dimanche 18 juillet 2010

Toutes les vérités sont bonnes à entendre... François Fillon a écouté le message de nos députés centristes !!


N'ayons pas peur de dire la vérité aux Français sur l'état de notre pays...


Source : Le Point



La "rigueur", donc... Au Japon, à 13.000 kilomètres de l'Hexagone, François Fillon a enfin dit la vérité. Ce n'est ni l'effet du décalage horaire ou de l'éloignement ni la première fois. Il y a quelques mois, Fillon parlait déjà d'une France au bord de la faillite. De la rigueur, Nicolas Sarkozy, lui, a choisi de ne rien dire aux Français. Mieux, l'autre jour, sur France 2, il leur a raconté que le pays n'allait finalement pas si mal que ça et que, très vite, l'Hexagone retrouverait la croissance grâce à une politique qui n'était ni tout à fait de la relance ni tout à fait de la rigueur.

Il ne s'agit pas d'un "bug" au sein de l'exécutif, mais bien de deux attitudes assumées et de deux calculs politiques opposés. En masquant la réalité, Nicolas Sarkozy endosse les habits de François Mitterrand qui, à l'Élysée, n'a jamais perdu des yeux cette maxime du cardinal de Retz : "On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment." Sarkozy sait que Mitterrand a gagné l'élection de 1981 en promettant de "changer la vie" et Chirac, en 1995, en jurant que "la fracture sociale" ne serait très vite qu'un mauvais souvenir.

François Fillon, lui, se place dans les souliers de Raymond Barre ou de Michel Rocard (qui s'assumait comme un "briseur de rêves"). Comme eux, il a choisi de tout dire aux Français de la situation du pays. Une posture digne, morale, mais qui, politiquement, n'a jamais payé.

Un ambitieux pari

Le courage contre le talent, en somme. Sous la Ve République, un seul homme en a réussi la synthèse. C'était en 1958. De Gaulle pouvait à la fois faire croire à la grandeur de la France et dire aux Français qu'ils allaient souffrir : "Nous avons adopté et, demain, nous appliquerons tout un ensemble de mesures financières, économiques, sociales sur une base de sévérité. Je ne cache pas que notre pays va se trouver quelque temps à l'épreuve" (discours sur la politique de rigueur, 28 décembre 1958).

Qu'on ne s'y trompe pas, Fillon "le briseur de rêves" ne se prend pas pour le Général. Mais il fait un pari beaucoup plus ambitieux que ses prédécesseurs à Matignon. Il estime que les Français savent enfin que deux ou trois belles formules ne changeront pas la vie en un clin d'oeil. Ils sont las du story-telling anticrise. Ils ont compris qu'ils ne vivent plus sur un îlot prospère où la dette publique peut continuer d'enfler à l'infini sans que personne ne se soucie du lendemain. En fait, grâce à la crise économique - la plus grave depuis les années 1930 -, Fillon rêve tout simplement de mettre fin à la malédiction de la vérité en politique.

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