque les chômeurs les responsables du chômage… et les chômeurs seraient des assistés profitant avant tout des aides sociales !


C’est populiste de stigmatiser ainsi une partie de la population ! Comme si on devenait chômeur volontairement et par plaisir ! ? Personnellement, j’ai été licencié en 2008 et j’ai mis 12 longs mois pour retrouver un emploi. Je suis donc bien placé pour témoigner des regards, des questions délicates des amis ou de la famille concernant la perte puis la recherche d’un emploi. Ce n’est pas facile moralement d’être licencié. C’est tout un projet professionnel et familial qui s’écroule. C’est aussi une perte de confiance en soi qui s’installe, de doute, en raison notamment des nombreuses candidatures classées sans suite… Donc, je l’assure, non, être demandeur d’emploi n’est pas un moment de plaisir !


Je tiens aussi à souligner qu’en France, quand on est au chômage, on a certes une indemnisation en contre partie de devoirs. Je m’explique. Tous les lundis matins, j’étais convoqué et je devais présenter mes recherches, candidatures et relances de la semaine précédente. J’avais des objectifs à respecter. C’est certes entièrement normal mais je tiens à le préciser. Par ailleurs, quand Pôle emploi propose une offre d’emploi, il est possible d’en refuser 3 puis, le chômeur est radié des listings des demandeurs d'emploi.


A moins que je me trompe, mais je trouve qu’il existe actuellement une législation relativement rigide pour encadrer les demandeurs d’emploi. Je me pose sérieusement la question de la nécessité d’augmenter le flicage et les sanctions envers des personnes fragilisées qui n’attendent qu’une chose : voir des chiffres du chômage à la baisse et le retour de l’emploi.

Outre la stigmatisation du chômeur, je trouve excessif d’imposer après seulement deux voire trois mois de chômage une conversation professionnelle aux demandeurs d’emplois vers un secteur d’activité où il y aurait plus de travail. La perte d’un emploi est déjà extrêmement difficile alors imposer aussi rapidement à une personne de changer de secteur d’activité est peut être un peu rapide. De plus, on apprend plus vite, plus facilement, avec aussi beaucoup plus de motivation à 20 – 30 ans qu’à 55 – 58 ou 60 ans et c’est pourtant à ces âges qu’un maximum de personne serait concerné par la reconversion…

Enfin, je ne m’éterniserai pas sur l’obligation d’accepter la première offre d’emploi au sortir de la formation sans plus de précision sur les conditions de distance travail – domicile, salaire, famille… C’est facile d’imposer mais il y a aussi de nombreux paramètres dont il faut tenir compte afin de faire des réformes humaines. Il faut un certain équilibre travail – famille dont il faut tenir compte dans de telles propositions.

Je terminerais ma réaction à l’interview du Figaro avec la proposition d’avoir recours plus souvent au référendum afin que les Français puissent trancher certaines propositions. Premièrement, je ne pense pas que les deux sujets avancés soient des thèmes à trancher par voie référendaire. De plus, si Nicolas Sarkozy est réélu en Mai, ceci signifiera qu’une majorité de Français a approuvé son projet et donc les mesures concernant les chômeurs et le droit des étrangers. Ensuite, ce sera au nouveau Gouvernement de recueillir la confiance du parlement et de négocier la mise en place de telles reformes avec les partenaires sociaux.
En ce qui concerne le droit des étrangers, je crains que ce soit la constitution qu’il faille avant tout changer…


Lien vers Interview de Nicolas Sarkozy :



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire