dimanche 13 juin 2010

Discours d'Hervé MORIN, Président du Nouveau Centre lors de la cloture du Congrès de Tours


CONGRES DE TOURS


Discours de clôture d’Hervé MORIN,Président du Nouveau Centre
Dimanche 13 juin 2010


SEUL LE PRONONCE FAIT FOI


Mes chers amis, Je voudrais tout d’abord adresser mes premiers mots à Jérémy COSTE, le nouveau président des Jeunes centristes. Je veux saluer Laure ALTEIRAC. Elle n’a pas gagné cette élection mais il faut faire en sorte, mon cher Jérémy, de poursuivre l’œuvre entreprise par Damien ABAD, et faire en sorte que le rassemblement que nous avons su faire, nous les adultes – même si vous en êtes aussi – vous puissiez à votre tour le construire chez les jeunes. Donc je demande à Laure de nous rejoindre pour que nous formions ensemble cette équipe. Je voudrais mes chers amis dire à Jean ARTHUIS et à Jean-Louis BOURLANGES le bonheur qui a été le nôtre qu’ils soient ici ce matin. Nous avons en effet besoin de rassembler la famille centriste, et nous avons besoin de leur intelligence ; et plus encore de leur intelligence, quand nous venons de découvrir qu’au sein de la famille centriste, il y avait un « MALRAUX » nouveau. Je voudrais remercier Philippe BRIAND, Serge LEPELTIER et Patrice MARTIN-LALANDE, nos camarades de l’UMP et nos partenaires. Je voudrais une nouvelle fois remercier l’équipe de Tours qui nous a fait un magnifique Congrès. Et permettez-moi, parce que personne ne l’a fait encore, de remercier le secrétaire général de notre parti Yvan LACHAUD qui a consacré beaucoup d’énergie à l’organisation de tout cela. Merci, merci mes chers amis, merci de tout cœur de votre confiance. Je suis devant vous aujourd’hui sincèrement ému de votre confiance, reconnaissant de votre soutien sans faille, conscient des responsabilités qui sont aujourd’hui les miennes, qui sont aujourd’hui les nôtres Jean-Christophe. Chers amis, merci d’être là aujourd’hui, je sais que beaucoup d’entre-vous sont venus de loin, je sais beaucoup d’entre-vous ont sacrifié des obligations familiales et je mesure – et je l’ai mesuré hier soir par votre amitié – l’engagement et l’espérance qui sont les vôtres. Mes chers amis, même Alain, notre président départemental de Mayotte a fait le déplacement, même Patrick GOB, notre président départemental est venu de Guadeloupe et même Pascal VITTORI, notre délégué de Nouvelle-Calédonie est avec nous. C’est la preuve de l’engagement qui est le vôtre. Mes chers amis, Je suis convaincu qu’avec Jean-Christophe, notre président exécutif, et avec les 150 membres élus du bureau politique, nous allons pouvoir faire un travail formidable. Formidable parce que demain est un jour nouveau pour nous. Et la période qui s’ouvre, c’est la période à la fois du rassemblement, mais c’est aussi celle de la construction de notre projet qui doit nous permettre en 2012 d’être au rendez-vous. Et souvenez-vous du chemin parcouru, oui ! Il y a 3 ans ce n’était pas le printemps du Centre mais bien l’hiver, l’hiver du Centre. En quelques années, notre famille politique venait de subir 3 terribles cataclysmes, le premier au moment des présidentielles de 95 lorsque les leaders de l’UDF renoncent à choisir un candidat issu de ses rangs et de soutenir un candidat RPR. Le deuxième cataclysme en 2002, avec le départ vers l’UMP de centaines et de milliers d’élus centristes. Enfin le traumatisme de 2007, avec le dévastateur entre deux tours de François BAYROU : ni ROYAL, ni SARKOZY mais surtout pas SARKOZY. Objectivement, quelle famille aurait pu se remettre de tels chocs ? A quelques-uns, nous avons décidé de refuser la fatalité d’une disparition annoncée. A quelques-uns, nous avons décidé de défendre coûte que coûte nos valeurs centristes.Nous sommes restés ; tant d’autres choisissaient le parti unique.Nous avons résisté ; tant d’autres nous pressaient de nous aligner.Nous avons choisi de garder la nouvelle maison commune ; tant d’autres nous conseillaient de renoncer. Et pourtant, nous avons décidé et nous avons choisi de reconstruire.Comment ici, à ce moment, ne pas évoquer Léon BLUM, il y a 90 ans à la Noël 1920, dans cette même ville de Tours, un homme qui n’était pas de la même sensibilité politique que nous avait aussi refusé la fatalité et choisi de continuer à faire briller une petite lueur dans la nuit. Et je voudrais que vous l’écoutiez affronter l’éclatement de sa famille de pensée, écoutez Léon BLUM, il disait : « nous sommes convaincus jusqu’au fond de nous-mêmes que pendant que vous irez courir l’aventure, il faut quelqu’un qui reste garder la vieille maison où peut-être vous reviendrez un jour ». Eh bien ! Mes chers amis, la vieille maison centriste, nous avons aussi décidé de la garder, de la protéger, de la protéger comme un joyau comme on protège ce qu’on a de plus cher. Grâce à vous, nous avons réussi à faire revivre notre famille. Chaque jour, un nouvel ami en franchit le sol, de simples militants et le vote de Maurice a démontré à quel point ces militants aussi sont des nouveaux militants : des élus municipaux, des élus cantonaux, des élus régionaux aussi. Bienvenue Bernard, maire de Saint-Pourçain. Bienvenue Dominique, conseiller général du Tarn. Bienvenue Pascal, Pierre et Roland, conseillers généraux du Bas-Rhin. Bienvenue Claude, conseiller général de Corse. Bienvenue Jean-Pierre, conseiller général d’Indre-et-Loire. Bienvenue Linda, Eric et Jérôme, conseillers de Paris. A tous les centristes, je dis « vous aussi, revenez dans la maison commune, nous avons gardé tout ce que vous aimez, le goût du débat et non le caporalisme des idées, l’ouverture d’esprit, l’honnêteté politique et non les compromissions, la tolérance et non l’exclusion. Mais mes chers amis, Revenons un instant au printemps 2007, il y a 3 ans tout est allé très vite, un nouveau parti, un nouveau président. Dans la précipitation de l’époque, je n’ai même pas eu le temps de me présenter à vous et je l’ai regretté. Je n’ai pas eu le temps de vous dire qui j’étais, pourquoi je faisais de la politique, ce qu’était mon idéal, ce qui ne l’était pas. Ce n’est pas facile mais aujourd’hui, je voudrais vous en parler. J’aurai voulu parler avec vous de mes deux grands-parents paysans, tous les deux maires de leur village en Normandie et tous les deux mendésistes. De mon père gaulliste et de sa petite entreprise de maçonnerie, de ma famille, de mes enfants. J’aurai voulu parler avec vous de mes passions, de mon attachement viscéral à ma terre normande, de mes chevaux, de l’élevage, des courses… et que vous dire d’autre ? Le bonheur intense que j’ai à rentrer chaque fois dans ma commune natale à Epaignes où je suis maire depuis 15 ans, de mon goût pour les moments d’amitié autour de bons plats, de bons vins et de mon immense frustration de ne pas voir plus souvent mes amis les plus proches, de mon plaisir de bavarder avec mes copains paysans du canton de Cormeilles. J’aime profondément les paysans, je me sens bien avec eux, j’aime la terre, elle me renforce et m’apaise. J’aime ce mot de « paysan » dont seuls les imbéciles pensent qu’il est péjoratif, car à travers le mot de « paysan » il y a l’idée de faire un pays, de le porter, de le façonner. J’aime les paysans car ils sont durs au travail, j’aime les paysans car ils ne se donnent pas facilement mais quand ils vous accordent leur confiance, c’est pour toujours. Ils savent que rien ne se gagne, que tout se mérite, car avant de récolter, il faut labourer, travailler la terre, semer et prendre chaque jour soin de sa récolte future. Si seulement ils pouvaient faire partager ces valeurs à tous nos concitoyens dans une société où le temps s’est effacé. Mes chers amis, je vous le dis, l’Europe n’a pas le droit d’abandonner nos agriculteurs dont l’activité est stratégique pour les Européens. Et je sais que mes racines si profondément paysannes m’ont beaucoup aidées ces dernières années. Lorsqu’on est fils de paysan et lorsqu’on est Normand, cela vous donne de la prudence. Mes racines m’ont évité les emballements qui seraient devenus des embardées mortelles pour notre parti. J’ai essayé durant ces 3 années de construire notre parti, notre maison commune avec cette volonté tenace qui, parfois, exaspérait votre impatience, je le sais, mais qui nous a permis de reconstruire un parti de 15.000 militants et de 2.000 élus locaux. Pour être et durer, il faut être souple comme le cuir et trempé comme l’acier. C’est ce que m’avait dit le général BIGEARD lorsque je l’ai rencontré à Toul dans sa maison, juste quelques mois après ma nomination au ministère de la Défense. Je me suis dit que cette maxime n’était pas seulement militaire, mais qu’elle était politique et qu’elle nous allait très bien pour la reconstruction de notre parti. A-t-on vraiment réussi dans cette mission de reconstruction ? A écouter certains, je ne serai rien, vous ne seriez rien, vous tous dans la salle vous n’existeriez pas. Etes-vous d’accord avec eux ? Etes-vous vivants ? Oui, montrez-leur, montrez-leur qu’ils ont tort, que leurs propos méprisants ne sont finalement que l’expression de leur crainte. Mes chers amis, Depuis plus de 2 ans j’ai parcouru la France pour aller à votre rencontre, de Montluçon à Lorient, de Châtellerault à Saint-Cyprien, de la Seyne-sur-Mer à Bondy. Déplacement après déplacement, d’Agen à Mayotte, les fédérations sont devenues des noms, les noms sont devenus des visages et ces visages aujourd’hui sont devenus des amis. Je me souviens de Pierre, le patron pêcheur de Saint-Guénolé passionné par son métier et m’exprimant un sentiment profond d’abandon par la société et l’Europe. Je me souviens de la mamie de Sazeray avec qui je partageais un pâté de pomme de terre autour de la grande table commune, son fils pourtant à la tête d’un immense troupeau de bovins n’avait même pas 900 € par mois pour vivre. Je me souviens aussi de Sélami, le philosophe de Bondy, intarissable sur l’islam de France et de tant d’autres authentiques, durs au mal, possédant peu mais voulant partager beaucoup. Ces gens-là ne sont pas sur Facebook, ils ne twittent pas, ils ne font pas la queue devant la FNAC pour acheter le dernier iPad, mais ils sont des millions et ils sont à leur manière la France d’aujourd’hui, la France que nous aimons.



Mes chers amis, Certains entrent en politique par passion pour eux-mêmes ; oh ! Qu’ils sont nombreux ! Moi, je suis entré en politique par passion pour les autres : écouter, rencontrer, partager, rapprocher, rassembler. Tous ces mots ce sont les mots de mon dictionnaire intime, c’est nôtre vocabulaire politique. Dans les prochains mois, je me déplacerai pour aller à la rencontre des Français, comme je le fais depuis 2 ans. 8 sujets seront au cœur de ces déplacements : l’agriculture et l’espace rural, l’éducation, le droit, la santé, les héritiers de l’immigration, le commerce, l’artisanat et la petite entreprise, les femmes, les solidarités. Pourquoi ces sujets ? Parce que je veux que notre parti établisse un projet qui porte en lui l’idée d’une société de la reconnaissance des grandes fonctions sociales qui la structurent, parce que nous savons qu’il s’agit aussi des préoccupations majeures de nos compatriotes. Un seul exemple, j’ai consacré beaucoup de réunions au logement, nos compatriotes y consacraient en moyenne 15 % de leurs revenus il y a 25 ans, c’est plus de 30 % aujourd’hui. Au point qu’aujourd’hui, se loger en France dans des conditions de revenus acceptables devient aussi difficile qu’au début des années 60. D’ores et déjà, je vous propose deux solutions simples qui pourraient figurer dans notre programme Pour tous les logements insalubres s’inspirer du modèle canadien, pour tous ces marchands de sommeil, après jugement du tribunal si aucun travaux n’est engagé dans le mois par le propriétaire, l’expropriation immédiate est prononcée au profit d’un organisme de logement social. Sur Paris, ce sont immédiatement 10.000 logements qui seraient disponibles dans des conditions décentes. Mon cher André Santini, je sais ta sensibilité sur ces sujets, cet immeuble je l’ai encore en tête lorsque je m’en suis inspiré pour cette idée. Il était rue Labat dans le 18ème arrondissement, il était déclaré comme insalubre, pourtant il y avait des locataires. Et ces locataires mes chers amis, ce n’était pas des SDF, ce n’était pas des sans-papiers, c’était des compatriotes comme vous et moi qui n’ont pas d’autres conditions de logement. Je repense à cette jeune femme que j’ai rencontrée ; elle vivait là parce que la République avec son million de logements manquants ne lui permettait pas de pouvoir s’offrir autre chose. Et elle vivait là alors qu’elle travaillait chez GO SPORT et qu’elle était enceinte. Personne ne pouvait imaginer que c’était la seule proposition qu’on pouvait effectuer pour un de nos compatriotes en Ile-de-France. La seconde proposition que je vous fais, c’est de réintroduire la mixité sociale et sans frais, en raison de la situation de nos comptes publics. On ne répondra pas aux problèmes par des opérations avant tout publicitaires d’achats à grands coûts d’immeubles dans les beaux quartiers de Paris, comme le fait Monsieur DELANOE. C’est pourquoi je vous propose que les promoteurs privés puissent s’engager dans le logement social et le logement intermédiaire, avec en contrepartie l’introduction systématique de 20 % de logements sociaux dans toute nouvelle opération de promotion immobilière. Voilà comment on peut réintroduire réellement la mixité sociale. Mes chers amis, Plusieurs fois ces derniers mois j’ai évoqué avec vous notre singularité centriste, nos valeurs, nos attitudes : la tempérance, la modération, pas toujours quand on entend Maurice, la recherche du compromis.J’ai souvent rappelé notre réalité électorale, la présence continue d’un candidat centriste à toutes les élections présidentielles depuis 1965, mais en même temps, notre route commune avec notre partenaire de droite. Cette offre politique diverse, la France et les Français la réclament. Et dites-moi pourquoi ce qui est bon pour la gauche serait mauvais pour la droite. Qui au PS dénie à Europe écologie, au Front de gauche ou même aux communistes d’avoir leur candidat ? Qui au PS affirme que ces candidatures seraient des facteurs de division ? Personne. Au contraire, chacun sait ce que nous savons tous, c’est que la diversité est une force, que la perspective des coalitions gouvernementales est vécue comme un facteur positif d’entraînement et d’engagement. La démocratie que j’imagine se nourrit de la diversité des hommes, se nourrit du mélange des sensibilités, de l’immense variété des rêves et des espoirs. La démocratie que j’imagine n’est pas la soumission aux idées de l’autre, mais le dialogue et le partage de points de vue. D’ailleurs vous l’aurez remarqué, ce printemps du Centre c’est d’abord le printemps des coalitions libérales et centristes en Europe : hier à Berlin, aujourd’hui même à Londres et à Prague. A chaque fois, la coalition oblige le dialogue, la coalition facilite l’adhésion et l’émergence de solutions acceptées par le plus grand nombre. On me demande souvent quelle est la différence entre l’UMP et le Nouveau Centre. Cela me fait penser à cette réflexion célèbre du philosophe ALAIN, qui disait « quand quelqu’un me demande quelle est la différence entre la droite et la gauche, je suis sûr que ce n’est pas quelqu’un de gauche ». J’ai envie de dire la même chose pour le Centre : Quand quelqu’un me demande quelle est la différence entre le Centre et l’UMP, je suis sûr que ce n’est pas un centriste. Oui, notre attachement à la responsabilité individuelle, à la libre entreprise nous inscrit dans les majorités avec l’UMP. Oui, notre attachement à la tempérance fiscale et à la bonne administration de l’Etat nous oppose – comme l’UMP – aux formations de gauche. Oui, nous mènerons avec l’UMP de nombreux combats communs. Mais non le Nouveau Centre ne réagit pas toujours comme l’UMP et c’est tant mieux pour la majoritéNon, le Nouveau Centre n’a pas toujours les mêmes idées que l’UMP cher Jean-Christophe, et c’est tant mieux pour la majorité !Voilà pourquoi le Nouveau Centre doit croire à sa propre destinée. N’ayons pas peur mes chers amis de cette perspective.Nous sommes moins nombreux, c’est vrai.Nous sommes moins riches, c’est vrai aussi.Nous sommes moins connus, c’est toujours vrai.Mais nous avons l’énergie, nous avons l’enthousiasme, nous avons la foi et nous avons la certitude de la justesse de nos convictions !
Mes chers amis, Je voudrais être clair sur la période qui s’ouvre devant nous. Je veux que nous soyons responsables dans l’action en soutenant le gouvernement dans son entreprise de transformation et de modernisation du pays. Plus encore, dans cette période où vous ressentez bien que tout peut chavirer. Et je veux que nous soyons aussi responsables de l’avenir, c’est-à-dire être en mesure de proposer une alternative centriste au moment de l’élection présidentielle. Tout d’abord la responsabilité dans l’action. C’est notre contrat de 2007, c’est notre volonté, elle nous distingue et elle nous honore. Si nous avons fait ce choix en 2007 c’est parce que nous voulions que le pays se modernise et s’adapte à la mondialisation. Et je vous le dis très sincèrement, je ne le regrette pas, et plus encore j’en suis fier, je suis fier de ce choix. J’ai trop regretté, lorsque j’étais le président du groupe UDF à l’Assemblée nationale, l’immobilisme de Jacques CHIRAC qui conduisait notre pays au recul.J’ai trop regretté ce sentiment d’abandon qui s’emparait du pays, ce doute qui s’emparait de lui sur notre capacité à nous redresser. J’ai trop vu, comme vous, des compatriotes désemparés devant les usines qui ferment, pour avoir le moindre doute sur la pertinence des décisions économiques du président de la République en faveur de la compétitivité de l’économie française. Oui, sur bien des points je revendique haut et fort ce bilan qui est aussi le nôtre. Je suis fier d’avoir engagé une réforme sans précédent du ministère de la Défense, dont le précédent chef d’état-major des Armées disait qu’il s’agissait de la plus importante réforme depuis 1888, réforme qui nous permettra de faire 5 milliards d’euros d’économie sur le fonctionnement pour les consacrer à l’équipement des forces, à notre indépendance et qui fait aussi travailler nos entreprises. Je suis fier d’avoir engagé une telle réforme pour cette magnifique communauté qu’est la communauté militaire, porteuse de si belles valeurs : d’amour de la France, du sens du devoir, de l’exigence. Je suis fier d’avoir initié et porté le projet de loi sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, qui met fin à une injustice insupportable et permet à la France d’être en conscience avec elle-même. Je suis fier d’avoir sauvé le projet d’un avion de transport militaire européen, l’A 400M, qui permet à l’Europe de ne pas être dépendante des Etats-Unis au 21ème siècle sur ce secteur stratégique. Et je revendique aussi, et nous revendiquons aussi, la réforme des universités qui leur donne accès à l’autonomie qu’elles attendaient depuis quarante ans, et que personne n’osait engager de peur d’avoir les étudiants dans la rue. Je vous le dis : cette réforme apparaîtra dans quelques années comme historique à nos compatriotes. Mes chers amis, Vous ne me prendrez pas en défaut de solidarité et de loyauté, plus encore dans cette période si difficile pour la France et l’Europe. C’est une exigence morale, et je dirais même une exigence éthique. Responsable dans l’action, nous le sommes. Mais nous sommes aussi responsables de l’avenir et nous devons porter un projet pour la France. Et je veux que cette démarche soit une démarche constructive. Nous ne bâtirons pas notre projet sur une posture. Nous ne bâtirons pas notre projet sur l’opposition : nous le bâtirons sur la construction et sur la proposition. Et, si ces propositions sont identiques à celles de nos partenaires de l’UMP, c’est tant mieux ! Et si nos propositions sont différentes de celles de nos partenaires de l’UMP, c’est aussi tant mieux !Un projet pour le parti, c’est la responsabilité qui a été confiée à Jean-Marie CAVADA et à Philippe VIGIER. Des conventions thématiques auront lieu à partir du mois d’octobre à raison d’une par mois. La première, le 4 octobre, portera sur l’Europe. De ces laboratoires d’idées, de ces pépinières d’innovation, de ces gisements d’imagination va naître, j’en suis sûr, un formidable projet et, tu as raison Jean-Marie, un projet qui doit nous donner un temps d’avance sur tous les autres. Et d’ailleurs, bien souvent nous avons eu raison avant les autres. Je parle devant Charles de COURSON. Nous avons défendu en 2008, au moment de la révision constitutionnelle, la règle d’or dans la constitution. On nous a expliqué que c’était une mauvaise idée. J’observe que nos camarades de l’UMP y viennent progressivement. Nous avons défendu le rabot des niches fiscales. On nous a expliqué que nous n’avions pas raison. J’observe aujourd'hui que le gouvernement propose le rabot des niches fiscales. Nous défendons l’idée d’un autre financement de la protection sociale, un financement qui pourrait porter sur des actes de consommation pour faire en sorte que les produits importés de Chine participent au financement de notre protection sociale. On nous dit que nous n’avons pas raison ; bien moi, je vous parie que dans quelque temps, on nous dira qu’on avait raison ! L’autre exemple dont je voudrais vous parler plus longuement, c’est l’Europe. Sur l’Europe, j’ai été vraiment stupéfié des unes des journaux ces dernières semaines. Pour un fédéralisme budgétaire ici, pour un gouvernement économique ailleurs, partout dans les médias, on a convoqué les pères fondateurs : SCHUMAN, DE GASPERI, MONNET. C’est partout le même appel à une Europe plus fédérale, à plus de Commission, à moins d’intergouvernemental. Combien de fois, bien avant la crise grecque, n’avions-nous pas lancé cet appel ? Combien de fois avions-nous dit que l’euro sans rapprocher les économies, c’était dangereux ? Combien de fois avons-nous expliqué qu’il fallait plus d’Europe fédérale et moins d’Europe intergouvernementale ? Prendre des positions défendues par chaque pays et les emballer dans un drapeau européen, pour moi ce n’est pas cela, l’Europe. En 2008, les Etats européens ont bien réagi à la crise financière, et je dis bien les Etats, mais pas l’Europe. Car on a tout fait pour affaiblir l’Europe depuis dix ans. Chaque fois que je parle de déclin de l’Europe, j’ai une image qui me revient à l’esprit, et peut-être d’ailleurs certains d’entre vous s’en souviennent. Nous sommes aux Etats-Unis, dans le ranch de George BUSH. Le président américain conduit une petite voiturette de golf avec Nicolas SARKOZY, président de l’Union européenne, à ses côtés. Et derrière, sur le strapontin, là où on met d’habitude les sacs de golf, il y avait José-Manuel BARROSO, le président de la Commission. Cette image, c’est le symbole de cette Europe dont nous ne voulons pas. Tout le contraire de l’Europe de Jacques DELORS, bâtissant une vraie stratégie, un vrai calendrier et les faisant partager aux Etats ensuite. Les gens ne comprennent plus cela, ils me disent à chaque fois : « mais que fait l’Europe ? Athènes une semaine, Gaza une autre, pourquoi à chaque fois l’Europe est-elle aux abonnés absents ? » L’Europe que nous vivons, cela me fait penser à l’Italie de la Renaissance. Les arts, le commerce, l’humanisme, un développement économique, social, intellectuel et artistique prodigieux ; un renouveau qui a transformé le monde, mais les petits royaumes ou duchés italiens, eux, n’ont pas bougé. Ils sont restés les Deux-Siciles, le Piémont, Naples, les Etats pontificaux. Ils n’ont pas su accompagner la Renaissance économique d’une Renaissance politique, et il est arrivé ce qui devait arriver. Ce sont d’autres pays qui ont bénéficié de leurs prodigieux apports à la civilisation, d’autres pays qui sont devenus des puissances. Cette histoire, c’est un peu ce que nous sommes en train de vivre avec l’Europe si nous ne faisons rien. Le monde est en train de basculer, il nous faut réagir et l’Europe est notre solution. Comme Cyrano, si nous ne réagissons pas, nous laisserons d’autres récupérer le baiser de la gloire. Regardez ! Regardez comment évolue le monde. Regardez-le ! L’Europe voit émerger des géants. Une compétition farouche nous oppose non seulement parce que les droits salariaux et la protection sociale sont plus faibles que chez nous, mais aussi parce que ces nouveaux géants investissent maintenant dans la recherche et dans le savoir. La Chine, le saviez-vous, est en concurrence avec nous en Arabie Saoudite pour un contrat de TGV alors qu’ils étaient encore probablement à la locomotive à vapeur il y a trente ans. Les menaces géopolitiques s’ajoutent à ces défis économiques. Le terrorisme n’est plus cantonné à l’Afghanistan et au Pakistan, mais s’étend progressivement à nos portes. Nous avons aussi face à nous l’impasse du processus de paix au Proche-Orient et ses effets sur l’équilibre de la région. Le programme nucléaire militaire iranien qui, je vous le dis, porte en lui de lourds risques de contagion aux pays voisins. Un monde qui se réarme alors que les Etats européens démissionnent et confient chaque jour un peu plus de leur sécurité aux Américains ; enfin, une fracture croissante entre l’Occident et le monde musulman. Voilà notre environnement dans le demi-siècle qui vient, et désormais, notre principale avancée des vingt dernières années est en danger, et avec lui, notre système bancaire et financier. Dans la construction de l’euro, les Européens ont oublié une chose, que nous avons pourtant tous apprise à l’école : une monnaie, c’est une stabilité politique et normative. Ca, nous l’avons. Mais une monnaie, c’est aussi l’expression d’une puissance et c’est l’anticipation d’une croissance et ça, nous ne l’avons pas. Les Européens sont restés au milieu du guet et, si vous voulez bien regarder les choses avec attention, les Américains sont nettement plus endettés que les Européens, mais la monnaie et l’économie américaine ne sont pas attaquées ; et cela pour une raison extrêmement simple. Parce que les Etats-Unis sont une puissance et parce qu’ils ont un potentiel de croissance. Nous avons, nous, comme perspective 1 % de croissance ou 1,5 % de croissance en 2012, lorsque la croissance est d’ores et déjà de 4 % de l’autre côté de l’Atlantique. Et nous découvrons, comme si nous ne le savions pas, qu’une monnaie sans politique budgétaire commune, sans politique économique et industrielle commune, sans convergence fiscale, c’est une construction en danger qui menace de s’effondrer, non seulement sur les Etats mais aussi sur chacun d’entre nous. Je vous propose que nous portions l’idée d’une Europe fédération d’Etats nations, d’une Europe puissance, d’une Europe qui porte un projet politique. Oui, il est temps de proposer à celles et ceux qui le veulent – parce qu’on sait bien que ça ne se fera ni à vingt-sept ni à trente, ni à trente-cinq – à un nombre limité de pays qui le veulent, un nouveau traité. Un traité enfin politique, un traité qui puise aux sources de l’humanisme européen, un traité référence de notre contrat social européen qui n’est ni le contrat américain, ni le contrat chinois, pour que nous puissions porter ensemble l’idée que le modèle européen doit être un modèle qui doit inspirer le monde.



Mes chers amis, Je voudrais à présent évoquer avec vous un sujet qui me tient à cœur. Pourquoi le Centre est-il si à la mode aujourd'hui ? Comme à l’époque pour le gaullisme, on peut dire aujourd'hui : tout le monde a été, tout le monde est et, j’allais dire, tout le monde sera centriste. Même François BAYROU redevient centriste. Le pauvre François ! Nous l’avions quitté l’été dernier main dans la main avec Robert HUE et on le retrouve aujourd'hui à faire antichambre à l’Elysée. On l’avait quitté pamphlétaire intraitable, qualifiant le président de la République des mots les plus radicaux : d’enfant barbare, de danger pour la République. On le retrouve aujourd'hui courtisan empressé, saluant les qualités d’énergie, le sens des responsabilités du chef de l’Etat. Cher François, cela, nous le savions, nous, depuis longtemps ! Que tout cela est triste, triste pour ses derniers militants. Que tout cela, pire encore, est triste pour la politique. Combien de fidèles sacrifiés pour rien sur l’autel de l’anti-sarkozysme. Combien de fidèles tombés sur le champ de bataille de l’ambition d’un homme. Je pense à ces militants du MoDem qui voient un matin dans Le Figaro un jour, leur chef prêt à rallier l’ennemi juré d’hier, et le lendemain recevoir par mail et dans le Journal du Dimanche ses explications confuses et embrouillées. Alors moi aussi, je vais citer MAO, mon cher Maurice : Certes, il n’y a pas de route droite dans le monde, mais pour le coup, pour François BAYROU, elle est singulièrement tourmentée. C’est la politique, vous me direz. Ne sois pas naïf, Hervé ! Et bien moi, je crois que j’arrêterais la politique quand je commencerais à m’habituer à cela. La politique, ce n’est pas cela, heureusement. Mes chers amis, Nous ferons vivre nos instances pour qu’elles participent non seulement à l’élaboration de notre projet, mais aussi pour que chaque militant, chaque responsable départemental, soit un moteur de notre montée en puissance. Avec Jean-Christophe LAGARDE, nous demandons que chaque fédération procède avant le 20 juillet à l’élection de ses membres du Conseil national, le parlement de notre Parti. Il sera étroitement associé à la définition de notre projet. Sa première réunion aura lieu le 9 octobre prochain à Paris. Le Bureau politique, quant à lui, sera désormais réuni régulièrement et sa première réunion aura lieu le 7 juillet. Il délibèrera régulièrement sur nos orientations politiques comme le fait chaque semaine le Comité exécutif. Il nous faudra aussi mettre en place une procédure de désignation de notre candidat à l’élection présidentielle. Pour cela, je fixe trois principes :Le premier, c’est que celui ou celle qui portera nos couleurs soit dans une démarche authentique. Ni récupération, ni intrigue, ni instrumentalisation. Nous n’avons pas porté la reconstruction de notre famille pour qu’elle soit marchandée à l’aune d’une négociation ou pour servir une ambition personnelle. Le deuxième principe, c’est la mise en place d’une procédure interne au Parti qui soit réellement démocratique. Une procédure qui sera débattue d’abord au sein du Bureau politique, puis arrêtée par le Conseil national. Mais je vous fais ce serment : personne – je vous dis bien personne – ne le décidera à notre place. Le troisième principe, et je voudrais m’arrêter un peu plus longuement là-dessus, c’est que cette candidature doit être l’expression d’une ambition collective. Pourquoi une ambition collective ? Car nous savons ce qu’il en a coûté au Centre, ce qui nous en a coûté quand l’ambition politique devient une affaire personnelle, une affaire purement égotique. Et qu’il est difficile de faire partager une ambition collective chez les centristes, qui sont par nature individualistes et, qui plus est, quand il s’agit de l’expression d’individualités qui pensent que c’est le meilleur moyen d’exister. Mais l’ambition collective, ça doit être notre cadre de pensée, car elle doit traduire la somme de nos ambitions, et surtout la somme des responsabilités individuelles. Nous sommes chacun dépositaire d’une partie de la flamme centriste que nous avons su faire renaître. Nous connaîtrons des pressions, nous le savons ; nous les avons déjà connues en 2002 et en 2007. Nous connaîtrons des doutes, nous le savons aussi puisque nous les avons aussi connus en 2002 et en 2007.Nous connaîtrons des défections, nous le savons aussi puisque nous en avons connu en 2002 et en 2007. Mais je sais que vous tiendrez bon. Je sais que vous résisterez. Je connais votre conviction, je connais votre courage et je suis certain que vous souhaitez partager le même chemin que le mien. Je le dis maintenant aux parlementaires du Nouveau Centre, mon cher Maurice, sur qui repose une grande partie de cette responsabilité. Le choix se posera de façon extrêmement binaire, entre exister par la seule volonté du Prince qui, par nature, est réversible donc fragile, et celui d’exister par nous-même en ayant démontré par les urnes que le Centre, ce sont des idées, que c’est un projet, et que ce sont des électeurs. Et c’est une ambition collective, qui est pour chacun d’entre nous et pour les parlementaires, notre meilleure garantie individuelle. Si nous n’allons pas jusqu’au bout, c’est que nous aurons échoué et alors, j’assumerai mes responsabilités car, je vous le dis très clairement : je n’ai pas l’intention d’être le président d’un parti qui se résumerait seulement à être le décor d’une pièce qui se jouerait sans lui.


