lundi 1 mars 2010

Régionales en Rhône Alpes

Les candidats aux élections régionales avaient jusqu'au lundi 15 février pour déposer leurs listes en préfecture. Dans la Loire, ce sont trois femmes et six hommes qui seront têtes de listes et qui mèneront le combat les 14 et 21 mars prochain : Cécile Cukierman, Lela Bencharif, Françoise Grossetête, André Moulin, Denis Rivier, Jean Louis Gagnaire, Denis Chambe, Charles Perrot et Joël Vacher.

Ils sont 216 dans la Loire, 1551 dans la région à s'être portés candidats pour les régionales de mars prochain. Ils briguent l'un des 157 sièges que compte le conseil régional. On retrouve bien entendu tous les grands partis.

L'enjeu n'est évidemment pas le même pour toutes les formations : certaines comptent bien gagner, d'autres faire un score honorable pour peser dans la future assemblée. Les petites listes espèrent dépasser le seuil des 10% des voix exprimées pour se maintenir au second tour ou, à défaut, atteindre 5% des voix exprimées pour fusionner avec une autre liste. En deçà, elles seront éliminées et n'enverront aucun élu dans le futur conseil régional.

Ce scrutin a une particularité : l'élection est régionale mais les citoyens se prononcent sur des listes départementales.

D’après les sondages, on devrait retrouver bien placée au soir du premier tour la liste PS, conduite au niveau régional par Jean Jack Queyranne. Il est le Président sortant de la région. Il souhaitait présenter une liste constituée d’une coalition allant du PC au Modem. Il n’y est pas arrivé en raison notamment de la volonté du parti communiste et du Modem de partir seuls. Des six ans passés à la tête de la région, il possède incontestablement un bilan. Je suis un citoyen qui ne partage pas nombre de ses décisions et priorités prises pour Rhône Alpes. J’ai notamment eu l’occasion de m’exprimer ces dernières semaines à ce sujet sur mon blog.

Les membres d’Europe Ecologie et leurs leaders, Philippe Meirieux et Daniel Cohn Bendit ont eux aussi refusé l’offre de Jean Jack Queyranne. Forts de leur succès aux européennes, les écologistes ont décidé de partir seuls également. Crédités de nombreuses intentions de votes au premier tour, la fusion des listes avec le PS s’avérera longue et difficile, tout comme sur le projet. Les écologistes ont des approches très différentes sur certains sujets comme l’A45 où Philippe Meirieux dit « refuser toute contribution financière à ce projet et que la somme correspondante sera utilisée pour financer des médiateurs culturels ».

La liste de la majorité présidentielle devrait elle aussi arriver dans la trio de tête. Françoise Grossetête présente une liste de profond renouvellement où l’union entre l’ensemble des composantes de la majorité a été réalisée dès le premier tour. Il est par contre dommage que le courant centriste soit si peu représenté. Je crains que son électorat se sente quelque peu oublié lors de ces élections et boude les urnes dans deux semaines.

Le Front National n’est pas crédité de suffisamment de voix au niveau national pour se maintenir au second tour. Il devrait tout de même réaliser un score élevé, la région Rhône Alpes étant un de ses bastions. De plus les sujets d’actualité « ravivant » son électorat sont nombreux ces derniers temps. Ainsi, il pourrait approcher du score à deux chiffres et peut être se maintenir de justesse dans notre région.

C’est le score du Modem qui sera étudié avec beaucoup d’attention au soir du premier tour. L’arbitre de la dernière présidentielle François Bayrou est illisible avec sa stratégie de rapprochement avec la gauche. Tous les jours, de partout en France, des responsables quittent ce parti pourtant plein d’espoir en 2007. Avec 18% le 22 avril 2007, je crains que le 14 mars prochain, on soit loin de cet exploit !

En 2009, dans la Loire, nous avons finalement été « précurseurs » en dénonçant le manque de démocratie et la lente mais certaine gauchisation du parti. Je me souviens de réunions en juin 2009 où, inquiet, j’ai demandé des éclaircissements à propos des tractations avec le PS. On m’a promis, à l’époque, que « jamais » il n’y aurait de rapprochement avec ce dernier et que nous serions autonomes. En septembre dernier, au retour des Universités de Rentrée, j’ai pris officiellement position et dévoilé publiquement mes inquiétudes après les trop nombreuses déclarations, courbettes en direction du Parti socialiste lors de nos rencontres de la Grande Motte. Comme en juin, lorsque je m’étais adressé aux instances internes, on m’a reproché de « mentir », de « vouloir diviser », de « vouloir nous affaiblir » en scandant de telles déclarations ! A l’époque, afin d’atténuer localement toute gauchisation du Mouvement démocrate, Gilles Artigues, membre du bureau national du Modem s’était alors positionné et avait affirmé « ne pas être de gauche ».

Mais le dernier trimestre a été difficile, compliqué et la démocratie interne a complètement sombré puisque nous n’avons jamais pu discuter de la stratégie… Mais c’était finalement inutile car elle était déjà décidée…

En décembre, avec 40 autres militants, nous avons donc décidé de quitter, dans la tristesse et la douleur, ce parti pour lequel nous avions beaucoup d’espoir et où nous nous étions beaucoup investis. Lors de notre démission qui était, je le répète, une des premières en France, où nous souhaitions exprimer notre « ras le bol », les instances locales du Modem ont nié les problèmes dénoncés et ont mis en avant notre volonté d’affaiblir le Mouvement démocrate en négociant en parallèle des places sur des listes concurrentes… Sur France 3, le 17 décembre, Gilles Artigues affirmait « Vous verrez en Mars, vous les retrouverez tous sur des listes concurrentes ! »A 15 jours du scrutin, force est de constater que ni Jean François Vial, ni Stéphanie Moreau, ni moi même sommes candidats… Mais, tout doucement, si le score du 14 mars le permet, le Modem ira dans les bras du parti socialiste…

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