vendredi 30 juillet 2010

Tensions entre Londres et Berlin sur l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le Premier ministre britannique David Cameron se déclare être "l'avocat le plus déterminé" d'une adhésion de la Turquie à l'UE. La chancelière allemande Angela Merkel y est totalement opposée.

Source : Le Point


La Grande-Bretagne et l'Allemagne se livrent, mardi, à une passe d'armes à distance. La raison de leur division ? L'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. David Cameron a ainsi exprimé sa "colère" face aux entraves à cette intégration. "Quand je pense à ce qu'a fait la Turquie pour défendre l'Europe en tant qu'alliée de l'Otan et ce que la Turquie fait maintenant en Afghanistan aux côtés des alliés européens, cela me met en colère de constater que votre marche vers une adhésion à l'UE peut être découragée de la façon dont elle l'a été", a dit le Premier ministre britannique lors d'une visite officielle mardi à Ankara.

"Je pense que c'est une erreur de dire que la Turquie peut monter la garde devant le camp, mais sans être autorisée à entrer dans la tente. Aussi, je resterai votre avocat le plus déterminé pour une adhésion à l'Union européenne et pour une plus grande influence à la table de la diplomatie européenne", a-t-il ajouté lors d'un discours devant des hommes d'affaires.

Les réticences françaises

De son côté, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a estimé, à la veille d'une visite à Istanbul, que la Turquie n'était pas mûre pour intégrer l'UE. "Si la question devait être décidée aujourd'hui, la Turquie ne serait pas en mesure de rejoindre l'UE et l'UE ne serait pas en mesure de l'accueillir", a déclaré le ministre libéral dans un entretien au quotidien allemand Bild mardi. "Il est en revanche de notre intérêt que la Turquie s'oriente vers l'Europe, et pas seulement pour des raisons économiques", a-t-il ajouté. "Le pays peut aider de façon très constructive au règlement de nombreux conflits, qu'il s'agisse de l'Afghanistan, de l'Iran, du Yémen ou du Proche-Orient", selon lui. Mais "celui qui donne l'impression que l'adhésion est proche se trompe", a-t-il ajouté.

Il faut préciser que les libéraux du FDP de Guido Westerwelle sont considérés comme plus ouverts aux ambitions européennes d'Ankara que la chancelière allemande Angela Merkel et son parti chrétien-démocrate CDU. Ces derniers s'opposent totalement à une pleine adhésion de la Turquie à l'UE. Les négociations pour une adhésion turque à l'UE, entamées en 2005, avancent au ralenti, du fait notamment des réticences allemandes et françaises à voir un pays musulman de 73 millions d'habitants entrer dans l'Europe. "Nous sommes favorables à la poursuite des négociations, nous ne sommes pas favorables au point d'arrivée", c'est-à-dire une adhésion, déclarait, lundi, à Bruxelles, le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche.

http://www.lepoint.fr/monde/tensions-entre-londres-et-berlin-sur-l-adhesion-de-la-turquie-a-l-ue-27-07-2010-1219101_24.php?xtor=EPR-6-

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