mardi 30 mars 2010

Le Grenelle de l’Environnement ébranlé par le retrait de la taxe carbone

Le report ou plutôt abandon de la taxe carbone, annoncé par François Fillon au lendemain de la défaite des élections régionales, a complètement plombé le second Grenelle de l'environnement. Alors que le projet de loi sera débattu prochainement à l'Assemblée nationale, la Fondation Nicolas Hulot (FNH) a annoncé lundi qu'elle suspendait sa participation au Grenelle de l'environnement. Désormais, ses membres ne participeront plus aux groupes de travail thématiques, mis en place depuis 2007. Cette décision de la Fondation Nicolas Hulot porte un coup sévère à un projet dont Nicolas Sarkozy avait fait l'un des chantiers phares de son quinquennat.

Dans une lettre ouverte aux signataires du pacte écologique de 2007, Cécile Ostria, Directrice générale de la Fondation, estime que le Pacte Ecologique n'est plus respecté et que les mots clefs des années à venir sont désormais exclusivement « la compétitivité, l'emploi, la santé comme si toutes ces problématiques ne dépendaient pas profondément de l'état de notre environnement ». La Fondation Hulot considère que « l’abandon pur et simple de la taxe carbone, alors qu’un processus de concertation était en cours, est symptomatique d’un net recul de la classe politique qui, à droite comme à gauche, n’a pas pris la mesure des enjeux écologiques, et les considère essentiellement comme une variable d’ajustement politique« .

Il faut reconnaître que trois ans après le Pacte écologique lancé par Nicolas Hulot, qui a débouché dans une démarche inédite : le Grenelle de l’Environnement, l’engouement est retombé. Nicolas Hulot peut aujourd’hui estimer les vraies convictions écologiques de Nicolas Sarkozy… Désormais, après la sévère défaite aux élections régionales, pour le chef de l'Etat, la priorité ce n'est plus le climat, ni la taxe carbone, mais la nécessaire réconciliation avec son électorat de base. Il est prêt à oublier une priorité pourtant réaffirmée à plusieurs reprises : notamment à l'occasion du sommet climat à Copenhague, la taxe carbone était alors devenue aussi importante que l'abolition de la peine de mort ; aussi à l'occasion d'un déplacement dans l'Ain où le chef de l'Etat avait fait la leçon aux socialistes qui émettaient des réserves sur la taxe carbone.

« Je ne comprends pas comment on peut avoir signé le Pacte de Nicolas Hulot au printemps 2007 et aujourd’hui renier sa parole. Je l’ai signé, je le fais, c’est une question d’honnêteté. Si on ne le fait pas, on n’est pas honnête », avait dit le chef de l’Etat.

Mais, les grandes déclarations et les promesses sont terminées et d’autres intérêts ont pris le dessus et ont eu raison de la taxe carbone ! En se retirant des groupes de travail du Grenelle de l'environnement, la Fondation Nicolas Hulot est soutenue et a derrière elle, les 750 000 citoyens qui avaient signés le pacte écologique et qui militent activement au sein de cette association. C’est une façon de montrer au grand public que la fondation est soutenue et qu'une parole donnée est une parole qui doit être respectée.

Le retrait de la Fondation Hulot est une très mauvaise nouvelle pour le Grenelle de l’Environnement. Je l’avais déjà écrit dans mon blog, je n’étais pas un défenseur de la taxe carbone car c’était tout d’abord un nouvel impôt et en plus profondément injuste. Même si les Français sont (peut être) moins soucieux du devenir de l’environnement car d’autres préoccupations ont pris le devant notamment en cette période de crise, je regrette que nos représentants politiques, quant à eux, ne semblent pas prêts à amorcer cette nouvelle révolution industrielle, qui irait vers un développement durable et soutenable.
A la première occasion, qui n’en était pas une, nos gouvernants sont revenus sur des enjeux, des réflexions à long termes pourtant vitaux pour le siècle à venir et les générations à venir.

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