samedi 17 avril 2010

Michel Thiollière démissionne de ses mandats





Source : Le Progrès



Le président du Sénat a désigné hier le sénateur UMP de la Loire à la Commission de régulation de l'énergie où il siégera comme vice-président. Une fonction incompatible avec des mandats électifs

L'information a été donnée hier en tout début d'après-midi par le président du Sénat. En effet Gérard Larcher a désigné le sénateur UMP de la Loire, Michel Thiollière, à la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Il y siégera en tant que vice-président.
Une nouvelle fonction incompatible avec tout mandat électif. En l'acceptant, Michel Thiollière a donc démissionné, hier, de la Haute Assemblée et prochainement du conseil municipal de Saint-Etienne.

En prenant cette décision, Michel Thiollière met donc un terme à sa carrière politique commencée en 1983 à la mairie de Saint-Etienne, après son adhésion au Parti radical en 1976. En effet, les membres de la Commission de régulation de l'énergie sont nommés pour 6 ans. Il ne pourra donc pas participer aux prochaines échéances électorales, notamment les municipales de 2014.

Michel Thiollière ne cache pas qu'il quitte le conseil municipal avec « un pincement au cœur ». Il y a siégé 27 ans. D'abord en tant qu'adjoint à l'urbanisme de François Dubanchet, puis en tant que maire de 1994 à 2008. Il était depuis deux ans conseiller municipal d'opposition. En un peu plus de deux mandats, Michel Thiollière a été en permanence dans l'action pour développer Saint-Etienne. Son dernier mandat (2001-2008) aura été celui des grands travaux qui ont donné un nouvel élan à la ville, mais qui paradoxalement lui ont coûté une réélection. Une politique pas toujours comprise et dont le coût est sévèrement critiqué par son successeur, Maurice Vincent, qui lui reproche d'avoir lourdement endetté la ville.

Aujourd'hui dans l'opposition municipale et de l'agglomération, Michel Thiollière ne semblait pas très à l'aise dans ce rôle de spectateur. Élu sénateur en septembre 2001, au fil des années, Michel Thiollière avait su se distinguer au Sénat. Il a porté la loi sur la coopération décentralisée. Il a été rapporteur de plusieurs textes de loi notamment sur la défense de la création dans l'univers numérique ou encore la réforme de l'audiovisuel public. Devenu spécialiste dans ces domaines de la communication, Michel Thiollière représentait le Sénat à l'Hadopi et au conseil d'administration de France Télévisions.

« C'est donc un élu expérimenté sur les activités de régulation et les obligations de service public qui arrive à la vice-présidence de la CRE », souligne Gérard Larcher. Après 27 ans de vie politique, la perspective risquée des sénatoriales de 2011 et une mise à l'écart abrupte par Françoise Grossetête, lors des élections régionales de mars dernier, ont sans doute fait réfléchir l'ancien maire de Saint-Etienne.

Si la politique, mêlant proximité et prospective, le passionne, Michel Thiollière a toujours su trouver à l'extérieur les ingrédients pour se ressourcer : sa famille, l'écriture, le sport. En intégrant la CRE, il entame « une autre façon de faire de la politique ».


Dominique Goubatian



«En politique, il n'y a pas de fin définitive»
Quand avez-vous pris cette décision ?
Gérard Larcher m'a parlé de cette proposition il y a quelques jours. Il souhaitait que la CRE compte un élu qui connaisse le fonctionnement des collectivités locales ainsi que les attentes des citoyens. J'ai donc accepté ce nouveau challenge. Christiane Longère, maire de Briennon, prendra ma suite au Sénat.



Vous ne regrettez pas de quitter le Sénat et le conseil municipal de Saint-Etienne ?
Je quitte le Sénat après avoir fini un cycle. Je regretterai l'ambiance de travail efficace et un sens du dialogue républicain. Je démissionne du conseil municipal avec un pincement au cœur. Après 27 ans passés à la mairie, c'est une page importante de ma vie qui se tourne. Je serai remplacé par Rachida Rostane. La mairie est une maison où je me suis senti utile. J'avais promis de rester pour mettre en place l'équipe d'opposition. Cette équipe, menée par Jean-Jacques Rey, est en place et je serai toujours là pour la conseiller.



Vous quittez la politique, qui sera le leader de la droite à Saint-Etienne ?
Pour l'instant on ne sait pas qui sera le meilleur pour les municipales de 2014. Il faut que chacun s'exprime et nous construirons un projet alternatif. Et en politique il n'y a pas de fin définitive. Je reste président du Parti radical et mon arrivée à la CRE est pour moi une autre façon de faire de la politique.


Est-ce que votre décision est liée à la perspective d'élections sénatoriales difficiles pour vous en 2011 ?
Au moins ma position permet de clarifier le jeu. Chaque fois que j'ai pu, j'ai facilité les choses pour ceux qui partagent mes idées et mes valeurs. La réciproque n'a pas toujours été vraie. Je n'ai jamais pris la place de personne. En politique, on ne construit pas en détruisant mais en rassemblant.



Propos recueillis par Dominique Goubatian






Michel Thiollière :
- Naissance le 10 avril 1955 à St-Etienne
- Professeur d'anglais
- 1983-1994 : adjoint au maire de St-Etienne
- 1994-2008 : maire de Saint-Etienne
- 1995-2008 : président de St-Etienne Métropole
- 1985-1998 : conseiller général
- 1999-2001 : vice-président du conseil régional Rhône-Alpes
- 2001-2010 : sénateur
- Membre du Parti radical depuis 1976.






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