vendredi 15 janvier 2010

L'homme qui défie François Bayrou en Poitou Charente

Dans cet article du Point.fr, il est question du ralliement de certains MoDem de Poitou Charente à Ségolène Royal suite à ses propositions de décembre dernier. Alexis Blanc, Président du MoDem 17 est un fervent défenseur d'une union dès le premier tour avec le Parti Socialiste mais le Conseil national du Mouvement démocrate a décidé à l'automne dernier que le MoDem irait seul au premier tour des Régionales en Mars 2010... Sans pour autant dire la stratégie des seconds tours... En refusant de respecter les consignes nationales, il est menacé d'être sanctionné par le Comité de Conciliation et de Contrôle comme pour certains d'entre nous dans la Loire il y a quelques semaines... Mais, il dit "ne pas avoir peur d'être exclu de son parti, les statuts rendant beaucoup trop compliquée la procédure"... Une procédure compliquée !!... A toute évidence, ce n'est pas le cas de toutes les fédérations, notamment la Loire, qui a des procédures expresses très spéciales....


Il sourit en prenant connaissance d'une dépêche AFP publiée jeudi à 17 h 28 : "Ségolène Royal a réaffirmé, jeudi à Poitiers, sa volonté d'intégrer des représentants du MoDem dans sa liste pour les élections régionales en Poitou-Charentes, indiquant qu'elle continue 'de tendre la main'". Alexis Blanc est plus que concerné : l'homme dirige le MoDem de Charente-Maritime, l'un des quatre départements de Poitou-Charentes. Le plus important pour son parti. Sur les 1.200 militants de la région, 600 sont inscrits en Charente-Maritime (200 dans les Deux-Sèvres, 200 dans la Vienne et 200 en Charente). Et, disons-le d'emblée, cette main tendue de la socialiste, il veut la saisir. Le hic ? La direction nationale est contre. Le MoDem doit présenter des listes autonomes au premier tour dans toutes les régions. François Bayrou s'est même déplacé à Angoulême le 7 janvier dernier pour le marteler.


Alexis Blanc n'est pas impressionné par ce rappel à l'ordre. Au point.fr il confie que "les discussions avancent avec le PS". Prêt à entrer en dissidence. D'ailleurs, déjà, François Bayrou ne veut plus lui parler : "En général, lorsque quelqu'un n'est pas d'accord avec lui, il ne dialogue pas. Il me voit comme un élément perturbateur", dit-il. "François Bayrou me voit comme un ambitieux prêt à tout, aux dents longues. Moi, je pense simplement qu'il faut réhabiliter la démocratie locale face au national, souvent arbitraire." Au-delà de cette querelle d'hommes, de vrais enjeux. Alexis Blanc, pragmatique, rappelle que la "proposition de Royal est honnête". Cinq élus, a-t-elle promis. "Cinq élus, c'est un groupe, un secrétariat, des assistants." Et aujourd'hui, dénonce-t-il, le MoDem local ne dispose pas de moyens, lui-même payant de sa poche le loyer du local. Mais le problème n'est pas seulement matériel.


Pied de nez à François Bayrou

"Je vais vous dire pourquoi il faut accepter la main tendue de Ségolène Royal", nous lance Alexis Blanc, qui déroule ses arguments bien rodés. "Le MoDem de Poitou-Charentes est faible parce que Paris a bloqué la mécanique. Dès septembre, nous avons proposé des noms pour des têtes de liste départementales. Aucun n'a été retenu. Pour l'heure, nous avons simplement notre tête de liste régionale (Pascal Monier, ndlr). Nous avons tenté de travailler le programme, mais nous n'avons pas pu le peaufiner sans candidat. Alors comment faire campagne sans programme, sans projet, sans tête de liste ?"


À cela s'ajoute un souci de cohérence politique. Depuis le mois d'août et le très médiatisé discours du bras droit de François Bayrou Marielle de Sarnez à Marseille ("Ensemble. Pas les uns sans les autres. Et pas les uns contre les autres", avait-elle lancé à une salle pleine de socialistes), le MoDem travaille main dans la main avec le courant socialiste de Vincent Peillon au sein du "Rassemblement social, écologique et démocrate" . Dès lors, pourquoi ne pas accepter la proposition de Ségolène Royal, dont Vincent Peillon fut d'ailleurs un proche ? Alexis Blanc confie recevoir beaucoup "de mails, de coups de fil" de militants, relevant ses faits.


Et puisqu'Alexis Blanc jure ne pas avoir peur d'être exclu de son parti, les statuts rendant beaucoup trop compliquée la procédure, le MoDem de Charente-Maritime devrait donc frapper fort samedi. À 13 heures, il organise un point presse pour dévoiler les conclusions de son Conseil départemental, qui doit se réunir à huis clos au palais des Congrès de Rochefort, de 11 heures à 13 heures. À l'ordre du jour : "La préparation des élections régionales, la situation actuelle en Poitou-Charentes et le positionnement du MoDem dans la région". Plus simplement, les 66 adhérents composant le Conseil départemental voteront pour accepter ou non la main tendue de Royal. Ultime pied de nez au président du parti : sur le communiqué annonçant la conférence de presse, le MoDem de Poitou-Charentes conclut : "Les rénovateurs sont ceux qui ne se rangent pas sous la coupe du pouvoir établi". Une citation empruntée à... François Bayrou.


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