vendredi 9 avril 2010

Des voix dissonantes au Modem Loire

Si l’article avait été publié la veille, j’aurais pensé qu’il s’agissait d’un poisson d’Avril… Mais non, nous étions le 2 avril, ce n’était donc pas une blague !!

Ce n’est un secret pour personne, je suis un ancien du Modem, très investi dans le mouvement centriste depuis une dizaine d’années, fortement déçu de devoir quitter de nombreux amis.
D’ailleurs, nombre d’entre eux ont souhaité rester en contact avec moi, que ce soit par amitié ou par respect des choix – parfois difficiles- que l’on doit prendre en politique mais qui permettent de rester fidèle à ses idées. Ces derniers temps, j’ai donc eu à de nombreuses reprises les informations des « états majors » et connaissance des différentes stratégies du parti…

En décembre dernier, j’ai démissionné de l’ensemble de mes fonctions et du parti pour de nombreuses raisons locales mais aussi nationales. Le non respect de l’indépendance et de l’autonomie, la base même du mouvement démocrate, faisaient parties de mes reproches. En effet, depuis plusieurs mois, voire une année…, des tractations, un rapprochement du parti socialiste étaient engagés au niveau national comme au niveau local. Il y a eu les diverses rencontres avec Vincent Peillon, Marielle de Sarnez, Robert Hue…à Marseille, ensuite à Dijon, puis à Paris avec Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou…
Plus récemment, lors de la campagne des régionales, mes craintes s’étaient alors révélées vraies, la volonté de rapprochement avec la gauche fût encore plus significative tout comme la rupture du Modem avec la majorité présidentielle.
A quelques jours du premier tour des Régionales, François Bayrou a officialisé la non possibilité d’accords avec l’UMP et a ainsi laissé une porte ouverte à des accords de second tour uniquement avec les forces de gauche.

En Rhône-Alpes, dès décembre 2008, je m’étais inquiété de la création du Groupe Modem au Conseil régional qui n’avait de cesse de soutenir la politique du Président Queyranne oubliant les positions, les axes de campagnes défendus en 2004... Cette attitude n’était d’ailleurs pas soutenue par Anne Marie Comparini, alors UDF Modem…

Plus tard, la campagne d’Azouz Begag, dont Lionel Boucher était le Directeur de campagne, fût une succession de courbettes dragueuses en direction de Jean Jack Queyranne… Une décision nationale en Octobre dernier a empêché la constitution de listes communes avec le PS alors que les élus sortants négociaient chacun de leur côté… Certains ont, à un moment, menacés de quitter l’aventure et de partir dès le 1er tour avec les socialistes mais un rappel à l’ordre parisien les a empêchés… Ne voulant pas gêner Jean Jack Queyranne, la campagne du Modem a en grande partie vanté le bilan du sortant, proposé un projet proche de celui des socialistes et a ainsi réalisé une campagne inaudible, illisible, se soldant par un score de moins de 5%. Ils ont donc été empêchés de concrétiser les accords passés dans les départements pour « sauver » notamment les conseillers régionaux modem sortants ; dans la Loire : Denis Chambe et Michèle Pérez. Au lendemain du premier tour, ils n’auront autre possibilité que d’appeler à voter pour la liste « Queyranne ». Seul, Denis Chambe à la surprise générale de ses collègues, étant un des premiers fervents défenseurs du ralliement aux socialistes, n’a pas souhaité « officiellement » soutenir la liste de gauche…


Par ailleurs, le samedi 27 mars dernier, le Mouvement démocrate a tenu un Conseil national où il a été acté de « revenir » à la ligne politique originelle du Modem : indépendance et autonomie. Finalement, il semblerait que certains « cadres » aient compris que la perte d’électeurs et de militants était due à l’instabilité du parti sur l’échiquier politique et la non tenue des engagements de base d’indépendance de la formation politique.

Dans la Loire, un Conseil départemental s’est d’ailleurs tenu le 1er avril dernier où il a été annoncé aux militants présents, le retour aux valeurs premières du Modem c'est-à-dire, la 3ème voix, l’indépendance, l’autonomie… Le rapprochement, la possibilité de travailler, de soutenir la gauche semblait désormais appartenir au passé…

« Quelques voix dissonantes »

Le lendemain, le 2 avril, la Tribune Le Progrès titrait que le Modem 42 désirait se rapprocher de l’UMP…C’est dans une interview accordée au quotidien local que Lionel Boucher, Vice président départemental, a annoncé la nouvelle.
Le même jour, la Gazette de la Loire, citait en phrase de la semaine une affirmation de Lionel Boucher « …notre pays a besoin d’un centre indépendant. Ce positionnement libre a d’ailleurs été réaffirmé. »

Non seulement ces déclarations sont contradictoires mais la clarté du positionnement n’est donc toujours pas la force du Modem Loire. Le flou et l’ambiguïté sont toujours de mise.

Ces déclarations sont aussi en complet décalage avec les positions officielles du Mouvement et expliquées la veille aux militants. C’est pour ces raisons que plusieurs militants mais aussi cadres et responsables départementaux du parti sont montés au créneau en interne pour dénoncer le positionnement annoncé dans Le Progrès. Ils ont eu l’impression qu’on leur avait menti…

Mais ce sont des Stéphanois et des ligériens dont les responsables du Modem se moquent également ! Les Français attendent de leurs hommes politiques des personnes sincères, honnêtes. Aujourd’hui, encore plus qu’avant avec la crise de confiance installée parmi nos concitoyens. Les derniers propos du Mouvement démocrate de la Loire ne sont pas crédibles, ils manquent complètement de cohérence par rapport aux divers positionnements, que ce soit à titre personnel ou du parti lui même. Les girouettes n’ont pas leur en place en politique et, après avoir lu les quelques commentaires sur le site du Progrès et avoir entendu des retours relationnels, je pense sincèrement que ce coup-ci, chacun aura pu, par lui même, se rendre compte du manque de respect fait aux électeurs.

Par ailleurs, affirmer que le départ de Françoise Grossetête pour la Fédération du Rhône change la donne au niveau local dans les relations entre le Mouvement démocrate et l’UMP, c’est faire preuve d’opportunisme démesuré. Au cours des derniers scrutins locaux, nombre de reproches avaient été adressés à Michel Thiollière et non à Françoise Grossetête …

Je m’inquiète donc personnellement du sort réservé à Lionel Boucher. Il y a quelques mois, j’avais subi les conséquences d’une prise de position qui s’est pourtant révélée vraie mais dont la Direction du parti ne voulait pas dévoiler… J’avais dénoncé le rapprochement vers le Parti socialiste et appelé au retour aux valeurs du Modem. Une procédure d’exclusion avait alors été engagée…
Quinze jours après une sévère défaite empêchant tout accord avec la Gauche, cinq jours après un Conseil national du parti réactivant l’indépendance et l’autonomie du parti, au lendemain d’un Conseil départemental qui s’est voulu transparent devant les militants, Lionel boucher a tenu dans la presse un positionnement qui n’est absolument pas celui du Modem… Sera-t-il sévèrement puni par Gilles Artigues ? Le CCC a-t-il été saisi ?

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