François BayrouReuters/© Jacky Naegelen / Reuters
Est-il possible que François Bayrou gagne l’élection présidentielle 2012 exclusivement sur son nom, à l’heure du "personnal branding" ? Un nom crédité de 12% par les sondages quand son parti atteint avec peine les 4% ?
Le MoDem n’était pas un parti d’élus, il est de moins en moins un parti de militants. Je trouve l’analyse du journaliste de Libération, Christophe Forcari, très intéressante. Pour ma part, le départ des militants ou de plusieurs cadres du mouvement démocrate n’est pas dû seulement au coup de barre trop à gauche… Le projet « Modem » étant relégué au second plan, celles et ceux qui se sont engagés dans la démarche de construire durablement un mouvement, une sensibilité, un projet de société, ont été déçus et ont quitté le navire, le bateau, puis le radeau des éligibles...
Même si la vie politique française est à présent complètement rythmée par la présidentielle, il est difficile pour un leader politique de vendre un projet uniquement sur son nom. La story Bayrou doit prendre en compte d'autres paramètres pour être portée auprès de l'opinion.
François Bayrou va-t-il faire démentir tous ses anciens et nouveaux détracteurs ? Peut-être.
Il faudra alors répondre aux nombreux questionnements dont celui-là : quel projet de société peut offrir un homme qui délaisse ses proches pour parier sur un coup de pub ? Parier sur un contexte favorable… Un moment de grâce retrouvée dans le déchirement du PS, la chute du sarkozysme et l’étoile filante (et mourante) Villepin ? Tellement d’aléas.
François Bayrou a un problème de premier tour, pas de second tour. En aucun cas, un positionnement trop à gauche et un désintérêt profond du mouvement démocrate ne lui permettront d’être au second tour. Ce sont, à mon avis, deux erreurs... Lui qui devrait incarner la réconciliation des centristes, puis des Français pour se différencier de la "rupture" de Nicolas Sarkozy.
D’ailleurs, le moDem, en tant qu’organisation fédératrice du centre, n’existe plus. François Bayrou doit faire le même diagnostic. D'où sa volonté de dépasser son parti pour créer "un grand parlement de l'alternance" et en être le leader.
Troisième erreur. Le dépassement de son parti ne peut se faire qu'à partir du noyau dur du centrisme. S’il veut espérer gagner, il lui faudrait créer une alliance en revenant sur les fondements et les valeurs du centrisme.
De plus, il est impossible d’incarner la "réconciliation" quand toute sa famille se déchire. Etrangement, c’est le PS qui peut s’en sortir le mieux.
François Bayrou peut-il gagner sur un coup de pub ? A votre avis ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire