jeudi 3 février 2011

Hervé MORIN : «Il y aura un candidat centriste»



Source : Le courrier picard



Hervé Morin, ex-ministre de la Défense et président du Nouveau Centre est dans la Somme aujourd'hui. Tour d'horizon avec un probable candidat à l'élection présidentielle.



Hervé Morin, quelle est la place du Nouveau Centre dans le paysage politique français?


Je défends l'idée d'une formation politique qui a les yeux ouverts sur le monde et qui propose des réponses à la fois nationales et européennes. Sur le pan national, il faut réduire les prélèvements sociaux, les cotisations sur le travail qui affaiblissent la compétitivité de nos entreprises. Il faut transformer en profondeur notre fiscalité.


Deuxième idée; il faut construire une Europe qui devienne une puissance pour porter une politique économique commune, avec une convergence fiscale, une politique industrielle. Il faut que nous soyons capables aussi de porter une politique étrangère, une politique de défense pour que le monde ne se fasse pas sans nous.


Ce discours, d'autres le tiennent. Où est votre spécificité ?


Un des malaises de notre société, c'est ce sentiment qu'ont nos compatriotes de ne pas être reconnus. Je veux donc porter une nouvelle idée de la fraternité, une société de la reconnaissance.


Vous avez choisi de ne plus jouer les supplétifs de l'UMP. Quoi qu'il arrive, il y aura un candidat centriste en2012 ?


Toute ma mission en tant que président du Nouveau Centre, c'est cela.


Vous ne redoutez pas un manque de lisibilité, avec une multiplication des candidatures centristes issues de l'ex-UDF?


L'année 2011 sera une période de décantation, de clarification. À l'automne nous verrons qui sera sur la ligne de départ. L'idée c'est que nous soyons assez forts et audibles pour porter certains messages. Il faut regarder la situation avec lucidité; notre pays est très endetté et c'est un facteur d'atteinte à notre souveraineté. Que fait-on pour se remettre à l'équilibre?


Vous avez, vous aussi, le sentiment que le gouvernement s'est nettement droitisé?


Pas plus qu'avant. Sa composition est très RPR mais la politique reste la même.


Vous ne pensez pas qu'il chasse sur les terres du FN, notamment sur le créneau sécuritaire?

La demande de sécurité est très forte, il ne faut pas la négliger. Or on voit bien que nous avons des failles dans nos dispositifs.


Vous pensez que c'est en légiférant à tour de bras qu'on règle la question?

Non. Le meilleur moyen de lutter contre l'insécurité c'est d'abord l'éducation, et malheureusement notre système éducatif produit 20% d'illettrés. Il y a là un gros danger pour notre société. L'éducation doit être une priorité absolue.


On y arrivera en supprimant 16000 postes dans l'Éducation nationale?

Ce n'est pas seulement une question quantitative, il y avait 20% d'illettrés avant. Mais au-delà de cette question, il faut un système judiciaire qui marche mieux avec plus de moyens. Un système dans lequel les sanctions sont appliquées mais dans lequel on donne une deuxième chance, avec des mécanismes de réadaptation et de réinsertion efficaces.


Les élections cantonales seront un test national ou juste une élection locale comme le dit l'UMP?


C'est d'abord et avant tout des gens qui votent pour un homme. Je le constate chez moi.


Il y aura des candidats Nouveau Centre partout, quitte à fragiliser la situation de la droite?


Pas partout. L'idée c'est d'en avoir là où nous aurons des bons candidats. C'est comme ça qu'Olivier Jardé et Stéphane Demilly ont construit les candidatures dans la Somme.

Propos recueillis par PHILIPPE FLUCKIGER



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