mercredi 7 septembre 2011

A 45 : Nicolas SARKOZY renvoit les politiques locaux face à leurs responsabilités

Nicolas SARKOZY était hier en déplacement dans la Loire où il avait souhaité rencontrer les professionnels du transport routier.


Ce déplacement, d'autant plus accompagné d'une visite d'entreprise de transports et d'un repas avec des représentants de transporteurs, laissait supposer que le Président de la République allait répondre aux attentes des décideurs politiques et économiques ligériens sur le projet d'autoroute A 45. Et d'ailleurs, nombreux étaient ceux qui pensaient que le Président allait arriver avec le sujet de l'A45 tranché...


En lisant, les propos tenus par Nicolas SARKOZY, je suis loin d'être atteint par l'optimisme. Il a certes eu des paroles encourageantes pour le lancement de l'appel d'offre à concession mais il a été d'une grande clarté quant au devoir des élus locaux de la Loire et du Rhône de se mettre auparavant d'accord.


Malheureusement, tout le monde sait que depuis des années, le Conseil général du Rhône notamment mais aussi d'autres lobbies freinent des deux pieds ce projet autoroutier essentiel pour la survie économique du bassin stéphanois. Le premier des opposant est Michel MERCIER, actuel Ministre.


La réponse du Président de la république, hier à Veauche, ne pouvait être autre que de renvoyer à l'échelon local, mettre les élus face à leurs responsabilités, pour décider ensemble, Loire et Rhône, de l'avenir que l'on voulait donner à ce dossier.


Etant attentif au dossier de l'A45 depuis de nombreuses années, je suis pessimiste quant à la possibilité de trouver un accord entre les différentes collectivités dans les 3 mois. Je suis encore plus inquiet de savoir que ce sera l'Etat, avec le Président du Conseil général du Rhône membre du Gouvernement, qui tranchera quant aux suites de l'A45... Tout laisse supposer que ce sera en faveur de la Loire...


Je crains que nous restions encore longtemps dans la situation confuse que nous connaissons depuis plusieurs années...




Source : Le Progrès





Hier, dans la Loire, le président de la République a indiqué que tout sera décidé avant la fin de l’année

En se rendant hier à l’entreprise de transports Vialon à La Fouillouse, le président de la République a voulu « rendre hommage à une profession courageuse ».


Devant les salariés de l’entreprise, des professionnels des transports et des élus, Nicolas Sarkozy a mis en avant ces hommes et ces femmes qui tous les jours sur la route font « un métier exigeant, difficile qui demande des sacrifices ».


Mais beaucoup de ces professionnels attendaient que le président de la République s’exprime sur l’A 45. Pas un mot en public sur ce sujet si sensible. Une certaine frustration se lisait sur les visages des décideurs et des élus ligériens.

Il a fallu attendre la fin du déjeuner, que le président a pris au relais routier Le Champvert à Veauche, pour qu’il évoque l’A 45. Pas d’annonce transcendante. En fait une sorte de service minimum, en rappelant la situation actuelle du dossier, tout en fixant les décisions finales pour la fin de l’année.


Nicolas Sarkozy a compris qu’il y avait « un désaccord entre les élus de la Loire et ceux de l’agglomération lyonnaise. Les uns parce qu’ils veulent développer leur département avec une bretelle autoroutière d’une cinquantaine de kilomètres. Les autres parce qu’ils ne veulent plus avoir de véhicules sur leur territoire ». Pour mettre tout le monde d’accord, le président de la République a demandé au préfet de la Loire et au préfet de la région Rhône-Alpes de réunir les élus.


Selon le vœu présidentiel, cette réunion devra déboucher sur un accord dans un délai de trois mois. Si tel n’était pas le cas, « c’est l’État qui tranchera », affirme Nicolas Sarkozy.

Quant au lancement de l’appel d’offres à concession réclamé par les Ligériens depuis plus de deux ans, avant de le lancer, le président de la République pose une condition : « Il faut que les clés de répartition financière entre les collectivités locales et l’État soient précisées, non pas en euros puisqu’on ne sait pas combien ça coûtera, mais en pourcentage ». Là aussi le président Sarkozy veut connaître d’ici à trois mois la décision de chaque collectivité (conseils généraux de la Loire et du Rhône, conseil régional et Saint-Etienne Métropole). « Une fois que nous connaîtrons ces clés de répartition, nous lancerons l’appel d’offres à concession ».


Quant au coût de l’autoroute, Nicolas Sarkozy a reconnu qu’il ne pouvait pas être connu avant le lancement de l’appel d’offres à concession. Car c’est le concessionnaire qui fixera le prix. D’où une certaine hésitation des collectivités à se prononcer sur un pourcentage avant de connaître le coût réel de cette autoroute.


