mercredi 13 janvier 2010

L’hommage de la République à Philippe Séguin

Lundi dernier, en la cathédrale Saint Louis des Invalides, « l’église des soldats », a été rendu un hommage solennel de la nation en l’honneur de Philippe SEGUIN. Personnage politique avec une carrière accomplie et émérite, il m’a semblé indispensable de lui consacrer quelques lignes.

Cette cérémonie fût très émouvante ! Depuis l’arrivée du cercueil recouvert du drapeau tricolore accompagné par des roulements de tambours jusqu’aux honneurs militaires dans la Cour de l’Hôtel des Invalides !

Toute la classe politique était là pour lui rendre hommage… la droite, la gauche… Et c’est un événement ! L’ampleur des réactions et la quasi unanimité sur l’homme, malgré notamment ses défauts de caractère, largement soulignés, montrent la probité, l’intégrité et la droiture de Philippe Séguin.

C’était un défenseur de la République. Il était Gaulliste comme l’a rappelé Valéry Giscard D’Estaing, « Philippe Séguin était dans le sillon de ce que l’on appelle le Gaullisme social ». Monseigneur André Vingt Trois l’a qualifié de « grand serviteur de l’Etat », je retiendrai de lui qu’il était un homme politique au parcours exemplaire de rigueur, d’honnêteté et d’indépendance aussi.

Dès 1981, il a pris position en faveur de l’abolition de la peine de mort, contrairement à sa famille politique : le RPR. Entre 1993 et 1997, alors Président de l’Assemblée Nationale, il cherche à moderniser l’institution parlementaire en obligeant les députés à venir plus souvent aux séances ; il refuse le vote des absents et est très strict sur les temps de parole.
Lors de sa Présidence, bien que courte, du RPR, il fit adopter l’élection par les adhérents du Président du RPR.

Philippe Séguin était aussi un homme soucieux des finances publiques et c’est à la Cour des Comptes qu’il prit la posture qui lui convenait le plus. L’Etat, avec ses déficits publics récurrents, sa dette épouvantable et ses gaspillages, était sa cible. Depuis sa nomination comme premier Président de la Cour des Comptes en Juillet 2004, il n’a eu de cesse d’alerter les « Gouvernements », toujours de même tendance que lui, sur la lente dérive des comptes publics en France. Il a aussi dénoncé les niches sociales et fiscales qui font perdre chaque années des milliards d’euros à la France. En 2007, il alertera les candidats à l’Elysée sur l’effort obligatoire de réduction du déficit et de la dette. Mais, il ne sera pas entendu… Avant même que la crise que nous connaissons actuellement n’éclate, la dérive reprend et les déficits augmentent. On se souvient tous, il n’y a pas si longtemps, que Philippe Séguin a menacé de ne pas certifier les comptes de l’Etat … En parfaite indépendance, il n’a eu de cesse de mettre en garde les Gouvernements et le Président de la République des dérives des finances publiques.

Mais, Philippe Séguin, était-il un homme politique ? C’est la question qu’a posée Nicolas Sarkozy lors de son éloge funèbre… « en entrant en politique, Philippe Séguin n’a pas choisi un métier, il a cherché a donner un sens à sa vie ». Voilà en quoi cet homme était exceptionnel. Combien d’hommes politiques peuvent se vanter de la même exigence ? Ses convictions l’ont emporté sur ses ambitions.

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