samedi 15 mai 2010

Morin déterminé à porter une candidature centriste en 2012


Source : Le Figaro


Le ministre de la Défense assure ne pas vouloir refaire les mêmes «erreurs» que François Bayrou en 2007.

Un candidat du Nouveau Centre à la présidentielle de 2012 ? C'est ce que promet avec constance depuis plusieurs mois Hervé Morin, président de la formation centriste et ministre de Nicolas Sarkozy. «Pour moi les choses sont claires, assurait-il mercredi encore. Je suis déterminé à aller jusqu'au bout de la démarche qui nous permettra de désigner un candidat pour l'élection présidentielle de 2012.»


Hervé Morin appuie sa démarche sur des constats simples. D'abord parce qu'une candidature du centre droit «correspond à une famille politique et à une réalité électorale». Dans les réunions du Nouveau Centre, il a ainsi pris l'habitude de retracer l'histoire de la Ve République pour rappeler que sa famille de pensée s'est toujours incarnée dans une candidature aux rendez-vous électoraux importants. Jean Lecanuet, le premier, a défendu les couleurs centristes en 1965. «Parti à 1% dans les sondages, il a réuni sur son nom 15% des suffrages face à un monstre politique nommé Charles de Gaulle», rappelle-t-il avec gourmandise.


De 13 à 16%, c'est l'étiage dont rêvent les responsables centristes. Et ce malgré la relative confidentialité du Nouveau Centre et de son président. Le ministre de la Défense peut cependant se réjouir de voir sa cote de bonnes opinions régulièrement progresser (sept points de mieux dans le baromètre Ifop-Paris Match pour atteindre 48%), laissant loin derrière lui ses collègues plus médiatiques comme Chantal Jouanno ou Brice Hortefeux.


«Des élus MoDem nous rejoignent»


Même donnée perdue d'avance, une telle campagne ne fait pas peur à Hervé Morin. L'ancien lieutenant de François Bayrou rappelle ainsi : «En 2002, nous sommes partis à 2% ; en 2007 à 3,5%.»


Pas question, pour autant, de refaire les mêmes «erreurs» - il en dénombre au moins deux - que son ancien mentor. D'abord, ne pas négliger l'importance des «structures locales» dans une telle campagne. «L'UDF était inexistante dans des régions entières», explique-t-il. Depuis 2007, le Nouveau Centre s'escrime à tisser son «maillage» et revendique aujourd'hui 13 000 adhérents. «Comparé aux 21 000 de l'UDF, nous n'avons pas à rougir, lance-t-il. Et tous les jours des élus du MoDem nous rejoignent.»


Deuxième erreur, celle de la valse-hésitation des alliances. «Quand en 2007 un sondage a donné François Bayrou devant Ségolène Royal en 2007, les journalistes nous harcelaient pour savoir avec qui nous gouvernerions le cas échéant, rappelle Morin. Et nous n'avions pas de réponse.»


En 2012, l'alliance à droite


Dans l'entre-deux-tours, Morin et ses amis ont cependant rompu avec Bayrou pour rejoindre Sarkozy. Ce qui permet aujourd'hui au ministre de revendiquer sa part dans la victoire du 6 mai : «À notre suite, 70% des électeurs de François Bayrou ont voté Nicolas Sarkozy au second tour.» En 2012, quel que soit le résultat, l'alliance se nouera à droite. «La question ne se pose pas, soutient Morin. La clarté même de notre alliance est un atout.»


Hervé Morin, qui a présenté tous ces arguments à plusieurs reprises à Nicolas Sarkozy, assure ne pas vouloir le convaincre de la pertinence d'une telle candidature. Alors, «déterminé à aller jusqu'au bout de la démarche» ? Le NC avait désigné ses candidats pour les européennes et les régionales avant de se rallier à des listes uniques. Reste dont à savoir si le candidat désigné pour 2012 ira jusqu'à affronter devant les électeurs un candidat Nicolas Sarkozy.







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