dimanche 14 octobre 2012

Retraite complémentaire : les réserves fondent plus vite que prévu


Source : Les Echos

Retraite complémentaire : les réserves fondent plus vite que prévu

Avec l'aggravation de la crise, les réserves des régimes complémentaires Agirc et Arrco seraient épuisées respectivement dès 2017 et 2020. Les partenaires sociaux se réunissent vendredi pour examiner des solutions, toutes controversées.

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Les réserves des régimes de retraite complémentaire des salariés du secteur privé fondent comme neige au soleil. Déficitaires depuis 2010, l'Arrco (pour l'ensemble des salariés) et l'Agirc (pour les seuls cadres) sont obligés de puiser dans leurs réserves pour payer la part complémentaire des pensions de 11 millions de retraités. Ces réserves sont heureusement confortables : un peu plus de 6 milliards d'euros pour l'Agirc, près de 42 milliards pour l'Arrco fin 2012.
Elles vont néanmoins s'épuiser plus rapidement que prévu, si l'on en croit les dernières projections qui viennent d'être réalisées. Car l'explosion du chômage réduit les rentrées de cotisations sociales.
Les services de l'Agirc-Arcco ont examiné deux scénarios pour les prochaines années. Le premier, optimiste, table sur un taux de chômage de 9,5 % l'an prochain -alors qu'il est supérieur à 10 % aujourd'hui -, et inférieur à 9 % en 2015. Le second, probablement plus réaliste, table sur un peu plus de 10 % de chômeurs, en 2013 comme en 2015. Dans les deux cas, les résultats sont inquiétants. Les caisses de l'Arrco seraient vides en 2020 ou 2022, celles de l'Agirc dès 2017 ou 2018. Autant dire demain, dans un système de retraite où les décisions mettent du temps à produire leurs effets.

Les débats s'annoncent houleux

Des décisions, les partenaires sociaux qui gèrent l'Agirc-Arrco commenceront à en discuter ce vendredi. Patronat et syndicats se retrouvent pour examiner ces chiffres et tenter de trouver des solutions. Plusieurs scénarios, tous très controversés, ont été chiffrés par les services de l'Agirc-Arrco : hausse des cotisations, augmentation de la durée de cotisation, relèvement de l'âge légal de la retraite, moindre revalorisation des pensions...
Le problème, c'est qu'aucun changement de paramètre, pris isolément, ne change vraiment la donne. Par exemple, si on reculait l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans très rapidement, entre 2017 et 2023, cela rapporterait moins de 5 milliards d'euros à l'Agirc-Arrco à l'horizon de 2030. La situation financière des régimes serait certes améliorée, mais cela ne repousserait pas l'échéance d'épuisement des réserves à court terme.
Les débats s'annoncent donc houleux. Deux lignes vont s'affronter. Certains négociateurs plaideront pour des mesures immédiates, afin de sauver les retraites complémentaires à court terme. D'autres souligneront qu'il ne sert à rien de « rafistoler » les comptes dans l'urgence alors que le gouvernement lance dès le début de l'année prochaine une concertation en vue de réformer l'ensemble du système de retraite.

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