lundi 19 juillet 2010

L'Europe contrôle la solidité de ses banques

Source : Le Figaro
La plupart des 91 banques européennes devraient réussir les tests de résistance qui seront dévoilés vendredi.

Il y a un peu plus d'un an, les États-Unis soumettaient 19 banques américaines à des examens médicaux sévères. La publication de ces tests de résistance avait permis alors de redonner confiance dans le système bancaire américain. L'Europe, minée par le soupçon qui entoure ses banques, espère bien obtenir le même succès cette semaine. Vendredi soir, 91 établissements financiers européens, dont 27 espagnols, 14 allemands et quatre français, dévoileront les résultats des «stress tests» concoctés par le Comité européen des superviseurs bancaires. Il s'agit de mesurer les fonds propres des banques à l'aune d'une dégradation de l'environnement économique. « On va s'apercevoir que toutes les grandes banques européennes sont en fait suffisamment solides pour résister à quelque tremblement de terre que ce soit», pronostique Dominique Strauss-Kahn. Le directeur du Fonds monétaire international (FMI) n'exclut pas, toutefois, que les tests ne révèlent «par ci, par là, de petites institutions financières en difficultés». Des points noirs sont attendus dans les Landesbanken allemandes, les cajas espagnoles ou les banques grecques.

Opération vérité

D'ores et déjà, le fait que l'Europe accepte de se livrer à cet exercice de transparence a allégé une partie des tensions sur les marchés ces dernières semaines. D'autant qu'après un démarrage chaotique, les ministres des Finances réunis à Bruxelles la semaine dernière, ont promis d'agir «de façon coordonnée et avec la plus grande transparence qui soit», selon le belge Didier Reynders.

Reste juste à confirmer. Pour cela, deux écueils opposés sont à éviter. Le premier serait que tout le monde soit reçu. Ces derniers jours, des voix se sont élevées à travers l'Europe pour assurer que les banques irlandaises, ici, portugaises, là, ou même les belges KBC et Dexia, avaient réussi leur examen de passage. Si toutes les banques européennes triomphaient des embûches prévues par les superviseurs, cela ôterait toute crédibilité à l'opération vérité. À ce stade, les décotes appliquées dans les tests à la dette des pays périphériques, comme la Grèce ou encore le Portugal, n'ont pas été divulguées. Leur sévérité sera regardée de près.

Second risque, à l'opposé, le bulletin de santé se révèle très alarmant. Les analystes de Credit Suisse, chiffrent à 90 milliards d'euros les besoins de recapitalisation, un niveau inférieur aux capacités de financement public disponibles en Allemagne ou en Espagne. Au final, les «stress tests» visent à prouver que les banques européennes tiennent le choc mais surtout que les gouvernements, voire le nouveau fonds de soutien européen, sont capables de les épauler. Première réponse vendredi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire