dimanche 8 mai 2011

Conseil national du Nouveau Centre : Discours de cloture d'Hervé MORIN


Mes chers amis,


Nous sommes le 7 mai. Dans un an, nous saurons qui sera le prochain Président de la République.


C’est pourquoi je vais être aujourd’hui plus politique que d’habitude.
C’est pourquoi je vais entrer dans le vif du sujet tout de suite devant le Conseil national du parti qui est notre Parlement.


Avant de commencer je voudrais répondre à tous ceux qui m’ont adressé mails et sms pour me demander pourquoi j’étais allé sur le plateau de l’émission de télévision de Jean-Louis il y a un mois chez Arlette Chabot? Quelques-uns me félicitaient de ce geste mais beaucoup n’ont pas compris et me l’ont reproché.


J’ai tenté d’y répondre par voie d’un message sur mon profil Facebook à mes 9 000 amis. Mais je crois utile d’y revenir quelques instants.


Je vais être clair avec vous comme je l’ai toujours été. Etre sur le plateau de France 2 au milieu des invités, ce n’est ni une abdication ni un renoncement mais l’expression d’un devoir et d’une exigence.


Cher Jean-Louis, tout le monde sait que notre relation n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Nous avons chacun nos combats et nous avons chacun nos souvenirs. Il y a eu 2002. Il y a eu 2007. Et c’est vrai, nos chemins ont été plus souvent parallèles que convergents.


Quand tu as rejoint l’UMP en 2002, les parlementaires aujourd’hui Nouveau Centre bataillaient sur les bancs de l’UDF avec François Bayrou pour défendre le pluralisme et une certaine idée de la démocratie.


En 2007, nous nous sommes retrouvés après le 1er tour, à la même table du Conseil des ministres, toi faisant exister le Parti Radical au sein de l’UMP et moi créant le Nouveau Centre pour reconstruire un centre indépendant.

Les députés présents se souviennent de nos échanges plutôt virils aux journées parlementaires de Nice en septembre dernier.


En rappelant cela, je ne cherche pas à savoir qui d’entre nous a eu le juste chemin car ni l’un ni l’autre ne sera béatifié prochainement. Et encore moins au Congrès du Parti Radical le week-end prochain !


Et disons les choses jusqu’au bout :
C’est vrai qu’au sein du Nouveau Centre, certains doutent de ta volonté d’aller jusqu’au bout de la reconstruction d’un Centre réellement indépendant de l’UMP. J’ai entendu ceux aussi qui craignent que la tête des centristes soit amenée à Nicolas Sarkozy sur un plateau avant le 1er tour de 2012.


Avant d’aller à cette émission, je savais très bien comment ma présence serait interprétée. Mais en allant à France 2, je voulais exprimer un double message ou plus exactement porter une double exigence qui est autant la mienne que la vôtre.


Première exigence :
Le centre doit se rassembler

Deuxième exigence :
Le centre doit avoir un candidat à l’élection présidentielle

C’est le sens même de la résolution que vous venez de voter.
Décider d’entrer dans la Confédération, ce n’est ni pour moi ni pour vous simplement adopter des statuts. Ce n’est pas simplement signer en bas de page un document qui fixe les conditions de fonctionnement d’une confédération.


C’est un engagement. C’est la volonté de vivre ensemble sans arrières pensées, sans coups fourrés, pour porter une alternative aux élections de 2012.

Mes Chers amis,
Arrêtons-nous quelques instants et revenons en arrière.
En 2007, nous créons le Nouveau Centre dans les conditions que vous connaissez. Nous créons le Nouveau Centre non pas pour créer une simple coquille juridique qui nous abritera mais parce qu’au fond de nous-mêmes, nous savons que nous voulons faire revivre nos valeurs et notre famille politique.


Depuis cette date, c’est notre idée fixe.

Préserver la petite flamme centriste bien sûr.


Construire et faire vivre notre nouveau parti, bien sûr.


