lundi 20 septembre 2010

Les parlementaires centristes veulent donner de la voix

Mal à l'aise, notamment, face au tournant sécuritaire du gouvernement et résolus à faire entendre leur différence, les élus centristes se retrouvent à Nice. Ils devraient recevoir la visite de divers poids lourds de l'UMP, dont François Fillon, qui les appelleront à jouer l'union.
Pour la première fois ce lundi et ce mardi, députés et sénateurs centristes tiennent à Nice des journées parlementaires communes. Ils considèrent "qu'ils n'ont pas suffisamment été entendus jusque-là et souhaitent faire entendre leur différence vis-à-vis de leur partenaire UMP de la majorité", a récemment expliqué à la presse le patron des députés Nouveau Centre (NC), François Sauvadet. Le mot d'ordre est à l'unité avec le président de l'Union centriste Nicolas About, en congé du MoDem, François Sauvadet et Jean Arthuis, président de l'Alliance centriste. Une unité toute relative: les parlementaires MoDem ne feront pas le déplacement tout comme le député Nicolas Perruchot (NC) qui, lassé par le manque d'esprit critique de ses amis vis-à-vis du gouvernement, a récemment manifesté son intérêt pour le projet d'un groupe autonome à l'Assemblée porté par les villepinistes. Jean Arthuis défend, lui, l'idée de la reconstruction d'un centre autonome.

Courtisés par la majorité, ils recevront la visite de poids lourds de l'UMP, à commencer par le Premier ministre François Fillon qui clôturera les débats mardi en appelant vraisemblablement ses partenaires à jouer la carte de l'union. Seront également présents les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, le patron des députés UMP Jean-François Copé, le ministre du Budget François Baroin et son prédécesseur, le ministre du Travail Eric Woerth.

Les sujets de friction

Si le parti présidentiel détient la majorité absolue à l'Assemblée, ce n'est pas le cas au Sénat où avec 150 élus (majorité absolue à 170), elle doit parfois composer avec le groupe de l'Union centriste (29 élus) pour faire passer ses textes de loi. Autre enjeu de taille pour les centristes : pouvoir présenter une candidature autonome à la présidentielle de 2012. Mais ce projet divise les anciens partenaires de l'UDF, entre partisans du président du NC et ministre de la Défense, Hervé Morin, et ceux qui verraient bien le radical Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, porter leurs couleurs. Les deux hommes seront présents à Nice. Sans compter les supporters de François Bayrou (MoDem) qui se situent clairement dans l'opposition tout en participant à l'Union centriste au Sénat.

Les sujets de friction n'ont pas manqué entre UMP et centristes, même si la discipline majoritaire a été respectée à l'Assemblée. Les sénateurs ont ainsi peu goûté que les députés annulent courant septembre les profondes modifications qu'ils avaient apportées en juillet au projet de réforme territoriale. "On est à la recherche d'un consensus. On essaie notamment d'améliorer l'article sur les compétences", explique aujourd'hui François Sauvadet qui dit travailler sur ce sujet avec Michel Mercier, ministre à l'Aménagement du territoire, et le cabinet de François Fillon. Le tournant sécuritaire de l'été a également irrité. Hervé Morin l'a fait savoir en fustigeant lors de son université de rentrée les discours "de la haine, de la peur et du bouc-émissaire". Les dissensions entre la France, la commission et le Parlement européen sur le dossier des Roms devraient être évoquées à Nice où les centristes, défenseurs historiques de la construction européenne, avaient justement choisi de débattre cette année des défis institutionnel, économique, social et politique de l'Union européenne.

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