jeudi 9 septembre 2010

Orléans a tari « la source » de la délinquance

Sécurité La municipalité (UMP) assure avoir fait baisser le nombre de plaintes de 61 % en dix ans

Ce n'est qu'un symbole, mais il est lourd de sens. La mairie d'Orléans (Loiret) n'a pas d'adjoint à la sécurité. Florent Montillot (Nouveau Centre), l'élu en charge de ce dossier a le titre d'adjoint à la tranquillité publique. En pleine polémique sécuritaire (lire ci-dessous), la municipalité assure que le nombre de plaintes a baissé de 61 % en dix ans. La décrue atteint même son paroxysme (83 %) à la Source, l'ancien quartier chaud qui tire son nom de l'origine des eaux du Loiret. « La première fois que j'y suis allé, des bagnoles brûlaient et les pompiers attendaient la police, se souvient l'élu. Ils avaient peur de se faire caillasser... » En août, une seule voiture a flambé. Une tentative d'arnaque à l'assurance... Ce résultat, Florent Montillot l'explique en trois mots : « Prévention, dissuasion, sanction. »A son arrivée en 2001, c'est par la dissuasion qu'il a commencé. Une centaine de caméras ont été installées. Une dizaine d'arrêtés municipaux (anti-mendicité, anti-prostitution...) ont été pris. L'un d'entre eux interdit notamment aux mineurs de 13 ans de circuler seuls la nuit.

Des parents-relais payés par la mairie
Une centaine de policiers municipaux se sont occupés de la sanction. Une quinzaine de médiateurs, de la prévention. Parmi eux, Amar Ould. Au départ, il arborait un blouson rouge et ne parvenait pas à « rentrer dans certaines rues ». Aujourd'hui, c'est un polo vert qu'il porte, symboliquement. « On est parti de loin. La délinquance, c'est comme la mauvaise herbe : si on coupe, ça repousse... » Pour éviter ça, Amar s'est entouré de parents-relais, payés par la mairie pour faire des rondes. « Quand les parents descendent dans la rue, les gamins remontent dans les tours », sourit-il au pied des Genêts, l'une des dernières tours à attendre sa réhabilitation. C'est là qu'habite Abderrahim, l'un de ses parents-relais. « Je vais pas le cacher, l'aspect financier est important pour moi, explique-t-il. Mais c'est bien, on est des habitants autochtones (sic). Les jeunes nous connaissent... » Sylvie confirme. C'est grâce à lui qu'elle a appris que sa fille « fumait en cachette dans le hall de l'immeuble... » L'un des éducateurs sourit en écoutant l'histoire. « Il ne faut pas le tout sécuritaire. Ça ne marche pas. On le sait. »

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