samedi 13 mars 2010

Les cinquièmes et dernières régionales

Source : Le Figaro

En 2014, des conseillers territoriaux remplaceront les conseillers régionaux. Retour sur les scrutins précédents.

Créées dans les années 1960, érigées au rang de collectivités locales en 1982, les régions ont fait l'objet d'élections au suffrage universel à partir de 1986. Ce scrutin a toujours été délicat pour les majorités sortantes ou en place. Passage en revue des quatre précédentes éditions avant le premier tour du cru 2010.


1986 : le PS sanctionné

Organisées en même temps que les législatives qui conduiront la France à la cohabitation entre François Mitterrand et Jacques Chirac, les premières élections régionales de 1986 sanctionnent la gauche au pouvoir depuis 1981. Le PS n'obtient que deux régions métropolitaines : le Nord-Pas-de-Calais, le Limousin et trois outre-mer. Valéry Giscard d'Estaing s'installe à la tête de l'Auvergne, Jacques Chaban-Delmas de l'Aquitaine, Edgar Faure de la Franche-Comté ou encore Jean-Claude Gaudin de Paca.

1992 : l'UDF triomphante

Un an avant la vague bleue des législatives de 1993, les Français désavouent une nouvelle fois le gouvernement socialiste. La droite emporte vingt des vingt-deux présidences, dont 13 reviennent à la seule UDF. Mais l'élection est surtout marquée par la forte poussée de plusieurs nouvelles formations, dont le Front national. Le parti de Jean-Marie Le Pen talonne le PS en Alsace, en Paca, en Rhône-Alpes et dans le Languedoc-Roussillon et arrive deuxième en Ile-de-France. S'il conserve le Limousin, le PS est contraint de céder la présidence de Nord-Pas-de-Calais à Marie-Christine Blandin, élue des Verts, autre parti montant. L'échec conduit François Mitterrand a un nouveau remaniement, moins d'un an après l'arrivée d'Édith Cresson à Matignon. Pierre Bérégovoy est nommé premier ministre.

1998 : le FN trouble le jeu

Un an après la dissolution de 1997 qui a conduit Lionel Jospin à Matignon, la gauche poursuit sa progression. Mais à l'issue d'un scrutin marqué par un record d'abstention (42 %), deux régions seulement disposent d'une majorité absolue : le Limousin à gauche et le Pays de la Loire à droite. En Languedoc-Roussillon, Picardie, Bourgogne et Rhône-Alpes et Centre, des présidents UDF sont élus avec les voix des conseillers frontistes, plongeant la droite dans une grave crise et conduisant à la scission de l'UDF entre les amis de François Bayrou et ceux d'Alain Madelin. Des quatre présidents élus grâce au FN, Charles Millon est renversé un an plus tard au profit de l'UDF Anne-Marie Comparini élue avec les voix PS.

2004 : la revanche socialiste

Critiqué depuis 1986 parce qu'il ne permet pas, à coup sûr, de dégager de majorité, le mode de scrutin est réformé par Jean-Pierre Raffarin. Le vote se déroule dorénavant en deux tours à la proportionnelle corrigée d'une prime de 25 % des sièges pour la liste arrivée en tête. La gauche, partie unie dès le premier tour, décroche 20 des 22 régions et se venge ainsi de l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle 2002.

Quelle élection en 2014 ?

La réforme des collectivités territoriales, souhaitée par Nicolas Sarkozy et en cours d'examen au Parlement, change la donne. Au terme de leur mandat raccourci à quatre ans, les conseillers régionaux élus cette année seront remplacés par des élus territoriaux. Le mode de scrutin proposé par le gouvernement (uninominal à un tour avec une dose de proportionnelle) est loin de recueillir l'unanimité, y compris dans les rangs de l'UMP.


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/03/13/01002-20100313ARTFIG00113-les-cinquiemes-et-dernieres-regionales-.php

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