mercredi 4 mai 2011

Avec un mois d'avril 4°C supérieur aux moyennes saisonnières et une sécheresse qui nous guette, 2011 s'annonce rude pour notre agriculture

Huit départements français subissent actuellement des mesures de restrictions d'eau. Les pluies sont insuffisantes depuis janvier pour alimenter au maximum certaines nappes phréatiques. Au coeur du printemps où la nature est en pleine renaissance et si la situation venait à perdurer, cette carence en eau pourrait avoir une influence négative sur les cultures et les futures récoltes.

Si le manque d'eau venait à s'accentuer dans les années qui viennent et si les sécheresses saisonnières avancées se multipliaient, il faudra que notre agriculture remette en cause certaines filières de cultures énormément consommatrices d'eau, c'est notamment le cas du maïs.



Source : Le Figaro





Avril a battu des records avec une température supérieure de 4 °C à la moyenne de référence.

Les semaines se suivent et, pour l'heure, se ressemblent. Depuis le début de l'année les températures sont au-dessus des normales saisonnières. Mais ce qui n'avait rien de très exceptionnel en janvier et février l'est devenu en avril. Et sur la base des modèles de prévision français et internationaux, Météo-France prévoit pour mai, juin et juillet des températures qui devraient continuer «d'être plus chaudes que la normale».




Avec une température moyenne supérieure de 4 °C à la moyenne de référence, «avril 2011 se positionne au deuxième rang des mois d'avril les plus chauds depuis 1900», précise l'organisme. Plusieurs records quotidiens ont été battus dans le sud de la France, dans les Alpes et localement en Bretagne. Le précédent record remontait à avril 2007 avec une anomalie par rapport à la moyenne de plus 4,3 °C.




Du fait des conditions anticycloniques au cours du mois dernier, ce sont surtout les températures maximales de l'après-midi qui étaient anormales, avec une moyenne supérieure de 5,5 °C. En fin de nuit, la moyenne n'a dépassé la norme que de 2,5 °C. «Cette situation s'explique notamment par le fait que les nuits étaient sans nuages», commente Gilbert Schneider, ingénieur à la direction de la climatologie de Météo-France. Les nuages en effet fonctionnent un peu comme un couvercle, ils bloquent la chaleur. Un ciel limpide assure un meilleur refroidissement.




Soleil et sécheresse




Ces températures élevées se sont accompagnées jusqu'à présent d'une grande sécheresse, tout particulièrement dans le nord de la France, mais aussi de l'Europe. À l'identique des premiers mois de 1976 ? «En surface, les sols sont beaucoup plus secs qu'en 1976, où il y avait eu un peu de pluie en février et en avril», précise encore Gilbert Schneider. De plus, les températures avaient été un peu moins élevées et donc l'évaporation des sols moindre. En revanche, les nappes phréatiques sont aujourd'hui relativement mieux remplies qu'en 1976, les pluies ayant été beaucoup plus abondantes l'automne dernier qu'il y a trente-cinq ans.




Reste à savoir maintenant si soleil et sécheresse vont perdurer alors que plusieurs départements sont désormais concernés par les premières restrictions préfectorales d'utilisation d'eau. Toujours selon Météo-France, la fin du printemps et le début de l'été devraient être plutôt chauds. Une information qui s'appuie sur les projections effectuées par cinq grands modèles météorologiques (français, européen, anglais, japonais et américain). Mais une information qu'il faut malgré tout prendre avec prudence.




«Nous n'accordons qu'une confiance toute relative à ces prévisions de printemps», reconnaît Isabelle Charon, également climatologue à Météo-France . Habituellement, les informations fournies par les modèles sont renforcées par l'analyse des grands événements climatiques qui opèrent sur les océans. Relativement stables dans le temps, ils offrent une assez bonne lisibilité aux météorologues. Or, actuellement, il n'y a justement pas d'événements vraiment significatifs.
Quant à savoir si la sécheresse va perdurer, Météo-France estime «qu'aucun scénario ne se dégage pour les cumuls de précipitations». En revanche Météo Consult se lance. Si, à l'instar de Météo-France, cette société, filiale du Figaro, estime que l'on va plutôt vers un début d'été chaud, elle y associe des orages. «Il pourrait y avoir des vagues orageuses récurrentes et violentes», explique Régis Crepet. Ce qui ferait une nouvelle différence avec 1976. Il avait fallu attendre la fin de l'été pour voir les premières gouttes d'eau.


















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