Mes chers amis, Depuis trop longtemps la France se fragmente. Nous, centristes, avons l’ambition que les solutions politiques proposées aux Français recherchent l’adhésion du plus grand nombre. Les Français s’opposent en permanence les uns aux autres et c’est cette société apaisée dont je vous parle très souvent qui doit être le pilier de notre projet futur. Je vais prendre un seul exemple concret de ce que peut représenter la société apaisée. Et je voudrais vous parler du bouclier fiscal et de l’ISF. Les grandes propositions fiscales sont au cœur du pacte républicain. Elles doivent donc être proposées au moment de l’élection présidentielle et ensuite, ne plus bouger pendant cinq ans. Nicolas SARKOZY avait proposé aux Français un bouclier fiscal à 50 % en réponse à l’ISF et au niveau des prélèvements obligatoires. Il a été adopté dès 2007 et, en dépit des observations qui avaient été faites par nos parlementaires sur les injustices qu’il risquait d’engendrer à terme, nous l’avons voté car il était dans le programme du président de la République. Même si ce que je vais vous dire n’est pas populaire, le bouclier était une réponse à un impôt imbécile : l’ISF. Et doublement imbécile.Imbécile, car il provoque l’évasion des patrimoines alors que l’économie française a tant besoin d’investissements. Imbécile surtout, car il handicape la création d’un capitalisme familial dont nous avons tant besoin. Ce capitalisme familial que nous vantons lorsque nous parlons du capitalisme rhénan, celui qui porte une vision stratégique pour l’entreprise, qui ne presse pas le citron jusqu’à ce qu’il soit sec comme le font les fonds d’investissement, et qui se moque éperdument de l’avenir à long terme des hommes et des femmes qui portent leur entreprise. Le bouclier fiscal ne sera pas défendable le jour où il s’agira de demander un effort à la nation tout entière quand la crise sera derrière nous. Qui peut croire un seul instant qu’un gouvernement pourrait venir à un journal à 20 heures pour défendre un prélèvement supplémentaire afin de rétablir, par exemple, l’équilibre de l’assurance maladie, et en même temps indiquer qu’en vertu du bouclier fiscal, seuls les plus riches seraient exemptés de tout effort. Tout le monde le sait : c’est absolument impossible. C’est pourquoi, je vous propose que nous défendions en 2012 une idée simple : supprimer le bouclier fiscal, supprimer l’ISF comme l’ont fait tous les pays européens sans exception, même le gouvernement espagnol, et enfin créer une tranche marginale d’impôt sur le revenu à 45 %, qui permettra de démontrer que les plus aisés participent à un effort supplémentaire en compensation de la suppression de l’ISF. Voilà, me semble-t-il, une réponse qui cherche la voie de l’apaisement en conciliant impératifs économiques et besoins de justice. Mes chers amis,En conclusion je voudrais vous dire ceci. Dans moins de vingt-quatre mois, ce sera l’élection présidentielle. Je reviendrai devant vous à l’automne 2011 pour que vous vous prononciez sur un projet et sur une éventuelle candidature Nouveau Centre. Nous n’aurons pas un candidat parce que le Centre a toujours eu un candidat aux élections présidentielles. Nous n’aurons pas un candidat pour peser sur telle ou telle autre élection. Nous n’aurons pas un candidat parce que nous n’aimons pas tel ou tel candidat. Nous aurons un candidat parce que nous rêvons d’une Europe allant vers une puissance politique. Nous aurons un candidat parce que nous rêvons d’une société apaisée. Nous aurons un candidat parce que nous rêvons d’une France plus reconnaissante, d’une France plus reconnaissante à l’égard de celles et ceux qui, chaque jour, tissent le lien social. Nous aurons un candidat pour qu’il porte l’éthique de la responsabilité individuelle, vrai moteur d’une société, l’éthique de la responsabilité collective pour prendre en compte des défis aussi majeurs que le réchauffement climatique ou que la dette, l’éthique de la politique car les politiques doivent être exemplairesNous aurons un candidat pour les pêcheurs de Saint-Guénolé qui s’inquiètent des décisions européennes, Pour les jeunes de Bondy qui veulent que banlieue rime enfin avec réussite, Pour les paysans de Normandie qui veulent continuer à vivre de leurs terres, Pour les chercheurs français de Cadarache qui veulent que leur expérience et leurs compétences soient reconnues,Pour les ouvriers de Saint-Omer comme tant d’autres, qui espèrent que leur pays gardera un avenir industriel. Oui, c’est pour eux, pour tous ces Français qui, chaque jour, nous font part de leur inquiétude, mais aussi surtout de leur espoir, qu’il nous faudra un candidat. Mes chers amis, « L’espérance est un emprunt fait au bonheur », écrivait Diderot. Cet emprunt, j’y souscris sans hésiter. Oui, l’espérance sera notre guide ; l’espérance sera notre feuille de route pour les prochains mois, au service de notre pays, au service de la France.

Je vous remercie.

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