dimanche 21 novembre 2010

Hervé Morin. «On n'est pas des béni-oui-oui de l'UMP»

L'ancien ministre Hervé Morin, président du Nouveau Centre, espère bien compter désormais politiquement. Mais celui qui va redevenir député de l'Eure aura fort à faire pour s'imposer entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

Qu'est-ce qui retient encore le Nouveau Centre dans la majorité ?
Le Nouveau Centre fait partie de la majorité et entend bien y rester. Le contrat de législature signé en 2007 avec nos partenaires de l'UMP et fondé sur la réforme de notre pays tient toujours. J'ajoute que, dans la mesure où l'on est centriste, on porte des valeurs comme la liberté d'entreprendre, le principe de responsabilité individuelle, celui de la bonne gouvernance de l'administration et de la tempérance fiscale, ce qui nous inscrit naturellement dans une coalition, une majorité de droite. Mais être dans la majorité, ce n'est pas être des «béni-oui-oui» de l'UMP ou du gouvernement.

Tel qu'il est, rétréci et recentré sur l'ancien RPR, considérez-vous que le gouvernement est armé pour assurer le succès de la droite en 2012 ?

Le Président a fait un choix. Je le respecte mais je ne l'approuve pas et je l'ai dit dès dimanche soir. Je pense qu'on a besoin d'une démocratie plus équilibrée et de pluralisme politique. Dans les sociétés modernes qui sont des sociétés complexes, on ne peut pas penser que la solution à chaque question ne puisse provenir que d'une seule maison, d'une seule formation politique. Et ce n'est pas un hasard si tous les pays européens sont en coalition.

Est-ce que Jean-Louis Borloo peut animer la famille centriste tout en demeurant au sein de l'UMP ?

Je veux m'inscrire dans une démarche constructive, et je ne veux donc pas lancer des ultimatums. Ce serait totalement improductif. Mais il est clair que, pour le Nouveau Centre, le rassemblement des centristes ne peut se faire qu'entre les centristes qui sont en dehors de l'UMP.

Vous avez plusieurs fois affirmé qu'un parti politique devait avoir, pour exister, son candidat à l'élection présidentielle. Serez-vous ce candidat en 2012 ?

On verra cela le moment venu. Rendez-vous à l'automne 2011.

En écartant les centristes du gouvernement, Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas justifié la stratégie de François Bayrou ?

Non, parce que François Bayrou confond solitude et indépendance. Ce n'est pas dans la solitude que l'on crée les conditions d'incarner une alternative. Moi, je suis pour l'indépendance ; c'est elle qui permet de passer un contrat dans le cadre d'une majorité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire