mardi 23 mars 2010

Régionales : Un scrutin qui marque la suprématie de la gauche dans les collectivités locales

Source : Le Figaro

Le Parti socilaiste (PS) et ses alliés arrivent en tête dans 90 départements et 38 des 40 plus grandes villes.


Force de la stratégie de liste unique, l'UMP et ses alliés étaient arrivés en tête au premier tour des régio­nales dans neuf régions métropolitaines et en Guyane (contre six en 2004). Faiblesse de cette même stratégie, la majorité présidentielle ne décroche au second tour que trois présidences de région, dont deux avec une majorité ­relative des voix (46,16 % en Alsace et 45,46 % à la Réunion).



La gauche en tête dans 90 départements



Si la majorité progresse en gagnant une présidence de plus qu'en 2004, au niveau départemental le désamour est criant : la gauche est arrivée en tête dimanche dans 90 départements métropolitains. De 2004 à 2010, le nombre de départements accordant la première place à la droite a été divisé par trois, passant de 17 à 6 : seuls les Yvelines, le Var, les Alpes-Maritimes, le Cantal et les deux départements alsaciens ont voté majoritairement pour l'UMP avant-hier. Le PS et ses alliés se sont payé le plaisir d'emporter la bataille dans des fiefs inexpugnables de la droite comme la Vendée, la Mayenne, la ­Lozère ou les Hauts-de-Seine, cœur de la Sarkozie. Et encore n'est-elle majoritaire dans un autre bastion comme les Alpes-Maritimes que de moins de 2 000 voix sur 735 000 inscrits…



Les grandes villes, aussi...



La situation n'est pas meilleure pour la droite au niveau des grandes villes. Seules deux des quarante villes fran­çaises de plus de 100 000 habitants ont voté pour la droite : Toulon et Boulogne-Billancourt. Là encore, les bastions des ténors de la majorité comme Nice (Christian Estrosi), Issy-les-Moulineaux (André Santini), Marseille (Jean-Claude Gaudin) ou Bordeaux (Alain ­Juppé) ont préféré les candidats de ­gauche. Si la majorité n'emporte qu'une présidence en métropole - celle de ­l'Alsace -, elle voit tout de même son résultat progresser dans huit régions. Mais souvent beaucoup moins vite que la gauche. Sa meilleure progression se réalise ainsi en Poitou-Charentes, où Dominique Bussereau fait 3,19 points de mieux que la majorité prise dans une triangulaire en 2004. Mais, dans le même temps, Ségolène Royal pro­gresse, elle, de 5,5 points, ce qui lui assure la victoire et le deuxième meilleur score national, avec 60,61% des voix. Même topo en Basse-Normandie, où l'UMP réalise sa deuxième meilleure progression (+ 2,75) alors que le PS y enregistre une hausse de 10,93 points !



Dans plusieurs des régions qui n'ont basculé à gauche qu'en 2004, la droite voit ses positions s'affaiblir : l'UMP recule de 9 points en Bretagne, de 7 en Auvergne, de 4 en Pays de la Loire. Dans certains départements, la progression de la gauche est spectaculaire. Elle gagne plus de 7 points en Ariège (département de tous les records qui a voté à 72,85% pour le socialiste Martin Malvy), 8 points en Seine-et-Marne, 9 points dans le Val-de-Marne et la ­Seine-Saint-Denis, 10 points dans la Manche, le Calvados, la Haute-Garonne… Et gagne même 16 points dans l'Orne.



À l'inverse, l'UMP s'effondre dans le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine, les Pyrénées-Atlantiques (chez Michèle Alliot-Marie et François Bayrou), la Savoie, la Corrèze (ancien fief de Jacques Chirac), la Sarthe (terres de François Fillon) et, surtout, dans le Pas-de-Calais, où la majorité termine en troisième position derrière Marine Le Pen, avec 22,6% des voix. Autant de résultats qui, à un an des cantonales, suscitent beaucoup d'inquié­tudes à droite et autant d'espoirs à gauche.






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