S’il faudra patienter encore jusqu’à la fin 2011pour le lancement de l’appel d’offres, Nicolas Sarkozy a rappelé que « l’enquête publique a été réalisée et que l’ensemble des recours a été purgé » et le chef de l’État d’en conclure « qu’avant la fin de l’année tout sera décidé et cet équipement se fera ».


En fait ce que le chef de l’État a exposé hier, c’est la confirmation de l’étude supplémentaire demandée par Matignon, en octobre 2010, au conseil général de l’Environnement et du développement durable. Après la parole présidentielle, on peut penser que le délai de trois mois sera respecté. Si ce n’était pas le cas, le sort de l’A 45 serait au mieux renvoyé après l’élection présidentielle. Et la Loire attendrait toujours.

Réactions


André Mounier, président de la Chambre de commerce et d’industrie : « Une perche du président qu’il faut saisir »
« Nicolas Sarkozy a pris le pari de l’A 45. C’est une bonne chose. Mais ce que je regrette, c’est la méthode. Avant de demander aux collectivités ce qu’elles peuvent payer, il vaudrait mieux savoir combien le futur concessionnaire investira. Et non pas l’inverse. Aujourd’hui, les collectivités qui veulent l’A 45 doivent aussi s’engager, que ce soit dans la Loire ou dans le Rhône, car l’A 45 n’est pas un problème uniquement stéphanois. Elle concerne aussi toutes les entreprises du Rhône et bien au-delà, puisqu’il s’agit bien de l’axe Lyon/Toulouse. Alors, attendre trois mois avant le lancement de l’appel d’offres, ce n’est rien, quand on attend depuis 40, voire 50 ans ! Le président de la République tend une perche qu’il faut saisir, au nom de la compétitivité des entreprises et de l’attractivité du territoire ».

Jean-Louis Gagnaire, Régis Juanico, députés, Jean-Claude Frécon, parlementaires PS : « Une visite qui nous laisse sur notre faim »
« Le président de la République n’a pas répondu aux inquiétudes des entreprises et des salariés de la Loire, ni aux attentes des Ligériens. Il a ainsi fallu attendre la sortie du restaurant pour que Nicolas Sarkozy aborde l’avenir de l’A 45. On ne sait toujours pas si le gouvernement va lancer la procédure d’appel d’offres. En résumé, le menu du jour concernait davantage la campagne présidentielle que le sort des Ligériens. »




Dossier de l’A45 : le serpent de mer navigue dans la Loire depuis 1935


Histoire sans fin. On en parle depuis 75 ans et l’on ne voit toujours rien venir…

Déjà, en 1935, la Société des autostrades françaises présentait son projet de liaison rapide entre Saint-Etienne et Lyon. Un projet qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’actuel tracé. Depuis, rien n’a bougé !
À l’époque, l’affaire était tellement dans la poche qu’il y restera 75 ans ! Et aujourd’hui, l’A 45 est sans aucun doute la doyenne des autoroutes virtuelles de France…

1996 : Anne-Marie Idrac, secrétaire d’État aux Transports annonce le 3 juin à Saint-Étienne l’inscription de l’A45 au Schéma directeur routier national.


1999 : Jean-Claude Gayssot, ministre de l’Équipement, affirme le 8 octobre à Saint-Etienne que « ce nouvel axe est indispensable ».


2004 : le ministre des Transports, Gilles de Robien dévoile la fameuse bande des 300 mètres, affirmant « que l’A 45 se fera dans les meilleurs délais de telle sorte qu’elle soit mise en service avant 2015 ».


2004 : à Saint-Etienne, le 14 novembre, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin annonce que l’A45 fait partie des priorités nationales et que le calendrier doit être respecté.

2007 : en visite officielle à Saint-Etienne le 3 décembre, le premier Ministre François Fillon fixe clairement l’ouverture de l’A 45 pour 2015 « conformément aux engagements de l’État ».


2008 : le ministre de l’Écologie et de l’Aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo, signe la déclaration d’utilité publique le 17 juillet. Une étape importante vient d’être franchie.


2009 : Réunis à l’occasion du derby AS Saint-Etienne/Olympique Lyonnais, les présidents des CCI de Lyon, Saint-Etienne, Le Puy, les CGPME de la Loire et Rhône-Alpes, mais également les présidents de l’ASSE et de l’Olympique Lyonnais, adressent une lettre ouverte le 31 octobre, au président de la République, publiée dans le Progrès, rappelant que l’A 45 est un enjeu stratégique pour le territoire, les entreprises et l’emploi.

2011 : le 28 juillet, Michel Mercier, ministre de la Justice en visite à La Talaudière, répond à un élu de la Loire qui l’interroge sur le projet de la future autoroute : « L’A 45, ils en ont tous parlé, mais personne ne l’a faite. Ne te casse pas la tête… »


2011 : En visite dans la Loire, hier, Nicolas Sarkozy a affirmé « que l’A 45 doit se faire ».



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