En mission à l'étranger, le député de la Loire, François Rochebloine, n'assistera pas au congrès de son parti, le Nouveau centre, ce week-end à Tours. Cela ne l'empêche pas de considérer qu'il sera essentiel car devra y être élaboré un projet. Ce petit parti à côté de l'UMP, le parlementaire se refuse à le voir comme un satellite. « C'est un partenaire à part entière de la majorité présidentielle » explique-t-il.
Et lorsqu'il ajoute « nous lui apportons notre sensibilité propre : humaniste, sociale et européenne » on sent qu'il ne rêve que d'une nouvelle UDF. Il ne le nie pas, au contraire : « Reconstruire l'UDF est mon souhait le plus cher et celui de beaucoup de nos amis. D'ailleurs, depuis que l'on commence à évoquer cette reconstruction-là, de nombreux élus nous rejoignent, heureux de ce qu'elle représentait pour eux ».
Pour François Rochebloine il est en effet très clair que les centristes doivent se retrouver. Mais pour ce démocrate chrétien, l'absolution des péchés ne pourrait toucher François Bayrou. Pour lui, la réconciliation n'est pas d'actualité : « François Bayrou a choisi en 2007 un autre chemin en trahissant les élus de son camp et surtout ses électeurs. La page est tournée. La reconstruction ne peut pas se faire avec lui ».
Cette fermeté à l'encontre de celui qui est considéré encore par les Français comme la personnalité centriste la plus emblématique, pouvant donc être un rival dangereux, n'est peut-être pas étrangère au souci du Nouveau centre de voir son président, Hervé Morin - plus que probablement réélu dimanche- être candidat à l'élection présidentielle de 2012. François Rochebloine reste cependant prudent sur le nom du candidat possible : « Hervé Morin est un excellent ministre de la Défense, il a acquis une réelle notoriété » et le député de Saint-Chamond veut même croire qu'il ne serait pas ridicule dans une compétition présidentielle. Toutefois il considère que « ce n'est pas le souci du jour. Hervé Morin ne s'est pas encore décidé. L'important c'est de travailler sur un projet ».
Car si François Rochebloine a bien une certitude en revanche, c'est sur la nécessité pour le Nouveau centre d'avoir un candidat en 2012 : « Si elle veut exister, une famille politique doit avoir un candidat au premier tour. Notre candidat apportera ses voix à celui de l'UMP au second ».
Mais si cette candidature ne plaît pas à Nicolas Sarkozy, probable candidat à sa succession ? François Rochebloine considère-t-il qu'il vaudrait mieux y renoncer pour garantir un groupe parlementaire ? Non, car pour lui il ne peut y avoir d'alternative : « Si on veut avoir un groupe ce qui serait aussi l'intérêt de la majorité -, il faut d'abord avoir un candidat à la Présidentielle.
Michel Rivet-Paturel
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