lundi 6 février 2012

Le fossé devient gouffre entre les Français et leurs élus selon un récent sondage

Les Français portent un jugement sévère sur les hommes et les femmes politiques. Un sondage Ipsos pour "Le Monde" et "Lire la société" révèle qu'aux yeux d'une majorité de Français, seule une minorité d'élus respecte "les grandes règles de la morale".


Ce sondage a été réalisé à l’occasion de la Journée du livre politique qui s’est tenue samedi à l’Assemblée nationale. Le thème de la journée était "Ethique et Politique"...


C'est un sondage guère surprenant mais qui doit être sérieusement reçu comme un énième message d'alarme...



Les élus sont moins sincères qu’il y a vingt ans


L’institut Ipsos a demandé à 978 personnes si, à leur avis, par rapport ce qui prévalait il y a vingt ans, la situation s’était aujourd’hui « améliorée » ou s’était « dégradée ». Les résultats sont impressionnants, et en disent long sur la France ébranlée par la crise. 50% des sondés pensent qu’en matière de « sincérité » (des hommes et femmes politiques) la situation en vingt ans s’est « dégradée » (9% seulement disent quelle s’est améliorée). Les plus sévères, sans surprise : les électeurs du FN (56% parlent de dégradation) et ceux du Front de gauche (53%).

Et s’agissant du financement de la vie politique ? a demandé l’institut Ipsos. 45% des Français, malgré les lois votée entretemps, jugent, là encore, que la situation s’est « dégradée » (20% qu’elle s’est « améliorée »). Nouvelle interrogation à propos d’un autre thème fort : « La confusion entre les intérêts personnels et les responsabilités politiques ». Cette fois, ce sont 58% des sondés qui estiment que la situation, depuis vingt ans, s’est « dégradée » (dont 67% des électeurs PS et 61% des sympathisants FN). 32% jugent qu’elle s’est « améliorée ».


"2% des élus respectent toutes les règles de la morale"


Le jugement le plus sévère dans cette enquête, on le trouve lorsque l’institut Ipsos demande aux Français s’ils pensent que les hommes et les femmes politiques respectent un peu, beaucoup ou pas du tout les « grands règles de la morale ». Naturellement, il s’agit ici de la vie politique (et non privée). 20% des sondés considèrent qu’aucun homme et aucune femme politique « ne respecte les grandes règles de la morale ». 20% encore pensent que c’est le cas de « la plupart ». 57% pensent que c’est le cas de « certains seulement ». 2% seulement estiment que toutes les femmes et tous les hommes politiques respectent les grands règles de la morale. Oui, 2% seulement.


Dans ce conditions, même si toutes les institutions sont aujourd’hui secouées et, au-delà, tout ce qui est perçu (à tort ou à raison) comme « la France d’en-haut », il n’est pas exagéré de dire que la démocratie française traverse une crise morale d’une extrême gravité. Qui ne sera pas sans conséquences à l’heure du scrutin présidentiel. Président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer a estimé samedi que les résultats de l’enquête Ipsos étaient « préoccupants ».

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