Tout cela était le préalable. Mais nous avions toujours en tête le moment où nous serions en capacité de sonner le rappel, et de dire aux tribus centristes dispersées de venir rejoindre la vieille maison dont nous avions gardé les clés. Nous avons défriché, nous avons labouré, nous avons semé, mais avec cet espoir au fond de nous-mêmes de pouvoir un jour nous retrouver. Parce que la dispersion, nous le savons, c’est forcément l’impuissance.

Alors chers amis, je vous le demande, alors que tout redevient possible, alors que le rassemblement redevient réalité, est-ce que j’allais le mettre en danger pour des ambitions personnelles, est ce que j’allais claquer la porte au nez de nos amis et me barricader avec vous à l’intérieur de la maison ?


Nous avons voté au Conseil national du mois de janvier à Vincennes le cadre et les conditions du rassemblement ; elles sont réunies aujourd’hui.


Vous le savez, avant d’être élu, j’ai été collaborateur de François Léotard. Même s’il est vrai qu’il ne se l’appliquait pas toujours à lui-même, il disait souvent dans ses discours : « Le pays passe avant le parti ; le parti passe avant ma personne ». Eh bien, j’essaie de faire mienne sa devise.
Une autre attitude ça n’aurait pas été moi. D’abord parce qu’avant d’être le président du Nouveau Centre, je suis d’abord un militant centriste.


J’ai vécu 1995 où les rivalités de personnes nous ont conduits à aller chercher un candidat du parti d’â côté, pur fruit du RPR. Un peu comme si aujourd’hui nous allions chercher Dominique de Villepin pour porter les couleurs de la famille centriste. Un cauchemar !


J’ai connu 1998 et la scission de l’UDF entre les libéraux et les démocrates-chrétiens.


J’ai connu 2002 avec un candidat qui chaque jour enregistrait une nouvelle défection au point qu’à trois semaines du 1er tour de l’élection présidentielle et avant la fameuse claque de Strasbourg, les sondages nous donnaient entre 1 et 2%. Vous vous rendez-compte, 1 à 2% pour le candidat de la première force politique territoriale de France !

Et enfin j’ai connu 2007 ou nous avons su rassembler7 millions de Français derrière un homme qui portait nos idées et qui les a vidangées en quelques jours sur l’aune de son ambition personnelle.


Alors, Mes Chers amis, ne comptez pas sur moi pour écrire une nouvelle page de cette tragédie presque comique à en pleurer, qui empêche les centristes, alors qu’ils sont majoritaires dans le pays, d’accéder au pouvoir.


Croyez-vous que les Français attachés à la famille centriste ont envie de voir le même spectacle que chez les autres ?


A peine Nicolas Hulot est-il candidat que les amis d’Eva Joly brandissent le bilan financier de ses sociétés. A peine Dominique Strauss-Kahn pose le pied sur le sol de France, que ses meilleurs amis socialistes lui rappellent qu’il n’est pas là pour faire la promotion des voitures allemandes comme un vulgaire trader étrennant son bonus. Au PS, la guerre des trois aura bien lieu ! Chez nous, je vous l’assure, la guerre des égos n’aura pas lieu !


Mes Chers amis,
Je veux que nous sortions de la logique de chapelle. Je veux que nous sortions du patriotisme de parti. Car réfléchissez bien : au-delà des adhérents du Nouveau Centre, pensez à tous ces Français qui représentent entre 15 et 20% à chaque élection présidentielle, et qui souhaitent que soit entendu le message d’ouverture et d’apaisement de la droite modérée. Vous voyez, quand j’ai décidé d’aller sur le plateau de France 2, c’est à eux que j’ai pensé.


Les vrais centristes, et tous ceux qui veulent une alternative à droite et au centre, je sais qu’ils veulent que nous soyons réunis. Ils voient bien que l’histoire est en train de s’écrire, et ils veulent que les chefs s’entendent et mettent leurs rivalités de côté. Moi je les entends et je dis qu’ils ont raison. C’est pour ça que je suis allé écouter Jean-Louis. Et je vais vous dire que je ne le regrette pas car je l’ai trouvé très bon, avec un ton nouveau, à la fois apaisé et revigorant ; bref, une autre de façon de parler de la France et des Français.


Vraiment cela changeait d’un tas d’autres hommes politiques. Voir l’intérêt général de son parti. Dire du bien de l’autre même si c’est un concurrent. Vous ne croyez pas que c’est ça aussi l’autre façon de faire de la politique ?


En fait, quand on analyse les choses, on voit qu’il y a deux raisons majeures qui compliquent toujours l’union des centristes : la question des alliances avec nos partenaires et la question des idées.


La question des alliances avec nos partenaires a toujours été compliquée à commencer par le principe même de l’alliance. Est ce qu’il en faut une ? Est ce qu’on devient plus fort en s’alliant ou en restant indépendant ? Est-ce qu’on accepte de gouverner uniquement si on est le parti majoritaire? C’était le débat d’entre deux tours de Bayrou. Mais c’est un débat qui s’était déjà posé au temps des gouvernements gaullistes, entre Lecanuet et Giscard par exemple, entre Lecanuet et Georges Duhamel, entre Robien et Bayrou plus tard.

Ensuite, admettons qu’on participe à une coalition, est-ce qu’on va à gauche ou est ce qu’on va à droite ? Ces débats on les a eus en 1988 avec Mitterrand et en 2007 avec Ségolène Royal. Là aussi nos pères fondateurs se divisaient sur ce positionnement. Combien de démocrates-chrétiens reprochaient en son temps au Sillon de Marc Sangnier d’admettre qu’on puisse être chrétien et de gauche ?


Le sondage de ce matin dans Le Parisien apporte une belle réponse. Pour plus des 2/3 des Français, le centre est normalement allié à la droite compte tenu de son socle de valeurs et c’est ma position.


La deuxième chose compliquée chez nous, c’est les idées. Et je ne dis pas cela de façon négative, au contraire. Quand on est centriste, on a des convictions et on aime le débat d’idées. On l’aime tellement qu’on est prêt à y sacrifier le résultat électoral et malheureusement le rassemblement.
Qu’est ce qui va faire se réunir dans un même ensemble des radicaux qui croient en la raison, des libéraux qui croient au marché et des démocrates chrétiens qui croient en Dieu ? Et pourtant on y arrive. Nos points communs nous les connaissons : la République, la laïcité, l’Europe, la liberté d’entreprise, le respect de l’individu, la justice.


Pour nous, la politique c’est une affaire d’engagement. Ce n’est pas simplement un moyen de conquête de pouvoir.


Je reviens sur la Confédération.

1ère question : est-ce que cette confédération veut dire rupture du pacte majoritaire ?
Ma réponse est NON.


Quand je lis dans la presse que le Président de la République explique que les parlementaires de la majorité sont liés à un contrat de législature, je lui dis qu’il a raison et je le respecterai jusqu’au bout. Et ce contrat de législature, je l’ai encore parfaitement en tête. Et tous les parlementaires du Nouveau Centre pourraient témoigner sous serment car ils ont entendu la même chose. Lorsque nous avons appelé à voter pour Nicolas Sarkozy entre les deux tours de l’élection présidentielle, lorsque nous avons fait le même choix que 70% des électeurs de François Bayrou, Nicolas Sarkozy nous a dit 3 choses :


La première : je n’ai jamais cru au parti unique. Je n’ai jamais pensé que la politique française pouvait se résumer à un parti à droite et un parti à gauche. C’est pourquoi nous avons pu créer un parti indépendant juridiquement et financièrement avec un groupe parlementaire, qui s’appelle le Nouveau Centre.


La deuxième chose qu’il nous a dite c’est que le contrat de Gouvernement qui nous liait nous imposait, sauf rupture politique, au vote de la confiance et au vote du budget et de la loi de financement de la sécurité sociale. Nous n’avons jamais fait défaut à cette exigence de solidarité. Et pour une raison simple, c’est que nous voulions et nous voulons que notre pays se transforme, que la France se modernise afin qu’elle cesse de décliner.


Et la troisième chose qu’il nous a dite, c’est soyez vous-mêmes ! Très franchement, nous ne l’avons pas été assez ; même si c’est toujours très difficile de concilier solidarité gouvernementale, solidarité majoritaire et expression de sa sensibilité. Alors, je vous le dit, la création de la Confédération des centres, ça n’est pas une rupture du contrat majoritaire. La venue des députés Radicaux au sein d’un groupe parlementaire autonome au-lendemain de leur Congrès, c’est encore appartenir à la majorité, c’est être engagé dans la réussite de cette majorité. Et ce n’est certainement pas faire défaut à sa parole.


2e question : est-ce que cette confédération c’est la fin du Nouveau Centre ?
Evidemment NON !


Nous ne sommes ni en voie d’absorption, ni en voie de dissolution. Je n’ai aucunement l’intention de brader ce que nous avons construit ensemble. Mais je veux au contraire faire, si vous me permettez cette expression, fructifier le capital que nous avons su constituer. Avec nos 17 000 militants, avec nos 2 000 élus locaux, avec notre autonomie juridique et financière, avec notre groupe parlementaire : nous avons une responsabilité particulière. Car la charpente, l’ossature de la confédération, la colonne vertébrale, c’est nous, et c’est vous ! Sans nous, ce serait très difficile voire impossible.


Je vous le répète, n’ayez pas peur ! Engagez-vous ! Soyez les militants de l’Union ! Soyons la force motrice de cette confédération ! Car sans le Nouveau Centre, rien ne sera possible.


Mon objectif c’est que cette confédération soit au cœur de la construction qui suivra 2012. Qu’elle en soit le pivot et qu’elle puisse devenir non plus une confédération mais un véritable parti, une sorte de CDU à la française. Un parti qui soit une vraie force populaire et non un club de notables, un parti qui soit celui des classes moyennes et des petits pas celui des privilégiés et des nantis, un parti qui soit celui des contre-pouvoirs – les collectivités, les syndicats- et pas celui des pouvoirs, un parti qui soit le parti de l’ouverture au monde et pas celui de la fermeture aux autres.


Ce que je veux vous répéter à vous amis, cadres et militants du Nouveau Centre, c’est que notre parti n’a rien à craindre de cette confédération. Notre identité sera préservée. J’en suis le garant. Nous ne serons pas dilués mais enrichis. Dans cette augmentation de capital politique, il n’y a ni chevaliers blancs ni chevaliers noirs ? Une histoire de raison, de respect mutuel mais aussi d’espérance.

Donc, première exigence l’union, deuxième exigence, avoir un candidat pour 2012. Je vais vous dire la question n’est pas celle de ma candidature ou de celle de Jean-Louis mais celle de la candidature centriste. Il n’est pas indifférent de savoir qui portera les couleurs du centre mais sincèrement ce n’est pas l’essentiel aujourd’hui.

L’essentiel c’est que les centristes affirmant leurs valeurs, puissent dire comment ils voient l’avenir de la France, qu’ils puissent décrire avec leurs mots à eux leurs convictions et leurs espérances. C’est ce que j’ai voulu faire dans mon livre et à travers mon projet d’une société de la reconnaissance.


Car, Mes Chers amis, au moment de la campagne présidentielle, qui d’autre que nous, enfants de Tocqueville, peut porter que la démocratie cela ne se résume pas dans une élection, dans un acte cathartique qui désigne un chef. D’ailleurs, nous n’avons jamais cru en l’homme providentiel.
Nous pensons que la démocratie c’est aussi un comportement au pouvoir. Nous portons l’idée que l’hyper-concentration au pouvoir conduit à l’impuissance du pouvoir. Que la démocratie c’est un équilibre qui, loin de contraindre la décision, l’améliore. Car au fond, nous pensons qu’on est plus intelligent à plusieurs que tout seul.


Qui d’autre que nous, enfants de Maritain, peut porter l’idée que les Français ont besoin de respect, de considération, de reconnaissance ? Et cela, quelle que soit sa place, son rang ou ses diplômes. Qu’il soit puissant ou misérable. La reconnaissance, c’est bien entendu une question matérielle et c’est le pouvoir d’achat. Et nous continuerons à porter l’idée qu’il faut réduire massivement les cotisations sociales pour améliorer le pouvoir d’achat des salariés. Et qu’il faut une TVA sociale, une taxe sur la consommation. Et qu’il faut que le consommateur qui achète un produit chinois ou indien finance indirectement une partie de la protection sociale.

La reconnaissance, c’est aussi l’observation que me faisaient des apprentis dans un centre de formation de l’Oise. Quel que soit le discours sur les vertus de l’apprentissage en France – et contrairement à l’Allemagne – quand vous sortez de cette filière là, vous ne serez jamais à la tête d’une entreprise du CAC 40 réservés aux diplômés des grandes écoles. Et en vertu de quoi ces mêmes apprentis n’auraient pas droit à la carte d’étudiant, alors qu’ils ne gagnent guère plus qu’un étudiant boursier ?


Qui d’autre que nous, enfants de Robert Schuman, portera l’idée que l’Europe doit trouver son chemin fédéral ? J’étais heureux d’entendre jeudi dans la Manche des producteurs laitiers me dire qu’il leur fallait plus d’Europe pour lutter à armes égales avec les producteurs laitiers allemands ou néerlandais. Qu’il fallait aller vers plus d’harmonisation fiscale et sociale, plus d’intégration économique et budgétaire.


Qui d’autre que nous, enfants de Jules Ferry, portera l’idée que la première priorité de la nation ce doit être l’éducation ? Tony Blair disait : « Ma première priorité, c’est l’éducation ! Ma deuxième priorité, c’est l’éducation ! Ma troisième priorité, c’est l’éducation ! ».

Mes Chers amis, un pays qui accepte dans une complicité coupable et suicidaire que 20% de nos enfants à la sortie du CM2 sont en situation d’illettrisme, est un pays qui court de graves dangers et qui crée toutes les conditions de ses difficultés de demain : le chômage, l’exclusion, la précarité et, M. Guéant, la délinquance. Car un professeur de plus, c’est toujours un policier de moins.


Qui d’autres que nous, héritiers de Bernard Stasi, portera le respect de la laïcité et l’éloge de la diversité ?


Mes Chers amis, regardez dans quel état de décomposition morale se trouve la société française. Jusqu’alors, on se plaignait de ne pas avoir de noirs ou d’arabes au Parlement. On se plaignait de ne pas avoir de noirs ou d’arabes parmi les dirigeants du CAC 40. On se plaignait de ne pas avoir de noirs ou d’arabes dans les grandes écoles de la République. Et aujourd’hui, certains viennent à évoquer l’idée de mettre des quotas pour que nous n’ayons pas trop de noirs et d’arabes dans nos équipes de foot ! Quand j’ai encore dans les yeux les images de la liesse populaire le soir de la victoire de l’équipe de France lors de la finale de la Coupe du Monde en 1998, je me dis que nous sommes tombés bien bas.


Qui d’autre que nous, Cher Jean-Louis, portera l’idée que la protection de notre environnement n’est pas incompatible avec l’économie de marché et la liberté d’entreprise. Qu’elle n’est pas un coût mais qu’elle peut être un formidable facteur de développement.
Qui d’autre que nous, enfants d’Alain, portera l’idée que tout ne procède pas d’en haut et que les corps intermédiaires, les fondations, les associations, le mutualisme, les coopératives, les collectivités locales, sont autant facteur de solidarité, de cohésion sociale et d’innovation et de progrès pour la société. Autant que les grands mécanismes redistributifs.


Qui d’autre que nous, enfants de Valéry Giscard d’Estaing, portera l’idée qu’il faut ouvrir les yeux sur un monde qui change. Que la globalisation n’est ni heureuse ni malheureuse. Mais que la France a encore tous les moyens intellectuels et matériels pour lui permettre de demeurer un des acteurs majeurs du 21e siècle si elle accepte de s’adapter.


Mes Chers amis,
A la seule évocation de ces sujets, vous voyez bien que l’élection présidentielle ne peut pas se faire sans nous.
Les socialistes sont encore sur leurs vieilles lunes de 1981, comme si le monde n’avait pas changé. Ils sont même dans la commémoration du 10 mai !


Une partie de nos camarades de l’UMP courent après l’extrême droite en oubliant qu’on préfère toujours l’original à la copie ; et que pour régler les problèmes réels comme l’insécurité ou la maîtrise des flux migratoires, on n’est pas obligé de mettre ses valeurs sous le tapis.


Et vous voyez bien que cette candidature à l’élection présidentielle, ce n’est pas une obligation. C’est un devoir et c’est une exigence. Et pour moi, notre adhésion, aujourd’hui, à la Confédération, c’est le rassemblement des forces pour que nous soyons en mesure de porter une alternative crédible aux élections de 2012 et certainement pas le rassemblement de clubs isolés.
Je vous le dis très clairement aujourd’hui : la présidentielle ce n’est pas les JO. Nous n’irons pas pour participer mais nous irons pour gagner.


Et je vous le dis tout aussi clairement : je ne resterai pas dans une confédération qui renonce ou qui serait aux ordres.

J’ai lu comme vous que nous devrions nous retirer, que le risque d’un 21 avril à l’envers était trop fort, que nous devrions nous sacrifier sur l’autel de l’union, que nos velléités de candidature étaient bien sympathiques mais que nous saurions nous retirer le moment venu.


Je vous le répète, c’est une contre-vérité historique que de dire que la pluralité de candidatures nous fait perdre. Nous avons gagné dans la pluralité toutes les élections jusqu’en 1981. Et même en 2007, c’est parce que François Bayrou existe, considéré alors comme un candidat de centre droite, que Nicolas Sarkozy fait 53% au second tour. Et comment peut-on imaginer que dans une société où l’offre est multiple dans tous les segments de votre vie quotidienne, que seul le citoyen en soit privé. Il y a des centaines de chaînes de télévision sur le câble, et nous voudrions que la vie politique française revienne au temps de l’ORTF.


Et je vais vous faire, enfin une confidence. Si pour passer le 1er tour, le candidat de l’UMP doit être le seul à représenter la majorité, c’est soit que nous avons déjà perdu, soit que le candidat n’est pas le bon.


Mes Chers amis,
Tout est possible parce que tout devient incertain. Ne vous faites pas d’illusion, les cinq mois à venir seront très mouvants. Rien n’est figé. Tout va bouger. En ce moment c’est du « name dropping ». On jette des noms à l’opinion publique et on regarde ce que ça donne. Ca me rappelle mon grand-père quand il mélangeait les dominos avec ses deux énormes mains de paysans normands. Moi ce dont je suis sûr c’est d’une chose : comme toujours, comme pour toute élection, pour une cantonale comme pour une présidentielle, c’est l’envie qui fera la différence. L’envie, les gens la lisent. L’envie, les gens la devinent. L’envie, les gens la veulent. Il faut savoir s’affirmer pour dissiper les incertitudes. Il faut savoir sortir des conciliabules et des tractations de couloir pour affronter la lumière.


C’est pourquoi celui qui, à l’automne, s’engagera à porter les couleurs du centre il devra y aller jusqu’au bout, avec une détermination totale.


Mes Chers amis,
Devoir d’union des centristes. Devoir de candidature des centristes. Je vous l’ai dit, plus qu’un devoir, une exigence morale d’être candidat pour tous les Français qui se reconnaissent dans nos valeurs et dans notre famille de pensée.


Le centrisme était en passe de devenir une nostalgie. Il est redevenu une espérance. A nous désormais d’en faire une puissance.


Je vous remercie.

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