lundi 1 octobre 2012

Des défaillances de sûreté pointées du doigt par Bruxelles dans 19 centrales nucléaires françaises


Source : Les Echos

Nucléaire : Bruxelles prêt à demander 25 milliards de travaux pour la sécurité

Le rapport sur la sécurité du parc nucléaire européen, qui sera dévoilé demain, chiffrerait à 25 milliards d'euros les travaux de mise en conformité. Le parc français serait le plus vulnérable.

AFP
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le commissaire à l'Energie Gunther Oettinger doit présenter demain à Bruxelles ses recommandations à la suite des « stress tests » nucléaires menés sur les 134 réacteurs nucléaires répartis sur 68 sites de l'Union européenne. Ni catastrophisme ni « complaisance », tel est le mot d'ordre du commissaire allemand Oettinger, qui a déclaré lundi que la sécurité du parc nucléaire européen était « en général satisfaisante ».
Aucune fermeture de réacteur n'est demandée, mais il faudrait investir entre 30 et 200 millions d'euros par réacteur pour l'améliorer encore, soit un montant de travaux compris entre 10 et 25 milliards d'euros. Le commissaire devrait plaider pour l'hypothèse haute, mais c'est aux autorités de sûreté nationale de décider des travaux. La France, qui détient 58 des 134 réacteurs, porte près de la moitié de la facture. En juin dernier, le patron de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Jean Claude Lacoste avait d'ailleurs évoqué un coût supérieur à 10 milliards d'euros.

Nouvelle réglementation sur la sûreté

Dans son rapport, le commissaire plaide surtout pour une révision en profondeur de la directive sur la sûreté nucléaire. Sans désigner les pays nommément, le rapport de la Commission souligne un manque de ligne claire dans la prise en compte des catastrophes naturelles, des règles de probabilité différentes, des garanties souvent minimum pour s'assurer de l'indépendance des autorités de régulation, des responsabilités divisées entre trop de ministères, des règles de transparence trop vagues, etc.
Tandis que le Groupe des régulateurs européens dans le domaine de la sûreté nucléaire (ENSREG) a préparé « un plan d'action pour renforcer la solidité des centrales », qui pourrait être entériné par les chefs d'Etat et de gouvernement lors de leur conseil des 18 et 19 octobre, le commissaire va donc plaider pour un suivi des travaux sous son égide et pour une nouvelle réglementation sur la sûreté. Paris se méfie de la surenchère de textes dans le nucléaire, de peur d'être une nouvelle fois isolé en Europe. D'accord pour parler de la transparence et de l'indépendance des autorités de régulation, avertissent les diplomates, mais pas pour qu'une législation n'empêche les choix énergétiques nationaux.

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