samedi 8 mai 2010

Fillon : le "gel" des dépenses de l'État jusqu'en 2013 est "loin d'un plan de rigueur"

Source : Le Point

Face à la levée de boucliers suscitée par l'annonce jeudi d'un gel des dépenses de l'État, le Premier ministre français François Fillon se veut rassurant. Vendredi, il a donc assuré que la France est "loin d'un plan de rigueur" qui "n'existe pas et qui n'existera pas". "La rigueur, c'est quand on réduit les dépenses et qu'on augmente les impôts. Nous, nous avons choisi, le plan de relance mis à part, de réduire la pression fiscale lorsque c'était possible et de diminuer la dépense publique", a ajouté le Premier ministre
L'annonce du gel des dépenses publiques avait été faite la veille à l'issue d'un séminaire gouvernemental consacré à la lutte contre le déficit public. "Pour les trois années à venir, François Fillon a confirmé que les dépenses de l'État, hors charges d'intérêt de la dette et hors dépenses de pensions, seront gelées en valeur", précisait jeudi un communiqué. "Les dépenses de fonctionnement courant de l'État diminueront de 10 % en 3 ans, avec une baisse de 5 % dès 2011. Un effort de productivité de même ampleur sera demandé aux opérateurs de l'État".
Des "décisions difficiles" (Fillon)
La politique de non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux sera poursuivie dans la fonction publique. L'ensemble des dépenses d'intervention fera l'objet d'un réexamen. François Fillon a rappelé, par ailleurs, jeudi, la nécessité de réduire les niches fiscales et sociales, avec l'objectif d'adopter d'ici la fin de l'année un programme de cinq milliards d'euros d'économie sur deux ans. Chaque année, les niches fiscales coûtent 70 milliards d'euros à l'État. Le chef du gouvernement adressera dans les prochains jours une lettre de cadrage à chaque ministre pour détailler ces pistes.
Sur TF1, mercredi soir, le chef du gouvernement avait d'ores et déjà prévenu qu'il devrait prendre des "décisions difficiles", notamment en matière de dépenses sociales, pour réduire le déficit public, qui s'est fortement aggravé en raison de la crise économique et le faire revenir dans les clous européens. Dans son programme de stabilité transmis fin janvier à Bruxelles, le gouvernement français prévoyait de réduire le déficit public, qui devrait atteindre 8,0 % du PIB cette année, 6,0 % en 2011, puis 4,6 % en 2012, pour revenir à la limite autorisée des 3 % en 2013. Mais la Commission européenne, tout en jugeant ces prévisions optimistes, avait alors regretté que certaines mesures visant à réduire les déficits ne soient pas détaillées.

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