mardi 19 juin 2012

Le Centre droit uni à l'Assemblée Nationale


Source : Le Point
Un peu plus d'un an après la création de la confédération des centres (Ares) - qui n'aura pas survécu aux guerres d'ego entre ses deux principaux leaders, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin -, les lieutenants du centre droit vont de nouveau tenter d'unir leurs forces, à l'Assemblée nationale, pour commencer. Retour sur un rabibochage forcé.
Le président du Parti radical a annoncé, mardi, la création d'un nouveau groupe centriste dont il sera le président, l'Union des démocrates et indépendants (UDI). Ce groupe, qui rassemble des députés du Parti radical, du Nouveau Centre d'Hervé Morin et des indépendants - dont, selon un proche de Borloo, le maire de Neuilly divers droite, Jean-Christophe Fromantin -, comprendrait déjà 17 membres, à en croire le député du Nord, qui a précisé que l'UDI avait vocation à accueillir d'autres parlementaires. Parmi les députés du Nouveau Centre déjà sûrs de siéger dans ce groupe, les ennemis intimes de l'ancien ministre de la Défense, Jean-Christophe Lagarde,André SantiniMaurice Leroy et François Sauvadet (ce dernier sera d'ailleurs vice-président du groupe), en bref, les "putschistes" qui avaient milité contre sa candidature à la présidentielle. En prévision de la campagne législative, ces derniers avaient créé, avec Jean-Louis Borloo, l'association de financement répondant à l'acronyme barbare d'Urcid (Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates), histoire d'être en position de prendre leur indépendance financière du Nouveau Centre.

Morin contraint de rejoindre Borloo ?

Hervé Morin, de son côté, n'était pas en reste. Jusqu'au premier tour des élections législatives, il expliquait à qui voulait bien l'entendre qu'il était hors de question pour lui de participer à un groupe où siégeraient les affreux putschistes. Sauf qu'entre-temps le patron du Nouveau Centre a obtenu des résultats décevants. Aujourd'hui, il prétend compter sur "10 à 15 députés", mais ce chiffrage comprend les Lagarde et consorts, alors qu'il espérait, avec ses seuls soutiens, et en ralliant quelques divers droite, pouvoir constituer un groupe (minimum 15 députés). Alors, Morin a décidé, sans grand enthousiasme, de rejoindre le groupe, avec les députés qui le soutiennent, comme il l'explique au Point.fr. Les deux députés rattachés à l'Alliance centriste de Jean Arthuis, Thierry Benoit et Philippe Folliot, devaient se réunir mardi soir pour prendre leur décision, mais ils devraient logiquement suivre les élus du Nouveau Centre. Quant aux deux députés MoDemJean Lassalle etThierry Robert, ils sont les "bienvenus". Le patron du Nouveau Centre assure en avoir discuté avecFrançois Bayrou. Plus étonnant encore : Morin n'exclut pas un rapprochement des partis du centre droit, mais plus tard.
À la question "Allez-vous constituer un groupe centriste autonome avec Jean-Louis Borloo ?", qui lui a été posée mardi au Talk Orange du Figaro, au moment même où le président du Parti radical annonçait la création de son groupe, l'ancien ministre de la Défense, un tout petit peu hésitant, avait déjà répondu : "Oui, pourquoi pas." Un peu plus tard, il ajoutait : "Je réunis aujourd'hui mes amis pour en parler." "Jean-Christophe Lagarde sera-t-il là ?" l'interroge-t-on alors. "J'ai dit mes amis", coupe Morin. Les rancoeurs sont donc loin d'être oubliées, mais il fait mine de vouloir les mettre sous le tapis : "Ce n'est pas pour moi le sujet central de la... Enfin, ma personne ne compte pas", bafouille-t-il, sibyllin. "Ce que je souhaite, c'est une force cohérente, unie et soudée." Parmi les "amis" de Morin, Philippe Vigier, réélu dès le premier tour des législatives, et qui avait publié un communiqué, lundi, appelant "les centristes de toutes les sensibilités, les modérés, les démocrates sociaux (à) prendre leurs responsabilités et (à) dire non à la démultiplication des chapelles".
À noter que le président du Nouveau Centre avait tout de même évoqué la possibilité de constituer un groupe avec moins de 15 députés, dans le cas où le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, déciderait d'abaisser ce seuil pour permettre au Front de gauche de constituer un groupe. Reste qu'entre le mastodonte UMP et un groupe de centre droit plus important que le sien, et présidé par le (toujours) populaire Jean-Louis Borloo, Hervé Morin se serait retrouvé dans une position peu confortable, bien que sa campagne présidentielle avortée lui ait fait gagner quelques points de notoriété, comme il aime à le rappeler... D'ailleurs, à la question "le centre droit peut-il exister en dehors de l'UMP ?", celui qui s'était rapproché de Jean-François Copé ces dernières semaines, au point de tenir des conférences de presse communes, a répondu par un "oui" sans hésitation. Un avis que ne partage manifestement pasMarc-Philippe Daubresse, le secrétaire général adjoint de l'UMP, qui, alors qu'il avait souscrit à l'Urcid pour les législatives, aurait plutôt l'intention de continuer à siéger à l'UMP... Sous le patronage de Jean-Pierre Raffarin ?

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