samedi 2 avril 2011

Dans la douleur, la droite conserve la majorité du conseil général

Source : Le Progrès
Bernard Bonne retrouve son fauteuil de président grâce au vote blanc de deux élus Indépendants, MM. Gilbert et Blanchard. La gauche dénonce leur attitude car elle les a soutenus pendant leur campagne

Les élus de gauche sont arrivés groupés au conseil général. Peu bavards et sourires crispés. En entrant dans l’hémicycle ils savent qu’ils n’obtiendront pas la majorité et que Jean-Claude Bertrand ne sera pas président du conseil général. Et pour cause. Ils savaient que deux élus du groupe des Indépendants voteraient blanc, alors que les quatre autres voteraient pour Bernard Bonne (UMP).

Trois tours ont tout de même été nécessaires pour que Bernard Bonne retrouve son fauteuil de président. Malgré l’assurance de ces deux abstentions qui lui ouvraient la voie du « perchoir » de l’assemblée départementale, Bernard Bonne paraissait tendu. Surtout après le 2 e tour, où les socialistes demandaient une suspension de séance. Agitations dans les couloirs. La droite craint un revirement de dernière minute de MM. Gilbert et Blanchard. Il n’en sera rien. « J’étais persuadé qu’ils tiendraient parole », dit, soulagé, Bernard Bonne, à l’issue du troisième tour où il a obtenu 20 voix, contre 18 à Jean-Claude Bertrand et les 2 fameux bulletins blancs.

Des résultats qui ont du mal à passer pour la gauche. Depuis plusieurs scrutins cantonaux elle progresse, elle a gagné deux cantons supplémentaires dimanche dernier, elle ne parvient pas à devenir majoritaire au sein de l’assemblée départementale. « Alors que la gauche a obtenu 48 % des voix et la droite 42 %, c’est la droite qui préside le conseil général », constate, désabusé, Jean-Claude Bertrand qui briguait la présidence. « Il y a beaucoup d’électeurs des cantons de Chazelles-sur-Lyon et de Saint-Genest-Malifaux, qui doivent se sentir trahis. MM. Blanchard et Gilbert, deux candidats dits divers gauche, ont été élus avec le soutien du PS et, au final, ils assurent l’élection de Bernard Bonne. Ils auront peut-être du mal à se regarder dans la glace », suppose Jean-Claude Bertrand. Le conseiller général et député Régis Juanico est amer face au résultat : « En 48 heures, des élus divers gauche se sont réfugiés dans l’abstention. La réélection de Bernard Bonne est entachée de confusions et de pratiques inadmissibles sur le plan démocratique ».

Jean Gilbert, qui depuis dimanche a vécu des heures harassantes, explique qu’il « n’a trahi personne. J’ai des électeurs de gauche et de droite. Avec Jean-Paul Blanchard, nous avons fait notre choix en conscience. Les pressions ont été fortes dans les deux camps ». L’élu du Pilat précisait que la gauche leur avait présenté une plateforme de projets. « À 95 %, elle ressemble à celle de la droite. Mais je n’ai jamais signé ce texte ». Et Jean Gilbert de préciser que « si nous votions pour la gauche, il y aurait eu égalité des voix et la droite aurait sorti la candidature du doyen d’âge, ce qui était une solution désastreuse pour le département ».

Le président du groupe communiste, Marc Petit, se disait « extrêmement choqué » par le vote : « Les électeurs ont été floués. Ce mandat démarre très mal ». D’ailleurs, les trois élus PC quittent la séance.

Depuis dimanche, la tension était montée en puissance. Désormais, le président Bonne devra s’employer à la faire retomber. Dans la nouvelle période électorale, certes nationale, qui s’ouvre, ce ne sera pas facile. Il sait que sa majorité « a été difficile à trouver », alors, dans sa méthode de gérer, il compte plus « convaincre que contraindre à accepter » ses propositions.



Les délégations du nouvel exécutif seront dévoilées le 15 avril

«Je ne voulais pas de vice-présidence. C’est le prix de l’indépendance». On n’achète pas la voix de Jean Gilbert, son message est clair. Le conseiller général de Saint-Genest-Malifaux ne figure donc pas dans la short liste des vice-présidents. Son collègue du Groupe des Indépendants et démocrates, Gilles Artigues, si! Le président départemental du MoDem décroche même la 4 e vice-présidence. Un signe fort, sans nul doute pour le remercier de son soutien indéfectible durant la campagne et lors de l’élection du président. Il rejoint ainsi dans le cénacle des hommes du président un autre Indépendant Claude Bourdelle (Noirétable)

Belle reconnaissance, aussi, pour benjamin de l’assemblée départementale. Hervé Reynaud se voit promu, dès sa première élection, à la 9 e vice-présidence. De quoi balayer sa dissidence, face au sortant déchu François Rochebloine, durant la campagne à Saint-Chamond Nord.

Pour le reste de l’exécutif, peu de surprise. Un vrai gage de confiance, attendu, est adressé à Paul Salen (Saint-Galmier) qui retrouve son fauteuil de 1 er vice-président. Georges Ziegler (Saint-Etienne Sud-Est 2, lui occupe la place du partant Bernard Fournier à la 2 e vice-présidence. Michel Chartier (Saint-Symphorien-de-Lay), Jean-Paul Defaye (Belmont-de-la-Loire), Solange Berlier (La Grand-Croix), Alain Laurendon (Saint-Just-Saint-Rambert) sont reconduits à des vice-présidence.

Jean-François Barnier (Le Chambon-Feugerolles) Paul Celle (Saint-Etienne Sud Ouest 1) et André Cellier (Saint-Germain-Laval) se hissent de la commission permanente à des vice-présidences.

Quant à Jean-Claude Charvin (Rive-de-Gier), il avait dit haut et fort: «Je ne veux plus de vice-présidence. Le plus ancien conseiller général a été entendu. Il ne figure plus dans l’exécutif, mais devient premier membre de la commission permanente.

Véronique Miot


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire