lundi 30 août 2010

Discours de Jérémy Coste Président des Jeunes centristes La Grande Motte 29 Août 2010

Chers amis,

Tout d’abord bonjour à tous, et notamment à tous ceux que je n’ai pas encore salués aujourd’hui. C’est avec un immense plaisir que je m’adresse officiellement à vous pour la première fois. Nos universités d’été ont été un moment de réflexion, d’échange, de partage, de rencontre et de chaleur humaine. Et je veux ici remercier chaque personne qui a contribué à l’organisation, et à la réussite, de cet événement important.

Au nom du nouveau bureau national, je souhaite également remercier Hervé Morin, notre président, Jean-Christophe Lagarde, notre président exécutif et Maurice Leroy, notre Momo et porte-parole, sans oublier notre très populaire Yvan Lachaud, secrétaire général et maitre de cette belle fédération du Gard qui s’est tant mobilisée, je les remercie pour nous avoir reçus immédiatement après notre élection. C’est un signe fort de confiance et de continuité dans le travail et nous devrons collectivement nous en montrer dignes. J’ajoute quelques mots à propos de Momo qui me l’a dit, me l’a écrit et m’a renvoyé un SMS pour me dire à quel point il est déçu de ne pouvoir être parmi nous aujourd’hui. Alors chers camarades, Momo me l’a écrit : il pense à nous et à vous et les Jeunes centristes le remercient pour son enthousiasme, son respect et sa grande chaleur humaine.

Mes chers amis, je souhaite vous parler très rapidement des Jeunes centristes et d’abord vous rappeler que le bureau national n’est pas l’unique instance de notre mouvement. Hier, en conseil national, qui est notre Parlement, nous avons procédé à une réunion de travail qui a permis d’aboutir à de nombreuses propositions. Je veux parler des fédérations qui sont les chevilles militantes de notre mouvement partout en France. Chaque fédération, excepté en Île-de-France, est une instance régionale, animé par un président régional, des délégués par département et des responsables transversaux comme les vice-présidents régionaux en charge de la communication, ceux en charge du projet ou encore ceux en charge de l’animation.

Hier, nous avons également installé une nouvelle instance : le conseil militant, qui réunira des militants de toutes les fédérations, de métropole et d’Outre-mer, afin d’élaborer le projet politique des Jeunes centristes, et de sanctionner les travaux du bureau national. J’ai voulu ce second volet, car pour moi comme pour chacun des membres de mon équipe, il n’y a pas de responsabilité sans contrôle. Chaque année, nous vous rendrons des comptes.

Depuis 2008 et l’installation officielle de nos deux mouvements, les Jeunes centristes et le Nouveau Centre sont intimement liés. Si nous sommes le « mouvement jeune » du Nouveau Centre, nous n’en sommes pas moins une entité à part entière, autonome et indépendante aux yeux de la loi.

Les Jeunes centristes que j’ai l’honneur de présider pour deux ans ont l’avantage de pouvoir exprimer, avec une grande liberté de ton, des choses que, parfois, nos aînés ne peuvent dire, en tout cas en totalité. C’est une chance et une responsabilité que nous mesurons. Nous n’avons pas toujours été d’accord avec le parti, et les dirigeants du parti n’ont pas toujours été d’accord avec les prises de position des Jeunes centristes. Plus qu’un frein, c’est une opportunité, un gage d’ouverture d’esprit, de confiance et de travail.

Bien sur je pourrais revenir sur ce qui a le plus déçu ou plu à nos militants. Mais juste un seul exemple, au nom des Jeunes centristes, je veux saluer l’intervention d’Hervé de Charrette lorsqu’il a interrogé le gouvernement sur la situation à Gaza, et notamment sur l’immobilisme de la France et l’Europe. Ce fut une intervention sans langue de bois, remarquable, audacieuse et courageuse. Voilà une prise de position forte et marquante du Nouveau Centre, avec ce zest de panache que les jeunes centristes aimeraient trouver plus souvent.

Car pour nous cela ne fait plus l’ombre d’un doute. Si le centrisme est nécessaire en France, il ne doit plus se confondre avec ce consensus à la fois malléable et mou. Ce dont nous voulons signer la fin, c’est du centrisme des notabilités !

La bipolarisation de la vie politique, le mensonge, les compromis, les préjugés, les lâchetés… toutes ces actions laides au regard de la politique et de l’éthique : nous voulons les voir plier, nous voulons les voir tomber sous les coups d’un centrisme tonique, d’un centrisme qui se place au-dessus des intérêts partisans, des lobbys et des classes… Les Jeunes centristes l’affirment, aujourd’hui : la France et l’Europe ont besoin d’un centrisme qui s’affirme, qui soit déterminé, en un mot d’un centrisme radical !

Et c’est pourquoi nous devons élargir notre base. Pas en essayant de faire un rassemblement de forme mais afin de transcender les petits intérêts temporels. Les Jeunes centristes s’approprient pleinement cette responsabilité du rassemblement, et la prennent à bras le corps. Oui, nous sommes le mouvement « jeune » du Nouveau Centre, et c’est à nous, les jeunes, libres et enthousiastes, d’agir et de faire de notre mouvement : le mouvement de TOUTES les jeunesses centristes !

Aujourd’hui, les jeunes qui partagent notre sensibilité ont un message à la fois important, grave et ambitieux à porter. Et c’est ce message que je veux vous transmettre !

Notre pays, l’Europe et le monde s’engagent dans une période difficile.

Avec la crise de ces dernières années, le personnel politique ne nous parle que d’une chose : le pragmatisme… comme si c’était une caution de toutes les réussites.

Alors c’est vrai, le pragmatisme peut être utile à l’échelon local. Il rime souvent d’ailleurs avec ce qu’on appelle « la gestion de bon père de famille ».

Mais le pragmatisme, c’est surtout pour les « jeunes » et a fortiori pour nous, Jeunes centristes, la négation même de l’idée d’ambition. Le pragmatisme, c’est l’anti-thèse assumée de l’idée même de rêve politique. Je vois déjà quelques esprits chagrins tentés de se dire « Ah ces jeunes, idéalistes et naïfs »… mais à vous tous, je le dis avec force : si la politique ne trouve plus grâce aux yeux de nos concitoyens, c’est avant tout parce qu’elle a arrêté de rêver, en France aussi, la politique a cessé de rêver, de se projeter vers demain. Et bien non, la politique au sens où je l’entends, c’est bien celle qui a été portée par l’esprit, la philosophie, l’histoire et la culture.

Souvenons-nous de Jean Jaurès et Nelson Mandela… Ces immenses personnages ont marqué l’histoire parce qu’ils rêvaient des lendemains meilleurs ! Avec le cœur, avec les tripes, ils se sont dressés contre l’injustice dans un but : façonner un monde plus humain !

Les Jeunes centristes dénoncent ce dogmatisme stérile, droite / gauche… Aujourd’hui : nous devons repenser un idéal centriste… retrouver l’énergie, le courage, de penser, d’imaginer, de rêver et de refonder nos idéaux ! Il faut affirmer une offre politique nouvelle. Mes chers amis vous l’avez compris, les Jeunes centristes et le Nouveau Centre ne doivent avoir aujourd’hui qu’une obsession : remettre le logiciel de la pensée centriste à jour et vivre, enfin, une pensée ferme, assumée et radicale… Ensemble, nous ne vous proposons rien d’autre que de devenir un parti politique « radicalement centriste » !

Alors pendant cette période estivale, propice aux voyages, certains d’entre nous sont revenus avec ce même sentiment étrange… Car de retour dans notre pays, nous avons pour beaucoup d’entre nous ressenti la pesanteur, l’agressivité, l’angoisse, la crispation… et cela n’a rien de flatteur pour notre pays.

De retour en France, nous avons constaté avec amertume que les français ont, d’une certaine manière, renoncé à l’hypothèse que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Et en tant que jeunes, nous ne pouvons l’accepter.

Cet état d’esprit a trouvé une résonance toute particulière dans les dispositions sécuritaires du gouvernement. C’est le seul exemple que je prendrai. C’est vrai, les Jeunes centristes ont réagit avec force. Bien entendu, il est des évidences qu’il convient de redire : les Jeunes centristes ne sont pas des libertaires, opposés à toutes idées d’autorité. Non ! Les Jeunes centristes le revendiquent : il ne peut y avoir de liberté et de vivre ensemble, que si les lois de la République sont appliquées avec la plus stricte fermeté. Et ce ne sont pas les tergiversations démagogiques, illusoires et politiciennes de la gauche qui nous apparaissent comme des solutions responsables et crédibles. D’ailleurs, où étaient les Jeunes socialistes pendant l’été ?

Nous les Jeunes centristes, nous avons réagit à des méthodes grossières, qui n’incarnaient pas un esprit de responsabilité. Alors c’est vrai, la principale vertu du discours du président de la République a été de mettre ou plutôt de remettre (et c’est là un problème), des mots évidents, clairs et parfois durs, sur la situation de la délinquance dans notre pays. Nommer les choses, les désigner : c’est une première partie essentielle de la tâche et nous le saluons.

Mais lorsque dans le même temps, l’État évoque des solutions particulièrement douteuses, tant d’un point de vue constitutionnel que dans les mots mêmes qu’il utilise pour les formuler… Les Jeunes centristes ne peuvent que s’émouvoir et exprimer une profonde, une intime indignation.

Toutefois, devant vous, au nom des Jeunes centristes, au nom de la jeunesse responsable, audacieuse et radicale, je veux bien entendu redire notre attachement aux règles et aux valeurs fondamentales de la République. Ouverture, tolérance, respect de l’autre, solidarité, fraternité, égalité sont autant d’idées fortes qui résonnent en nous, par un vocabulaire respectueux de l’autre, résolument apaisé, un vocabulaire qui refuse que l’on montre du doigt telle ou telle catégorie sociale, religieuse, raciale ou communautaire… Des idées qui ne perdent jamais de vue l’intérêt général, le vivre ensemble et le destin commun…

Avec le Nouveau Centre, les Jeunes centristes sont engagés dans la majorité présidentielle parce que nous sommes forts d’une conviction essentielle : la France ne peut plus se permettre d’attendre pour se réformer en profondeur.

Mais lorsque le président des Jeunes populaires nous taxe de lâcheté politique à la lecture de notre communiqué de presse… Nous n’avons qu’une réponse à lui formuler, nous n’avons qu’une chose à dire : le courage, est-ce la résignation ? Le courage, est-ce la bête répétition ? Le courage, est-ce n’être que l’amplificateur de la voix de son maître ? La réponse est bien évidente !

Car pour nous, pour la jeunesse centriste, humaniste, attachée aux libertés et à l’esprit de responsabilité, pour notre jeunesse radicalement centriste… Le courage, c’est bien autre chose.

Citons Jaurès et son merveilleux discours à la jeunesse d’il y a 100 ans : « Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. C’est de chercher la vérité et de la dire » ! Voilà, pour nous, voilà pour les Jeunes centristes, la vraie définition du courage !

Alors mes chers amis, nous avons devant nous une immense tâche. Devant nous, se dresse un défi superbe et ambitieux qui nous demandera beaucoup d’abnégation et de courage. Nous devons poser ou reposer le centrisme comme un idéal politique dans un monde qui bouge et dans une société qui évolue.

Nous sommes tous les héritiers d’un vieux continent qui a fait ses preuves. C’est vrai, l’Europe fut à l’origine de bien des désastres de l’histoire… Mais c’est bien de ses expériences que l’on tire les meilleures leçons. Notre Europe, si ancienne et pourtant tellement moderne… Cette Europe pour nous, c’est un territoire de sagesse.

Mais L’Europe ne joue pas parfaitement son rôle. Peut être par ce que les Etats la cantonnent à ne s’occuper que des petites problématiques communautaires. Et Même si c’est important, est-ce bien là la seule ambition que nous, centristes, profondément europhiles et fédéralistes, sommes disposer à accepter de l’Europe ?

Comme le disait Cyrano… C’est bien, mais c’est un peu court !

Au contraire, nous voulons faire aimer l’Europe, nous voulons que les futures générations croient à nouveau dans ce modèle européen…

La patience n’est pas force de la jeunesse mais ce temps des projets, ce temps, Hervé, dont tu nous rappelles souvent qu’il doit trouver un écho tout particulier dans la terre, dans la patience, est une dimension incontournable… Mais le temps qui passe doit servir la réflexion : de quelle vie, de quel modèle, de quelles valeurs voulons-nous ? Vers quel idéal voulons-nous aller ?!

Aujourd’hui L’Europe est victime d’un système qui lui est étranger : un libéralisme effréné, une mondialisation insaisissable.

Les Jeunes centristes, devant vous tous, veulent dénoncer avec énergie et avec passion, ces forces sombres, quelles soient économiques, financières ou lobbyistes. Le centrisme d’aujourd’hui doit retrouver sa capacité d’indignation en même temps que son appétit de modernité ! Retrouver, redécouvrir les fondamentaux de la civilisation européenne !

A présent, redressons-nous pour construire un idéal européen ! Cet idéal nouveau sera la marque, au fer rouge, de la défaite de l’américanisme éhonté, du libéralisme outrancier… Assumons nos différences et soyons à la hauteur de nos responsabilités.

Oui, mes chers amis, c’est une quasi-révolution que les Jeunes centristes veulent voir se mettre en mouvement. Nous devons combattre et vaincre ce système abject et illusoire. Nous avons la responsabilité citoyenne, éthique et politique de mener un travail sur nous-mêmes. Dénoncer les injustices et les iniquités, refuser d’être les pions inconscients d’un système que nous refusons.

Retrouver notre essence d’Hommes et de citoyens, Hé bien mes chers amis, voilà le pari que les Jeunes centristes veulent faire avec vous. En redonnant du souffle, de la modernité et du courage à nos valeurs, nous ferons du centrisme la voie d’un modèle réformé… Mes chers amis, c’est l’audace même de la tentative qui fera notre succès… C’est à nous de jouer… Ensemble, soyons radicalement centristes !

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