mercredi 20 avril 2011

Interview d'Hervé MORIN dans le Dauphiné Libéré

Vous serez ce mardi à Grenoble dans le cadre de votre tour de France, commencé il y a plus de 9 mois. Quel est son but ?

« Une idée toute simple : aller écouter et discuter  avec ces Français qui innovent, qui expérimentent, que ce soit au niveau économique ou au niveau social. Pendant neuf mois, j’ai recueilli une série de témoignages et rempli un petit cahier noir qui a servi de base au livre que je vais sortir en mai.»


Qu’est-ce qui vous a le plus frappé lors de ce périple ? 


«Il y a en France beaucoup d’énergie et de créativité, mais aussi beaucoup de souffrances. Notre pays est pessimiste, n’a pas confiance en son avenir, ne croit pas qu’il pourra relever les défis lancés par la mondialisation. Et pourtant, ce pays, notre pays, a tout pour réussir. »


Vos solutions pour sortir de cette impasse ?


« J’ai fixé cinq priorités: la première et la plus essentielle étant l’éducation. Comment accepter que notre pays, qui en l’espace de 30 ans a doublé son budget consacré à chaque élève, laisse repartir de CM2 plus de 20 % enfants en situation d’illettrisme ? Il faut un véritable projet pour l’école. Je suis pour l’autonomie des établissements scolaires qui seraient ainsi liés à l’administration par contrat, avec obligation de résultats. »


Vos autres priorités ?


« La hausse pouvoir d’achat. Je propose pour cela le basculement massif des cotisations sociales sur d’autres ressources que celle du travail, comme la TVA et la taxe carbone. Il serait juste de faire payer par les millions de touristes qui viennent visiter la France une partie de notre Sécu… Mes autres priorités sont : le logement puisqu’on a mal construit et pas assez construit ; le développement des PME en favorisant, à la manière britannique ou israélienne, l’investissement déductible des impôts pour tous les contribuables français ; et enfin la construction d’une Europe fédérale.»


Comment imaginez-vous cette Europe fédérale ?


« Pas à 27 en tout cas. J’imagine plutôt une Europe d’avant-garde guidée par le couple franco-allemand et qui partagerait une défense commune, et dont les intérêts convergeraient en matière sociale comme en matière économique. »


Avez-vous parlé de vos idées à Jean-Louis Borloo, l’autre centriste potentiellement candidat à la présidentielle de 2012 ? Est-il d’accord ?


« Vous savez, il n’y a pas tellement de divergences entre nous. »


Au point de lui laisser la place pour la candidature présidentielle ?


« Pour l’instant, à l’heure de la formation de la Confédération centriste, il faut jouer collectif. Et surtout ne pas se diviser comme le font actuellement Nicolas Hulot et Eva Joly chez les écologistes. Le temps de choisir notre candidat arrivera bien assez vite. »


Comment définir cette confédération centriste ? Et peut-elle vraiment trouver sa place ? On rappelle juste l’échec du MoDem…


« La Confédération centriste est un rassemblement qui offre une alternative à l’UMP qui s’est droitisée. Quand au MoDem, son échec provient d’une démarche personnelle menée par un homme qui s’est voulu seul face à tout le monde. »


Pourquoi l’UMP s’est-elle, comme vous le dites, droitisée ?


« L’UMP est redevenue le RPR d’autrefois. Et la raison de sa droitisation est évidente : face au FN, Nicolas Sarkozy veut rejouer le même jeu sécuritaire qu’en 2007. Sauf qu’en rejouant le même jeu, on montre ses propres faiblesses !»


Alors à votre avis, Nicolas Sarkozy est-il toujours le meilleur candidat pour l’UMP en 2012 ?


« Oh ça… c’est leur affaire ! »

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