dimanche 26 février 2012

Le Nouveau Centre choisit Nicolas Sarkozy sur fond de profondes divisions

Le Nouveau Centre a donc choisi Nicolas Sarkozy comme candidat du 1er tour.


Je reviendrai demain sur le choix du candidat retenu, je préférerai revenir aujourd'hui sur l'ambiance du Congrès qui est profondément choquante.


La palme semble revenir tout de même à Jean Christophe Lagarde, député maire de Drancy, dont l'attitude a été lamentable ! Faire venir des bus de Seine-Saint Denis pour s’assurer d’être applaudi, pour le jeu de l'applaudimètre n’est pas choquant mais faire venir des cars pour huer un membre du parti, son président n’est pas digne de la politique voulue par les centristes. Les militants présents ont été choqués par ce pourrissage nauséabond du Congrès.


Ensuite, Jean-Christophe Lagarde s’est trompé de congrès. L’objectif n’était pas de choisir le président du Nouveau Centre (sinon Hervé Morin aurait d’ailleurs gagné assez largement) mais de choisir une ligne politique. Il est difficile de critiquer Hervé Morin pour une aventure solitaire alors que les fédérations et les militants étaient tout de même majoritairement derrière leur leader. Mais il est encore plus difficile d’attaquer l'aventure solitaire d’Hervé Morin quand soit même on appelle à voter Jean Louis Borloo en septembre, puis on rencontre François Bayrou en décembre et que l’on finit porte-parole de Nicolas Sarkozy en février sans jamais avoir demandé l’avis des militants alors que l’on est le président exécutif du parti.


Il n'est absolument pas honoré de ses actes d'autant avec les fonctions qu'il exerce. De telles attitudes ne correspondent absolument pas à ma conception de la politique.


Le Nouveau Centre a fait "Une" des journaux ce week end où l'on retiendra que les centristes ne sont finalement pas des centristes puisqu'ils rejoignent Nicolas Sarkozy puis qu'ils sont profondément malhonnêtes puisqu'ils ne savent pas se respecter !






Dans une ambiance houleuse, le parti de Hervé Morin, réuni en congrès extraordinaire, a voté son ralliement au candidat de l'UMP.

"Démission ! Démission ! 0 % !" Ambiance délétère, samedi matin, au congrès extraordinaire du Nouveau Centre, qui se tient au pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne. Dix jours après le retrait d'Hervé Morin de la course à la présidentielle, adhérents et militants ont été invités à venir voter pour l'une des trois motions d'avenir présentées par des personnalités du parti. 7 300 militants ont la possibilité de voter par Internet jusqu'à 14 heures. À 14 h 30, les résultats tombent. Avec 35 % de participation, la motion de Morin, pour un soutien à Nicolas Sarkozy, l'emportera largement, à près de 68 %. Mais à Nogent, pro-Sarkozy, pro-Bayrou, morino-sarkozystes et anti-Morin..., toutes les tendances étaient représentées. Et le congrès a rapidement viré au règlement de comptes...


Au fond de la salle, des militants du 93, le département de Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du parti, huent Morin et ceux qui l'ont soutenu à chacune de leurs interventions. Le député-maire de Drancy, qui, avec d'autres caciques pro-Sarkozy du parti - François Sauvadet, André Santini, Maurice Leroy -, a désavoué Morin avant même qu'il ne déclare sa candidature au pied du pont de Normandie, est assis au deuxième rang. Il fait mine de n'être pour rien dans la présence de "ces jeunes gens égosillés", comme les appellera Jean-Marie Cavada. "Jour triste", déclarera-t-il même à la tribune. Reste que les militants de Seine-Saint-Denis ne sont pas les seuls à manifester leur rancoeur, après "l'humiliation" qu'a constituée, selon eux, la courte candidature du président du parti.

Morin tente de se justifier


À la tribune, la confiance règne : chaque intervention est chronométrée. Morin, la démarche encore plus ondulante que d'habitude, accueilli par quelques applaudissements, mais surtout hué par une bonne moitié de la salle, vient expliquer pourquoi il appelle à soutenir Nicolas Sarkozy dès le premier tour de l'élection. Mais décidément, le plus compliqué pour Morin, ce samedi matin, est donc de justifier la démarche qui a été la sienne. "La motion d'Hevé Morin vise à rendre sa candidature légitime, alors qu'elle ne l'a pas été pour beaucoup de militants..." résumera d'ailleurs un jeune centriste. "Maintenant, en France, on sait qui on est ! On sait que le Nouveau Centre, ce n'est pas l'UMP, pas le MoDem !" tentera malgré tout de convaincre l'ex-candidat, la gorge légèrement serrée.


Lagarde monte au créneau


Mais ce sont ses proches qui se chargent d'attaquer directement les anti-Morin. Ainsi le député Jean Dionis du Séjour, très remonté à la tribune, s'adresse-t-il directement à Lagarde : "Cher Jean-Christophe, on peut se faire plaisir en traitant Hervé Morin de chèvre, mais mesures-tu la responsabilité qui est la tienne avec ces dénigrements ?" Le numéro deux du parti ne tardera pas à répondre à la tribune, et pas mollement : "Le débat n'a pas eu lieu parce qu'on a refusé qu'il ait lieu !" tonne-t-il. Et d'accuser, hurlant pratiquement au micro : "C'est parce qu'on n'a pas eu ce courage que notre famille a ces difficultés aujourd'hui !" Et Lagarde, pour qui "0,25 % d'intentions de vote n'est pas une ambition décente", de moquer ces propos, inscrits dans la motion présentée par Hervé Morin : "Ces trois mois de campagne ont constitué un formidable investissement pour le futur de notre formation..."


"Nooooon", maugrée Morin au premier rang tandis que Lagarde poursuit sa démonstration sur l'inanité supposée de sa candidature. "Et pourquoi tu soutenais Borloo ?" lance-t-il à l'orateur. Plus remonté que jamais, Lagarde, que Philippe Vigier essaye vainement d'interrompre, se lâche, accusant au passage Dionis du Séjour de "donner des leçons tout le temps" : "Parce que je ne voulais pas que nous nous retrouvions dans la situation où tu nous as emmenés... !" Tonnerre d'applaudissements au fond de la salle. Rappelons que Jean-Christophe Lagarde, après avoir hésité entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou, pourrait bien être nommé porte-parole adjoint du président sortant. Quant à Hervé Morin, il a annoncé samedi à l'issue du vote son intention d'être candidat à sa propre succession à la présidence du parti. La course est ouverte...


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