vendredi 5 mars 2010

Rhône-Alpes : les socialistes font la course en tête







Source : La Figaro
Jean-Jack Queyranne, le président PS sortant, «regrette» que les écologistes n'aient pas voulu, pour «de petits intérêts partisans», constituer une liste «arc-en-ciel» de rassemblement à gauche dès le premier tour.

Jean-Jack Queyranne, le président PS sortant, brigue un deuxième mandat face à Françoise Grossetête (UMP).

Après quinze jours de vacances scolaires, la campagne des régionales a repris laborieusement, lundi, en région Rhône-Alpes. La hantise de tous les candidats demeure l'abstention qui pourrait être supérieure à 50 %. Le président socialiste sortant, Jean-Jack Queyranne, qui a entamé mardi soir à Privas (Ardèche) le premier d'une série de huit meetings dans les huit départements de la région, a demandé à ses troupes de se mobiliser. «Si nous sommes en tête au premier tour, nous serons plus forts pour négocier à gauche » après le 14 mars, a insisté le député PS du Rhône. «Notre principal adversaire, c'est l'abstention», renchérit Pascal Terrasse. Le président PS du conseil général de l'Ardèche veut que ce scrutin «serve à combattre la politique de Nicolas Sarkozy».

Jean-Jack Queyranne, qui a des rapports tendus avec le chef de file de la liste Europe Écologie, Phi­lippe ­Meirieu, un pédagogue, catholique de gauche, «regrette» que les écologistes n'aient pas voulu, pour «de petits intérêts partisans», constituer une liste «arc-en-ciel» de rassemblement à gauche dès le premier tour. Mais si les Verts veulent partir sous leurs propres couleurs le 14 mars, c'est parce que leur liste avait recueilli 19,60 % des voix aux européennes de juin 2009, devançant même celle conduite par le socialiste Vincent Peillon (15,35 %).

Mais cette année, le contexte est très différent. Choisi par Michèle Rivasi, député PS européen, et par Gabriel Cohn-Bendit, le frère de «Dany», Philippe Meirieu mène à tâtons sa première campagne électorale, et, même si sa liste est créditée d'environ 14 % des intentions de vote, ce chercheur en sciences de l'éducation explique, cinglant, que «le PS n'est en aucun cas notre adversaire, c'est un concurrent mais c'est un parti en fin de cycle ». Le président de la région, qui a pris cinq candidats Verts sur ses listes, devra donc négocier durement pour être assuré du soutien des écologistes au second tour.

Activement soutenue par le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, la chef de file régionale de l'UMP, Françoise Grosse­tête, tente elle aussi de mobiliser les électeurs de droite dès le premier tour. «On a une petite chance de gagner si nous arrivons en tête au premier tour», estime la députée européenne UMP, qui sait que la partie sera difficile.

Même en perte de vitesse, le Front national reste en embuscade et peut franchir la barre des 10 % de voix. En 2004, Jean-Jack Queyranne avait été élu en triangulaire avec 46,52 % des suffrages face à la liste menée par la présidente UDF-UMP sortante, Anne-Marie Comparini (38,20 %) et à celle de Bruno Gollnisch (15,28 %). Cette année, Gollnisch fait très peu campagne, mais il espère engranger les voix des déçus du sarko­zysme. Il joue surtout sa survie politique au sein du FN et dénonce au passage la présence d'une autre liste de droite, «Spartacus», menée par un fleuriste lyonnais, Michel Dulac.

«Matraquage financier»

Selon une consigne nationale, l'UMP et le Nouveau Centre dénoncent «le matraquage financier» pratiqué par Queyranne. «Les impôts régionaux ont augmenté de 26,4 % en six ans, la carte grise de 54 % et on est passé de 877 à 1 300 fonctionnaires régionaux», dénoncent Damien Abad, député européen et tête de liste NC dans l'Ain, et Nora Berra, secrétaire d'État aux Aînés et tête de liste UMP dans le Rhône.

Jean-Jack Queyranne, que l'ancien ministre Robert Badinter viendra soutenir le 8 mars à Lyon, rétorque que «la dette régionale n'est que de 300 euros par Rhône-Alpin, alors que la dette de chaque Français vis-à-vis de l'État s'élève à 23 000 euros».

Sur ces anciennes terres centristes, le chef de file du MoDem, Azouz Begag, a été très critiqué par les partisans d'une alliance avec le PS quand il a réaffirmé récemment son soutien à Dominique de Villepin. Faute de moyens financiers, l'ancien ministre mène une campagne «décalée», juché sur un tabouret… Il est crédité de moins de 5 % des voix.

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