samedi 20 mars 2010

Simone Veil à l'Académie Française


C’est une cérémonie émouvante qui a eu lieu ce jeudi 17 mars à l’Académie Française. Simone Veil a été élue et est devenue la sixième « Immortelle » de l’histoire. Elle remplace ainsi l’ancien Premier Ministre Pierre Messmer décédé en Août 2007.


Elle a été intronisée en présence de Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac mais aussi Nicolas Sarkozy qui avait initialement prévu de ne pas y assister... La veille, l'Elysée avait rendu publique une lettre du chef de l'Etat à l’attention de Simone Veil, expliquant qu'il n'assisterait pas à sa réception en raison de «contraintes» non précisées. Le Figaro avait d'ailleurs écrit dans sa rubrique « confidentiel » que Nicolas Sarkozy avait mal pris les critiques formulées par Simone Veil, ex-membre du Conseil constitutionnel contre les nominations de trois hommes au sein de la haute juridiction. Le 9 mars dernier, Simone Veil avait déploré que le Conseil ne compte plus qu'une seule femme, affirmant ne pas comprendre cette «erreur». «Je suis restée longtemps au Conseil constitutionnel : nous avons été quelquefois trois, quelquefois deux. Maintenant il en reste une seule et je n'arrive pas à comprendre pourquoi on a agi de cette façon», avait-elle commenté. «C'est très décevant et je trouve que c'est une erreur».



Sur son épée de nouvelle académicienne, Simone Veil a fait graver sur la lame la devise de la France : “Liberté, Egalité, Fraternité”, et celle de l’Europe : “Unie dans la diversité”, mais aussi son numéro de déportée à Auschwitz-Birkenau. En effet, Simone Veil d’origine juive a été déportée en 1944 à l’âge de 16 ans au camp de concentration d’Auschwitz avec sa famille. Elle a eu la vie sauve grâce à un inconnu qui lui conseillât de mentir sur son âge. En se disant âgée de 18 ans, elle évitât l’extermination. Au cours de la déportation, elle perdît ses parents.


Agée de 83 ans, Simone Veil serait la femme préférée des Français selon un récent sondage. Elle est entrée en politique en 1974 comme Ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, au début du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Elle fût plusieurs fois Ministre et première Présidente du Parlement européen.


Dotée d’une fibre sociale et indignée des dégâts causés par les avortements clandestins touchant surtout les classes populaires, elle a accepté en 1974 de mener un difficile combat pour faire adopter la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) (avec l’appui de Jacques Chirac et de la gauche et contre une partie de la droite). La discussion au Parlement du projet de loi, lui vaudra d'être violemment insultée. Mieux que personne, elle s'est investie dans la défense des droits des femmes. Ce premier combat lui permit de se placer sur la scène politique.


Simone Veil est une centriste historique longtemps membre de l’UDF. C’est sous cette étiquette qu’elle est élue Député européen. Elle a été aussi Ministre d’Etat dans le Gouvernement Balladur en 1993 en charge des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville. En 1998, elle est rentrée au Conseil constitutionnel.


Je voudrais juste terminer mon article en citant quelques passages du discours de Jean d'Ormesson dont je partage le point de vue. Simone Veil représentait pour lui, "la tradition même et la modernité incarnée", "une figure de proue en avance sur l'histoire","La clé de votre popularité repose sur des principes que vous affirmez. Disons-le sans affectation : au coeur de la vie politique, vous offrez une image républicaine et morale." a t il déclaré à Simone Veil.

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