mardi 25 janvier 2011

64% des Français veulent un candidat centriste à la Présidentielle et 56% des électeurs de Nicolas Sarkozy en 2007 le souhaitent aussi.

Source : Le journal du Dimanche

Les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Hervé Morin sont sur les rangs, avec plus ou moins d'envie.

Un candidat au centre, hors Bayrou, quoi qu’il arrive. C’est l’obligation que va verrouiller Hervé Morin samedi lors d’un conseil national extraordinaire de son parti, le Nouveau Centre. C’est aussi ce que plébiscitent les Français, selon un sondage Ifop réalisé pour La Lettre de l’opinion, que nous dévoilons en exclusivité. Ainsi, 56% d’entre eux souhaitent la résurrection d’une confédération de partis centristes indépendants (modèle UDF) et 64%, une large majorité, se prononcent pour que cette confédération présente un candidat pour 2012. N’en déplaise à Nicolas Sarkozy, qui souhaite être le seul à droite devant les électeurs au premier tour, 56% de ceux qui l’ont choisi en 2007 se rallient aussi à cette idée. "Ils ont vu la droite perdre les municipales et les régionales avec un candidat unique au premier tour. Ils se posent à présent en décalage avec la stratégie de Nicolas Sarkozy", analyse Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop.

On n’est jamais trop prudent, Hervé Morin va faire valider cette "candidature indispensable" ce samedi par les secrétaires nationaux du Nouveau Centre, puis ensuite via mail ou courrier, par ses 1.700 adhérents. "Les autres pourront ensuite raconter ce qu’ils veulent dans les médias, ce sera la ligne votée par le parti", souffle-t-il. L’ancien ministre de la Défense ne précise pas qui sont "les autres". Pense-t-il au ministre Maurice Leroy, aux députés François Sauvadet et Jean-Christophe Lagarde, aux sénateurs Valérie Létard et Yves Pozzo Di Borgio, tous encartés Nouveau Centre, qui se sont affichés, mercredi, à la cérémonie des vœux de son rival Jean-Louis Borloo, auxquels ils n’étaient pas même conviés?

"Borloo est utilisé par Sarkozy"

Car la question de l’homme reste posée. A quinze mois de la présidentielle, dans cette course au centre droit, l’avantage est pour le moment à l’ancien maire de Valenciennes. Aussi bien dans le cœur des parlementaires que dans celui des sondés. Sauf que l’ex-numéro 2 du gouvernement, à la différence de l’ancien ministre de la Défense, n’a jamais dit son ambition présidentielle. Mercredi, Place de Valois, le député du Nord a dupliqué le dispositif mis en place le 9 décembre dernier lors de son "dîner de la République": une belle affiche avec sa nouvelle recrue, Rama Yade, qu’il compte mettre de plus en plus en avant, un beau discours, quelques piques au gouvernement ou à l’UMP et puis c’est tout. Peut-il encore hésiter longtemps? "Jean-Louis ne danse pas le tango, il réfléchit", répond Maurice Leroy.

Toujours très proche du chef de l’Etat, l’ancien ministre de l’Ecologie ne devrait pas se lancer dans la bagarre sans l’autorisation de Sarkozy. "C’est très difficile de savoir comment cela se passe entre l’Elysée et Borloo", reconnaît Morin, lui-même convoqué la semaine prochaine au Château. Très difficile aussi d’évaluer les forces qui seront en présence au moment du choix final. "Borloo est utilisé par Nicolas Sarkozy", estime-t-on dans l’entourage du député de l’Eure. "Mais en même temps, lance un sénateur centriste, il risque de se prendre au jeu." Ce serait déjà fait selon certains de ses proches. "Jean-Louis dit que non seulement il va être candidat, mais aussi qu’il peut battre Sarko au premier tour!", confie un ami de Borloo. D’autres l’ont entendu dire qu’il ne croyait pas à une candidature Hulot, ni même à une candidature écolo et qu’il pourrait récupérer les voix Vertes.

Borloo et Morin en sont en tout cas convenus lors d’un déjeuner: ils ne seront pas candidats tous les deux. "Jean-Louis Borloo a une vraie notoriété, et Hervé Morin, une véritable détermination. On choisira le meilleur", assure, pour sa part, Philippe Vigier, porte-parole du Nouveau Centre.

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