samedi 7 mai 2011

Morin : « L’UMP est une parenthèse qui s’achèvera en 2012 »

Source : Le Parisien



Le Nouveau Centre réunit aujourd’hui à Versailles son conseil national. Objectif : voter la création d’une confédération centriste que doit rejoindre dans une semaine le Parti radical de Jean-Louis Borloo. Ce remake de l’UDF qui veut avoir son candidat en 2012 se cherche un nom. Ce pourrait être Pour une France juste. Mais les centristes devront aussi compter avec François Bayrou, qui n’entend pas abandonner le terrain à ses anciens amis ralliés à Nicolas Sarkozy depuis 2007.

Avez-vous renoncé à vous présenter en 2012 au profit de Jean-Louis Borloo ?


HERVÉ MORIN. Je reste déterminé à porter le message politique de ma famille. N’en déplaise à ceux qui voudraient une guerre Borloo-Morin : il n’y aura pas de combats personnels. Un ancien dirigeant de l’UDF disait : « Le pays passe avant le parti et le parti avant ma personne. » J’ai fait mienne cette devise. Les sondages lui sont plus favorables. Mais un sondage en mai ne fait pas l’opinion à l’automne. Le meilleur candidat est aussi le plus déterminé et le plus volontaire. Voyez François Hollande : je parie qu’il va gagner la primaire PS !

Samedi, vous allez plaider le rassemblement centriste et l’exigence d’une candidature en 2012. Doutez-vous de la détermination de Borloo ?


En 2007, lorsque nous avons créé le Nouveau Centre, le but était de retrouver le poids politique de l’UDF. Nous sommes l’ossature de la future confédération centriste, le parti le plus construit. C’est de notre responsabilité de rassembler. La candidature centriste est intimement liée au rassemblement de notre famille. Quinze à 20% de Français se reconnaissent dans la droite modérée. Ils ont le droit à cet engagement.

Donc si Borloo laisse tomber, vous y allez ?


Je ne suis pas le plan B de Jean-Louis. Je suis pleinement engagé.

N’est-il pas contradictoire de critiquer Nicolas Sarkozy comme vous le faites dans votre livre* et de dire par avance que vous vous rallierez à lui au second tour ?


L’alliance avec un parti de droite, ce n’est pas l’alliance avec le seul Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas parce que j’ai été quatre ans au gouvernement que je n’ai pas le droit d’en tirer les conséquences. Si son bilan apparaît aussi négativement aux Français, c’est que la forme a entaché le fond.

Vous dites que la confédération des centres sera « fenêtres grandes ouvertes ». Cela s’adresse-t-il aussi à François Bayrou ?


Je dis à François que cela ne peut se faire que dans la clarté politique. Pas dans la confusion qui empêche les électeurs de savoir quel sera le modèle d’alliance du second tour.

Pour Bayrou, le centre, c’est l’indépendance. Pas pour vous ?


L’indépendance, ce n’est pas la solitude, car, dans ce cas, on ne peut pas passer d’accord ni peser. On peut tout à fait revendiquer son appartenance à une coalition, ne plus vouloir être des supplétifs et même aspirer à devenir le parti majoritaire.

Les centristes de l’UMP n’ont pas l’air pressés de vous rejoindre. Qu’en pensez-vous ?


C’est pour leur permettre de venir que la confédération prévoit d’accueillir des « membres associés ». On peut comprendre qu’avant de se jeter à l’eau ils veuillent en tester la température… Ils la sentiront mieux à l’automne.

Les députés radicaux ne se bousculent pas non plus…


Rendez-vous lors du congrès radical le week-end prochain. Le fonctionnement de l’UMP a démontré aux centristes et aux libéraux que le schéma selon lequel ils pourraient faire vivre leurs idées dans un grand parti est une illusion. L’UMP redevient le RPR. Avant ou après la présidentielle, le paysage politique aura retrouvé ses deux droites. L’UMP dans sa configuration actuelle est une parenthèse qui s’achèvera en 2012!


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