lundi 7 février 2011

Trois candidats à la présidence du groupe «charnière» des centristes du Sénat

Source : Public Sénat


Hervé Maurey, François Zocchetto et Marcel Deneux sont candidats à la présidence du groupe centriste, laissée vacante après la nomination de Nicolas About au CSA. Avec 19 sénateurs sur 29 rééligibles en septembre, l’enjeu est d’assurer le renouvellement de ce groupe « clef » de la majorité du Sénat.

La fumée blanche ne flotte pas encore au dessus du groupe centriste du Sénat. Mais le verdict approche. Depuis la nomination de Nicolas About au CSA, le groupe union centriste est orphelin. Il n’a plus de président à sa tête. On connaît depuis ce vendredi les candidats à sa succession : il s’agit du sénateur de la Somme Marcel Deneux (Modem), du sénateur de l’Eure Hervé Maurey (Nouveau centre) et du sénateur de la Mayenne François Zocchetto (Alliance centriste). Trois candidats à l’image du patchwork qu’est le groupe centriste du Sénat, marqué par la diversité. Il joue souvent le rôle d’arbitre, l’UMP n’ayant que la majorité relative au Palais du Luxembourg.
Hervé Maurey est soutenu par le Nouveau centre et Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste. « C’est en ce sens une candidature d’union. C’est aussi une candidature de renouvellement. Même si je ne suis plus le benjamin depuis le retour de Valérie Létard », sourit le sénateur, âgé de 49 ans. Ce proche d’Hervé Morin défend « un triple engagement : se consacrer pleinement à la réélection de tous les sortants, être le président de tous les sénateurs centristes dans leur diversité et permettre que le groupe soit respecté et écouté ». En cas d’élection, il s’engage à ce mettre en retrait du Nouveau centre.

Zocchetto veut « assurer la promotion des valeurs humanistes »

Même programme pour François Zocchetto qui entend également « consolider le groupe dans sa diversité » et « assurer la promotion des valeurs humanistes ». Pour ce démocrate-chrétien, le groupe doit être « partenaire du gouvernement » tout en étant « libre et indépendant. On l’a montré hier sur la déchéance de la nationalité ». S’il précise qu’il « apprécie » son collègue Maurey, il souligne qu’il a été élu « il y a 3 ans », alors que lui « appartient au groupe depuis 10 ans ».

« Nous avons tous découvert sa candidature avec étonnement au moment de l’heure limite de dépôt », souligne Hervé Maurey. « Je ne me suis pas décidé au dernier moment. J’ai pris le temps de la concertation », répond Zocchetto, qui se présente sans le soutien de son président de l’Alliance centriste, Jean Arthuis. « En se présentant, il témoigne d’un désaccord avec son chef de file », remarque le sénateur Modem Jean-Jacques Jégou. Conséquence de la nouvelle alliance entre Jean Arthuis et Hervé Morin, président du Nouveau centre ? « Assurément », selon le membre du Mouvement démocrate.

« On me dit qu’il y a des candidats de l’Elysée, d’autres dont l’Elysée ne veut pas », selon un sénateur Modem

Les 7 sénateurs Modem soutiennent Marcel Deneux, 82 ans. Il occupe actuellement l’intérim en tant que doyen. « On ne souhaite pas que ce soit un candidat trop marqué mais un candidat de transition jusqu’aux élections sénatoriales de septembre », explique Jean-Jacques Jegou. Il précise que « M. Deneu n’est pas une potiche. C’est un homme très brillant, très clair, très actif ». Mais pour Hervé Maurey, « il ne faut pas un président de transition, mais un président de combat pour faire en sorte que le groupe pèse après les sénatoriales ».

Le sénateur rappelle que les deux tiers du groupe sont renouvelables, soit 19 sénateurs sur 29. « C’est pour le groupe une période cruciale et même vitale. Il faut être capable, au lendemain des sénatoriales, de jouer un rôle clef. Jusqu’à présent, on n’a pas pleinement joué notre rôle de groupe charnière. Mon objectif n’est pas d’embêter l’UMP et le gouvernement mais qu’on soit traité avec respect. Qu’on ne vienne pas nous dire "les copains, vous êtes gentils, il faut voter comme ça". Je veux qu’on prenne compte de nos points de vue, qu’on discute avant ». Mais l’expression plus libre d’Hervé Maurey inspire à Jean-Jacques Jegou cette pique : « Dans ses propos il est offensif. Dans ses votes, il est beaucoup plus gentil… » Mais l’élu Modem a « cru entendre que Maurey n’était pas le candidat préféré de l’Elysée ». Jégou continue : « On me dit que l’Elysée donnerait son avis, qu’il y a des candidats de l’Elysée, d’autres dont l’Elysée ne veut pas. Je ne sais pas si c’est le cas. Mais peut-être pouvaient-ils en attendre un autre ». Verdict mardi, après la réunion de groupe.

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/trois-candidats-presidence-groupe-charniere-des-centristes-senat-72905

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